Yaoundé, Kumba : Les vexations et brimades
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Des membres des forces de maintien de l’ordre s’illustrent par des égarements. Des populations s’en indignent.

Fadiamatou S. cadre supérieur dans un ministère à Yaoundé a des sanglots dans l voix quand elle évoque les « exactions » des forces de l’ordre. La quadragénaire est par ailleurs membre de la Jeunesse islamique du Cameroun (Jic), une des plus vieilles associations musulmanes du pays, qui promeut la pratique stricte de l’Islam selon les préceptes du Coran. Les membres de la Jic, selon notre interlocutrice seraient persécutés ces derniers jours à Yaoundé. « Des soeurs qui portaient le voile islamique et des robes noires ont été molestées au quartier Nkomkana au lieu dit marché du 8ème.

Les policiers qui les ont arrêtées les ont d’abord traitées de Boko haram. Ils leurs ont ensuite demandé leur carte nationale d’identité quand elles la leur ont présentée, ils les ont déshabillées de leurs voiles et robes noires, les laissant repartir chez elles juste habillées de maillots de corps. Elles étaient huées par certaines personnes ameutées par la scène tandis que d’autres s’en indignaient », raconte Fadimatou. Elle poursuit que d’autres membres se sont fait copieusement battre par des policiers mercredi dernier.

C’était au quartier Briqueterie non loin du Palais des sports de Yaoundé. C’était peu avant 6h du matin. Les trois jeunes hommes sortaient de la mosquée où ils avaient fait leur prière du matin. Ils se sont fait interpeller, le ton est monté et les policiers armés jusqu’aux dents les ont battus. Jean B un journaliste est tout remonté par la scène à la quelle il a assisté la semaine dernière. « en début de semaine, au carrefour Warda. Des policiers ont interpellé des jeunes hommes qui apparemment vendaient des sacs à la criée. Je ne sais trop pour quelle raison, les policiers ont fait asseoir ces hommes à même le trottoir sous un soleil ardent.

J’ai eu honte pour mon pays », s’indigne-t-il. Abdoul karim étudiant en 5ème année de droit a subi un de ces curieux contrôles. Il marchait la semaine dernière, vêtu d’une  djellaba, quand il s’est fait aborder par deux policiers. « Hé vous là, vous êtes suspect, présentez vous », lui ont-ils ordonné. Le jeune homme dit s’être docilement soumis à cette exigence. Seulement, les deux fonctionnaires n’ont pas cru en  l’authenticité de sa carte nationale d’identité ni à celle de sa carte d’étudiant. Il a été conduit au commissariat où il a été traîné toute une journée, malgré l’intervention de ses proches venus justifier de l’authenticité des documents suspects.

Paul Ayah Abine est président People’s action party (Pap). Le 08 aout 2015, il a publié une tribune sur sa page Facebook pour s’indigner des travers des autorités de Kumba, une ville de la région du Sud ouest. Celui qui est par ailleurs magistrat affecté à la Cour suprême expose que : la veille le 07 aout, la police a fait une descente au marché de cette ville et arrêté une centaine de personnes. Ceux qui avaient leur Cni ont été relâchés tandis que les autres sont toujours aux arrêts. L’opposant trouve que les brutalités policières qu’’il a observées lors de cette descente musclée ne sont pas de nature à favoriser la défense populaire voulue par les autorités. Pour que les populations collaborent librement à ce concept, Paul Ayah conseille aux forces de l’ordre de l’humilité.

© Le Jour : Aziz Salatou

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