Relations Internationales : l’Afrique sieste quand le monde s’éveille
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Relations Internationales : l’Afrique sieste quand le monde s’éveille :: AFRICA

La personnalité du continent africain brille par une somnolence soporifique sur la face du soleil. Rien ne semble émouvoir le continent noir et rien ne semble éveiller sa curiosité même quand tout le monde entier prend un tournent clair devant l’histoire. C’est ce qui explique la léthargie africaine face au destin du fils prodigue de la communauté internationale qu’est Cuba. Américains et européens se bousculent désormais aux portes de La Havane.

Le 17 décembre 2014, le gouvernement de Barack Obama, président des Etats-Unis et le gouvernement de Raoul Castro, président de Cuba ont annoncé la fin de l’embargo politique et diplomatique imposé contre Cuba en 1960, par le président américain, Dwight D. Eisenhower. Depuis lors, les relations entre les deux pays se sont détendues et le reste des autres pays de l’Ouest ont entrepris de reprendre la destination de l’île en plein jour.

Obama s’apprête à entrer dans l’histoire comme premier président américain en exercice à se rendre en Cuba après embargo. Il se rend à La Havane, la capitale cubaine, le 21 mars 2016. Certains stratèges politiques et économiques, notamment ceux de l’Union Européenne (UE), voient en cette visite du président américain et de la First Lady comme un marketing de haut niveau. En effet, les européens ne veulent pas rester sur leurs lauriers alors que Barack Obama s’en va s’offrir tout le marché cubain, tout seul. Voilà pourquoi Federica Mogherini, haute représentante de l'UE pour les Affaires extérieures et la Politique de sécurité, s’est rendue précipitamment à La Havane, en sécurisant ainsi la signature d’un accord de dialogue politique avec Cuba, le 11 mars 2016.
Certes, l’Union Européenne n’était pas impliquée dans l’embargo américain. Les européens avaient gardé un dialogue fluide avec Cuba et y investissaient jusqu’en 1996 quand le chef du gouvernement espagnol, José Maria Aznar, a convaincu l’Union à rompre le dialogue avec le gouvernement Castro. Lors de l’annonce de l’attendrissement des mesures américaines en 2014, les européens tentaient avec nonchalance de renouer ce dialogue entre le super gouvernement de Bruxelles et La Havane. Mais dès l’annonce susmentionnée, une nouvelle énergie diplomatique est née dans les veines des négociateurs européens. Qui ne ferait pas autant en temps normal !

Le 25 février 2016, le président de la chambre de commerce de Cuba, Orlando Hernandez, était fier d’annoncer la volonté de l’Australie à reprendre des échanges commerciaux avec l’Île. Il n’a pas fait la fine bouche en relevant que « la restructuration de la dette extérieure contractée par Cuba envers la Russie et le Club de Paris » avait aidé à relever l’image de Cuba comme un partenaire crédible pour d’autres pays. C’est dire que Cuba est une opportunité économique réelle.

Le rapport économique rendu par l’ambassade de Suisse à La Havane en juillet 2015 révélait que Cuba importait 185 mille barils de pétrole brut par jour du Venezuela. L’Université du Texas aurait confirmé que Cuba importait depuis 2014 entre 80 mille et 90 mille barils de brut. En voilà une bonne partie du marché à convoiter par le monde entier.

Cuba n’est pas que consommateur. Le pays est aussi le seuil d’importantes ressources naturelles telles que la canne à sucre, le tabac, le nickel, les agrumes (fruits et légumes), le bois d’ébénisterie et bien d’autres ressources non exploitées. Au registre de ces ressources non exploitées figurent du pétrole en grande quantité à Matanzas, des équipements médicaux à exporter, de la fabrication des pièces automobiles, de cordages en cisale, souvent acclamés par leur plus grande souplesse et leur plus grande résistance par rapport aux câbles en acier dans certaines conditions. Alors que cette liste n’est pas exhaustive, il ne faudrait pas oublier le tourisme qui fait de Cuba un candidat hautement compétitif en matière de rapport qualité/prix. C’est en fait le meilleur de la catégorie parmi les pays tropicaux. Les agences de voyages pourraient donc s’y pencher de façon très agressive. Et bien que Cuba ait des liens historiques très prononcés avec l’Afrique, ayant stratégiquement et militairement aidé beaucoup de pays du continent dans les années 1960, les pays africains trainent le pas pour aller étendre leur coopération économique avec Cuba. Alors que tout le monde s’éveille, l’Afrique se retourne dans ses draps comme d’habitude.

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