Denrées alimentaires : Inflations dans les marchés de Douala
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Tracasseries routières et douanières, l’insécurité dans la région de l’Extrême nord et la saison de pluie sont à l’origine de la hausse de certains produits.

Selon le rapport du premier trimestre 2015 de l’Institut national de la statistique (Ins), le taux d’inflation  dans la capitale économique est de  3,5%. Rendu au troisième trimestre de la même année, l’inflation persiste dans les marchés de la ville. Notamment les produits vivriers. Sur les étals des marchés de la ville, les prix du macabo sont passés du simple au double. Les tas de 100Fcfa ont quasiment disparu. Les prix varient désormais entre 200Fcfa et 2000Fcfa. Mais, les quantités ont drastiquement baissé. Même sort pour les pommes de terre. Les seaux de 15litres, 10 litres, 5 litres et 3 litres coûtent respectivement 5000Fcfa, 3000Fcfa, 2000Fcfa et 1500Fcfa. Soit une augmentation d’environ 800Fcfa. Le prix de la banane verte est aussi en augmentation. On est passé de 8 doigts à 100Fcfa à 4 doigts pour le même prix. Lequel varie en fonction des marchés. Les bananes plantains et les tubercules de manioc connaissent également une inflation dans les marchés de la ville de Douala.

Par ailleurs, au marché Sandaga, plus grand marché de vivres frais de l’Afrique centrale, on a pendant la descente dans les marchés de la ville de Douala du ministre du Commerce (Mincommerce), Luc Magloire Mbarga Atangana, constaté une légère inflation de denrées alimentaires de grande consommation. Notamment, les tomates, oignons, ails, poivre blancs de Penja et certains légumes. Pour satisfaire la demande, certains commerçants affirment importer des produits tels, les oignons et l’ail pour satisfaire la demande. On constate aussi que les marchés sont surabondés de certains fruits. Notamment ceux de la saison : les oranges, les pastèques, l’ananas. Les prix de ces fruits sont accessibles à toutes les bourses.

Hausse

Ces inflations sont, à croire les commerçants, dues aux nombreuses tracasseries routières,  l’augmentation des frais de douane, la saison de pluie qui n’est pas propice pour certains produits et l’insécurité dans l’Extrême nord du Cameroun. « Non seulement, le prix du carburant a augmenté, mais nous sommes victimes de plusieurs tracasseries routières. Il faut à chaque fois négocier avec les éléments des forces de l’ordre pour qu’ils laissent passer ta marchandise. Et pour  rentrer dans nos frais, nous sommes obligés d’augmenter les prix de vente», décrie Armand, un vendeur de tomates en gros au marché Sandaga.  Pour Abdouraman, vendeur d’oignons et ail, la hausse de  ces deux produits est due à la saison de pluie et l’instabilité dans la principale région où sont cultivés ces produits.

Il faut aussi noter que les prix de certaines denrées alimentaires sont stables depuis quelques mois. Le poisson et la viande. Le kilogramme de maquereau, poisson le plus prisé par les consommateurs, varie entre 950Fcfa et 1200Fcfa en fonction du type et des poissonneries. Ceci s’explique par la disponibilité des stocks chez les importateurs. Chez l’importateur Queen Fish,  le stock disponible dans les chambres froides est de 2200 tonnes.  Les poissons bars, les bossues, les carpes et  les machoirons connaissent une légère baisse. A congelcam, le plus grand importateur de poissons, on estime à 24000 tonnes le stock disponible.  Pas d’augmentation de  viande de bœuf. Le kilogramme de viande avec os coûte toujours 2500Fcfa. On observe aussi une stabilité des  prix du riz et de l’huile végétale. Les sacs de 50 kilogrammes de riz varient entre 11000Fcfa et 19 000Fcfa, en fonction du marché et du type de produit.

Le Mincommerce a donc touché du doigt, les réalités des marchés de la capitale économiques. Même s’il semble ne pas partager l’avis de l’Ins comme vous le constaterez dans l’interview ci-dessus. En tous cas, les commerçants, producteurs locaux et importateurs rassurent sur la disponibilité des produits alimentaires de grandes consommations pendant les fêtes de fin d’année. Pas donc de spéculation et pénurie pendant cette période. D’ailleurs dans la société Azur, leader actuel en savonnerie sur le marché camerounais, avec 55% de part de marché et challenger dans la production locale de l’huile végétale, soit 25% de part de marché, « il n’y aura aucune inflation et pénurie pendant les fêtes de fin d’année. Nous produisons 7500 tonnes d’huile végétale par mois et 4500 tonnes de savon. Nous prévoyons de produire 15 000 tonnes d’huile végétale dans les deux prochains mois », assure Marcellin Bell, directeur commercial de la societé Azur.

A la raffinerie Maya, la production mensuelle en huile végétale est de 12 000 tonnes. Les besoins des ménagères au faible revenu ont été pris en compte. Désormais, des conditionnements de 250 grammes en plastique sont vente dans les marchés, au prix de 350Fcfa. Cette raffinerie entend maintenir le cap même pendant les fêtes de fin d’année. « Nous ne sommes qu’à 60% de notre capacité de production », soutient Olivier Schiano, directeur général de cette societé. Mais pour les importateurs, la stabilité des prix ne sera maintenue pendant cette période si des mesures sont prises pour lutter contre le désengorgement du port de Douala et la corruption des acteurs de la place portuaire.

© Mutations : Sandrine Tonlio Tiako

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