Adamaoua : Au secours, l’insécurité s’installe
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Les prises d’otages avec paiement de rançons risquent d’anéantir l’économie de cette région, basée essentiellement sur l’élevage et l’agriculture.

L’insécurité dans la région de l’Adamaoua a atteint un seuil non seulement critique mais inquiétant. Les zones rurales se vident de leurs populations qui abandonnent leurs biens à des bandits venus on ne sait d’où. Nos sources disent qu’ils sont armés et impitoyables. Leur modus operandi est simple. Ils viennent chez les éleveurs de bétail, dans les bergeries nuitamment. Ils enlèvent soit le père de la famille, soit ses enfants. Ils réclament des rançons qui avoisinent souvent cinquante millions F.cfa. Ils fixent le deadline, et le lieu où il faut déposer l’argent. Tout manquement à l’une de ces consignes expose les otages à la mort. Et sans hésiter ils mettent à exécution leurs menaces.

Ils ont tué à Belel dans l’Adamaoua. Impitoyablement. Récemment, une dizaine de corps ont été retrouvés à Dir, dans le Mberé. Conséquence, les populations ont déserté les zones rurales. Plusieurs villages dans l’arrondissement de Belel ont vu leurs populations partir en ville. Les cheptels ont été abandonnés entre les mains de bouviers, en permanence menacés par ces bandits. Dans l’arrondissement de Nyambaka, il est désormais quasi impossible de s’aventurer dans les lieux d’élevage ou dans les plantations. Mais la grande inquiétude, c’est que ces bandits opèrent à seulement quelques km de la ville de Ngaoundéré, la capitale régionale de l’Adamaoua.

Les sept personnes enlevées à Saltaka a eu lieu à un jet de pierre de Ngaoundéré. Pareil à Nyambaka, ou à Mbalang Modibbo. Les populations ne savent plus où mettre la tête. « Je ne sais pas comment on va faire. Ces bandits sont décidés à en finir avec nous. La plus grosse inquiétude, c’est qu’il y a aussi une crise de confiance entre les victimes et les autorités, qui nous menacent. Or, nous nous sommes des victimes et dès que vous partez vous plaindre, on vous arrête. La conséquence, c’est que des gens préfèrent subir; d’autres ont simplement abandonné leur village », témoigne une de ces victimes dans l’arrondissement de Nyamabka.

La filière bovine, mamelle nourricière de la région, s’effondre. Ce problème nouveau doit être rapidement pris au sérieux et des actions concertées doivent être prises en associant la population dans une relation de confiance et de sérénité, si non on se dirige tout droit vers une situation calamiteuse. Les grosses crises sécuritaires commencent toujours par ce genre de situation.

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