Lutte contre Boko haram : Le capitaine Robert Djinebo, abattu au front
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Robert Djinebo, 34 ans a trouvé la mort samedi 17 octobre dernier à Wambaché.

L’incompréhension et la désolation ont accueilli la triste nouvelle de la mort du capitaine Robert Djinebo. Le commandant de secteur de Limani de l’opération Alpha du Bir a été tué samedi après midi dernier. Parti de Limani le matin à la tête de ses hommes, ils devaient escorter une équipe du génie militaire. La mission était périlleuse. Les spécialistes du génie devaient poser des pièges sur des pistes réputées fréquentées par les Boko haram. Le capitaine Robert Djinebo et ses hommes dont une des spécialités est l’escorte des hautes personnalités étaient chargés de les escorter.

Les hommes du génie ont commencé par piéger un premier site et devaient poursuivre leur délicate tache un peu plus loin. C’est donc alors que l’équipe se dirigeait vers ce deuxième point que le premier incident est survenu. Des combattants isolés ont pris à partie les militaires. Ces derniers les ont repoussés vigoureusement, selon nos sources. Les militaires ont poursuivi leur route pour achever leur mission. Mais, samedi était jour de malchance pour l’armée camerounaise Camer.be. Peu après l’accrochage, au village Wambaché école, l’équipage est tombé dans un bourbier. Le capitaine et tous les hommes ont entrepris de sortir les véhicules empêtrés. Ils sont descendus pour pousser les lourds engins dont des blindés.

C’est pendant qu’ils suaient à grosses gouttes pour désembourber leurs véhicules piégés que les terroristes sont revenus à la charge. Il était près de 17 h45. Ils étaient allés chercher des renforts. Ils ont tout de suite ouvert un feu nourri blessant mortellement Robert Djinebo. L’officier jouissait de la réputation d’un combattant auprès de ses camarades du Bir, où il a fait toute sa carrière. Il l’a engrangée dans la lutte contre la piraterie maritime à Bakassi. Il était âgé de 34 ans. Il était lauréat de la promotion Paix et modernité de l’Emia classe 2004. Il était marié et père de deux enfants.

Malgré l’ampleur de leurs tirs, les militaires camerounais ont fini par prendre le dessus sur les terroristes. Selon nos sources, 10 corps de combattants de la secte ont été retrouvés sur le champ Cam er.be, mais le ratissage organisé dès hier matin n’avait pas encore livré ses résultats au moment où nous allions sous presse Camer.be. Wambaché est un petit village de l’arrondissement de Mora dans le département du Mayo Sava. Il est situé sur la dorsale, une route de terre parallèle à la route nationale n°1. Elle part de Limani à Bounderi. Tous les villages qui jonchent cette artère sont quasi désertés de leurs habitants.

Les populations ont fui les exactions des combattants de Boko haram. Ceux-ci ont copieusement piégé la dorsale en faisant un véritable enfer. C’est pour mémoire, en un point de cette dorsale que le capitaine Matuté, un camarade de Robert Djinebo avait trouvé la mort quelques mois plutôt. Son pickup avait sauté sur un engin explosif improvisé planté dans la route. Selon de nombreux observateurs, la dorsale peu protégée est devenue le lieu de passage des terroristes et des kamikazes notamment.

Boko haram harcelé

La pression des combattants de Boko haram sur cette région s’est accentuée d’autant qu’ils sont vigoureusement pourchassés par l’armée nigériane dont les troupes convergent de Gambarou au Nord et de Banki au Sud pour les prendre en étau dans leurs fiefs de Nariki, Mbembe, Kalabalgué. Les artilleurs du régiment d’artillerie sol-sol camerounais ont procédé …à un pilonnage des positions de la secte à Dikoume , Kumhé, Djawa, Gaou , kodogui, Karbile, Goneri, Madawaya, Tangalana, Wulba, Zumbula,Dussa,Kakabalgué…

Ainsi harcelés, les combattants de Boko haram veulent se réfugier dans le secteur de la dorsale, qui est très austère. Est facile à contrôler. En saison pluvieuse, le sol sablo-argileux, en fait un immense bourbier et en saison sèche, une zone plate comme la main. Les terroristes peuvent alors se dissimuler et pratiquer la méthode de guérilla théorisée par Mao Tse Tsoung : quand les forces attaquent on fuit, quand elles s’arrêtent ont les attaques et quand elles fuient on les pourchasse.

© Le Jour : Aziz Salatou

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