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© La Nouvelle Expression : Ben Christy Moudio
- 24 Feb 2016 11:12:35
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CAMEROUN :: Présidentielle 2018 : L’idée d’une coalition divise l’opposition :: CAMEROON
Les leaders de l’opposition camerounaise ne sont pas unanimes sur une mise en place potentielle d’une coalition de partis politique en vue des élections « présidentielles de 2018 ».
Les appels à candidature des ouailles du Président national du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) ont pris de court l’opposition camerounaise, pour qu’une coalition soit envisageable. C’est du moins l’avis du Président national du Mouvement Camerounais pour la Social-démocratie (MCPSD), Sosthène Fouda. Ce dernier évoque dès lors trois paramètres qui militeraient en défaveur de la conclusion d’une alliance entre les partis frères dans «la lutte» contre le parti au pouvoir. «Dans l’état actuel des choses au Cameroun, il n’est pas possible d’avoir une coalition de partis politiques d’opposition. Les partis politiques sont créés en fonction des idéologies. Les familles politiques sont soit de gauche, soit de droite soit du centre. Ce qui n’est pas clair au Cameroun», soutient l’homme politique.
Ce dernier affirme en outre qu’aucun parti de l’opposition, hormis le sien (comme par surprise) ne fonctionne véritablement avec un programme politique. Encore moins un programme circonstanciel au moment ou le corps électoral est convoqué. Le dernier argument du Président national du MCPSD, repose sur le principe d’élection présidentielle à Un tour. «Il ne faut pas attendre les élections pour rassembler les partis politiques. Si l’opposition avait voulu constituer une coalition il aurait fallu que cela débute en 2013 au cours des élections législatives et municipales de 2013. La création d’une coalition serait une tromperie politique et électorale à ce stade».
Une posture partagée par d’autres partis de l’opposition camerounaise. C’est notamment le cas du Cameroon people’s party (Cpp) de Kah Walla. Si ce parti se veut prêt à travailler en collaboration avec certains partis d’opposition pour dénoncer les appels et les dérives du régime Biya, il n’est pas prêt à s’insérer dans une coalition. Cette idée avait en effet été soutenue par la Présidente nationale au cours d’une sortie médiatique aux côtés de l’Union des populations du Cameroun «des fidèles» et le Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie (Manidem). «Nous ne croyons pas en l'Odyssée d'un Messi camerounais, qui naitrait comme par enchantement, de l'unité des oppositions au régime encore en place au Cameroun au jour d'aujourd'hui» affirme d’ailleurs l’un des responsables de la communication du parti, Djabo Mataba.
La même idée mijote dans les cerveaux des leaders de l’une des factions de l’Union des populations du Cameroun (Upc). La tendance de Louka Basile. Ici le mot d’ordre se veut toutefois le silence. Motus et bouche cousue sur les sorties répétées des fidèles du Président naturel du Rdpc. Pareil positionnement pour les contre appels qui fusent des adversaires des ouailles du Président Paul Biya. L’Upc de Basile Louka se veut dès lors neutre dans l’agitation qui secoue les milieux politiques dans le cadre des élections présidentielles.
Une coalition…pourquoi pas ?
Si certains leaders de partis politiques de l’opposition se braquent automatiquement à l’idée de la création d’une coalition, d’autres par contre ne lui tournent pas le dos. Dans cette catégorie, se classe le Social democratic front (Sdf) de John Fru Ndi. Selon le premier vice président du parti, Josuah oshi, la formation politique est ouverte à toute idée de coalition regroupant les partis d’opposition dans le cadre de l’échéance 2018 (ou 2016). «L’idée d’une coalition est d’actualité au sein du Sdf». Le parti se veut de fait ouvert à toute mise en place de regroupement dans les scénarios d’élections anticipées ou pas.
Même son de cloche chez Maurice Kamto. Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) se veut ouvert à toute idée de coalition. Selon le Chargé de communication de la formation politique, Sosthène Medar Lipot, «le Mrc est un parti de rassemblement, une force d’agrégation». «Nous sommes dans une forme de dictature reptilienne. Dans ce genre de situation nous pouvons nous mettre ensemble pour mettre fin à cette dictature».
Malgré les bonnes dispositions de ces partis politiques pour la formation d’une coalition, il est important de souligner que l’opposition ne brille pas par sa capacité à se rassembler. Certains leaders privilégiant l’intérêt personnel à celui commun. Ceci, sans ajouter une certaine tendance à la condescendance. On peut tout de même noter quelques embryons de coalitions qui se sont vus former au fil des échéances électorales.
Le cas des élections présidentielles de 1992, est patent. L’on se souvient qu’une certaine coalition avait vu le jour, elle rassemblait autour du Sdf, l’Upc-Manidem que dirigeait le juriste Ndoh Michel; l’Ufdc (Union des forces démocratiques du Cameroun) présidée par Hameni Bieleu, le Mdp (Mouvement démocratique progressiste) de Samuel Eboua.
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