Akom Bikoé, symbole de l’abandon des zones rurales par l’État
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Mon message au peuple de la forêt

Mon nom est Owona. Je suis Beti, ou encore Ekang, comme certains aiment bien se faire appeler. Mon village s'appelle Akom Bikoé, un village situé à 117 kilomètres au sud de Yaoundé. Pour y arriver, il vous faudra parcourir près de huit heures.

Nous n'avons ni eau potable, ni électricité, ni routes, ni Internet. Ce n'est pas seulement mon village : c'est aussi le village d’un ancien ministre décédé aujourd’hui, et de son fils...

Alors je voudrais dire ceci à mes frères Ekang : le problème du Cameroun, ce n’est pas le professeur Maurice Kamto. Le problème du Cameroun, c’est Paul Biya et son gouvernement. Je ne sais pas si vous voyagez à travers le monde, mais le Cameroun est devenu la risée de la planète. Nous n’avons pas de routes, pas d’hôpitaux, pas de transports en commun ; nous vivons dans l’une des dictatures les plus rudes du monde, avec le plus vieux président en exercice, etc.

Tout ce qui vous intéresse, c’est le tribalisme, la haine, les animosités, et j’en passe. Pourtant, dans vos familles, il y a des gens qui souffrent, qui n’ont pas d’emplois, qui sont malades et ne peuvent pas se soigner.

Pourquoi êtes-vous si méchants ? Le professeur Maurice Kamto vous a-t-il fait quoi ? Ce combat n’est pas celui d’une ethnie, encore moins d’une région : c’est notre combat à nous tous contre ce régime qui nous a tant fait de mal.

Nous luttons pour que, quand l’un de nous est malade, avec ou sans assurance maladie, une ambulance vienne le chercher chez lui, comme dans les autres pays — et non pas une brouette ou un pousse-pousse. Pour que ta grand-mère, restée au village, puisse écouler ses plantains en ville sans les tracasseries liées aux routes impraticables ou aux voitures en panne, etc.

Mon frère, ma sœur, celui qui porte la haine dans son cœur contre l’autre souffre davantage. Soyez objectifs, mes frères Beti. Voulez-vous encore souffrir sept ans de plus dans cette dictature ?

Un proverbe beti dit : « Si tu veux aller vite, marche seul. Si tu veux aller loin, marchons ensemble. »


Owona man Mvog Tsoung Mballa

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