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© Camer.be : Toto Jacques
- 18 Jun 2025 17:45:48
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Calixthe Beyala alerte sur la dérive ostentatoire qui menace le sens de l’école au Cameroun :: CAMEROON
Dans un texte saisissant, l’écrivaine Calixthe Beyala questionne en profondeur le rôle et la symbolique de l’école au Cameroun. L’école, selon elle, devrait être un espace de neutralité sociale, un sanctuaire où le savoir se dispense dans l’égalité. Mais cet idéal semble de plus en plus fragilisé, dévoyé par une démonstration publique de puissance et de richesse qui vient désacraliser le cœur même du processus éducatif.
Le point de départ de sa réflexion est une scène désormais virale. Une jeune femme, fille d’un haut responsable de l’État, soutient une thèse de doctorat en médecine dans une atmosphère d’apparat. La cérémonie, loin d’être un moment d’humilité intellectuelle, se transforme en spectacle de pouvoir. Présence des élites politiques, militaires, économiques et médiatiques : tout y est pour rappeler qu’au Cameroun, les murs de l’école ne suffisent plus à protéger l’égalité des chances.
Beyala ne remet pas en cause les compétences de l’impétrante, ni la légitimité de son diplôme. Ce qu’elle dénonce, c’est le choc visuel et moral pour les autres étudiants. Ces jeunes issus de milieux modestes, venus défendre leur mémoire avec foi et dignité, se sont heurtés ce jour-là à une démonstration inégalitaire qui contredit l’essence de l’école. L’école, dit-elle, est un lieu de connaissance, de mérite, de silence, où l’intériorisation de soi permet une ascension juste.
Dans cette mise en scène luxueuse, la question centrale devient alors celle du regard. Que retient l’enfant de la vendeuse de beignets qui soutenait aussi ce jour-là ? Se dit-il que le travail ne suffit plus ? Que l’égalité des chances n’existe que dans les discours ? Beyala souligne l’impact délétère de ces expositions de richesse dans un espace censé célébrer l’intellect et non les privilèges. L’école, autrefois refuge de tous les possibles, devient l’écho d’un pays où l’injustice sociale gagne jusque dans les temples du savoir.
Le texte s’achève sur une interrogation amère : au pays de Paul Biya, les citoyens marchent-ils désormais sur leur tête ? Le cri de Beyala n’est pas une attaque gratuite, mais un appel à la conscience collective. Car sans une école crédible et égalitaire, c’est toute la société camerounaise qui perd le sens de l’effort, du mérite et de la transmission.
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