Paul Périclès Djoko Wambo : « Nous devons défendre l’intérêt supérieur du pays »
CAMEROUN :: POINT DE VUE

CAMEROUN :: Paul Périclès Djoko Wambo : « Nous devons défendre l’intérêt supérieur du pays » :: CAMEROON

Agé de 70 ans et rescapé de la répression sanglante du colonialisme et du néocolonialisme, ancien détenu politique,  déporté et condamné  lors des procès de  décembre 1970 et de  janvier 1971 au tribunal permanent militaire à Yaoundé , Paul Périclès Djoko Wambo explique pourquoi il propose un nouvel hymne national et un hymne pour l’Afrique.

Pourquoi  une proposition de  révision de l’hymne  national ?
En tant que Camerounais de naissance, d’origine, de sang, d’esprit, de cœur, de devoir et d’action, permettez- moi d’abord de rendre hommage aux enfants de ce pays qui sont morts au front. Mes condoléances à toutes leurs familles. Ma sincère compassion aux  veuves et aux orphelins de ces soldats qui ont donné leur vie pour la sécurité du pays. Avec ma gratitude à Samuel Minko et ses camarades de l‘époque, ceux de l’école  normale de Foulassi, j’ai fait  une proposition pour la révision de l’hymne  du Cameroun. Samuel Minko et ses camarades n’avaient pas tenu compte de certaines circonstances et des événements qui sont survenus plus tard.

A quoi faites-vous allusion ?
Le pays connait depuis quelques années des attaques frontalières, des coupeurs de routes, des braquages, des attentats suicides et autres actes terroristes dont  des prises d’otages, des scandales financiers dont des détournements de deniers publics, la corruption et des tentatives de division du pays. Nos frères des régions  anglophones,  pour diverses raisons,  veulent retrouver leur part d’Etat. C’est pourquoi j‘ai proposé un nouveau texte pour l’hymne national. Chacun doit  participer à la lutte contre le terrorisme et à la préservation de l’unité nationale.

Avez-vous informé les autorités de votre initiative ?
Oui. Je l’ai fait. J’ai écrit au ministre délégué à la présidence chargé de la Défense (Mindef),  au président du Sénat et au président de l’Assemblée nationale. Les courriers ont été  expédiés le 29 mars 2016 aux concernés. J’avais déjà écrit au président  de la République. C‘était  l’an dernier,  peu avant la visite d’Etat effectuée le 3 juillet 2015 par le président français François Hollande à Yaoundé, au Cameroun.

Quelle sont les valeurs que vous cherchez à promouvoir ?
J‘ai proposé un nouveau texte pour l’hymne national afin que nos frères, sœurs et enfants l’apprennent et sachent que nous devons défendre l’intérêt supérieur  du pays. On entre dans la police, la gendarmerie et l’Armée pour défendre la sécurité du pays et non pas pour s’enrichir. Nous sommes libres et  souverains et non la chasse gardée de quiconque. Je souhaite que chacun le lise pour se forger sa propre opinion.

Vous avez également rédigé un hymne panafricain.  A qui le destinez-vous ?  
Effectivement, j’ai aussi écrit un hymne pour l’Afrique où je rends  hommage à tous les héros africains. Ceux  qui ont permis que l’Afrique soit libre. L’hymne panafricain concerne tous les Africains. Je mets l’accent sur la liberté, la démocratie, la bonne gouvernance, l’unité et l’indépendance politique et économique. Je pense à Kwamé Nkrumah, à Sékou Touré, à Amilcar Cabral, à Patrice Emery Lumumba, à  Habib Bourguiba, à Agostinho Neto, à Mohamed V, à Nelson Mandela, à Cheikh Anta Diop, à tous les  héros camerounais  dont Ruben Um Nyobé, Ernest Ouandié, Abel Kingué, Félix Roland Moumié, Castor Osende Afana, mais aussi à tous les autres fils et filles du continent noir qui ont démontré que l’Afrique est digne, belle, riche et est le berceau de la l’humanité. Je compare l’Afrique à la terre promise.

Lire aussi dans la rubrique POINT DE VUE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo