Les répétitions de la Police et de la Gendarmerie paralysent la circulation.

Nous sommes au lieu-dit « Texaco Omnisports » à Yaoundé ce lundi 4 mai. Il est 10 h 25. La route principale qui mène au stade omnisports est entièrement barricadée. Hormis les piétons et les véhicules de la Sureté Nationale, aucun autre engin n’est autorisé à circuler ici. Les taxis, voitures personnelles, camions et autres sont obligés de virer vers « la nouvelle route Omnisports ». Dans un méli-mélo, et sous un soleil ardent, chacun essaie de se frayer un chemin. Ceux qui veulent se rendre au lieu-dit « Mobil Omnisports » sont obligés d’emprunter la route secondaire qui contourne le stade. Au lieu de deux minutes comme d’habitude, il en faut désormais 30 pour arriver à cette destination.

Au niveau de la  Mobil, une autre barricade empêche les véhicules de circuler sur ce périmètre. Les agents de Police positionnés de part et d’autre, essayent de décanter l’embouteillage qui prend d’ampleur dans ce carrefour. Des piétons tout en sueur, n’arrivent plus à contenir leur colère. « Mais que devient ce pays à la fin ? Les gens se permettent de barrer les routes comme ils veulent et quand ils veulent, sans prévenir les citoyens que nous sommes. On arrive le matin et on constate juste qu’on ne peut pas passer en voiture. Ça c’est du vrai mépris. Je pense que la population à le droit de savoir ce qui se passe », marmonne un homme passant à côté d’un agent de la Police qui fait mine de ne rien entendre.

Dans le carré circonscrit, des hommes et femmes en tenue de la Police Camerounaise, se meuvent. Pendant que certains sont alignés et reçoivent des instructions de leur supérieur hiérarchique, d’autres se rafraichissent auprès des commerçants installés en bordure de route. « C’est depuis 8h que la route de l’Omnisports est bloquée. Ceci parce que nous sommes en train de nous préparer pour le défilé du 20 mai. On a débuté depuis le 15 avril à l’école de Police. Actuellement nous sommes de ce côté (boulevard de l’Omnisports). Nous allons répéter tous les jours jusqu’au 16 mai. Ensuite, nous continuerons du côté de la poste centrale jusqu’au jour-j (20 mai). Nous n’avons pas besoin d’informer la population de ces répétitions.

C’est quelque chose de connu de tous, car c’est ainsi chaque année. Il n’y a pas que la route de l’Omnisports qui est bloquée. Les personnes véhiculées doivent juste s’arranger à traverser ce tronçon avant 8h ou après 11 h», déclare un policier. En effet, il est difficile de se rendre au lycée général Leclerc situé au quartier Ngoa-Ekelle. A 10h 40, tous les taximen refusent de prendre les passagers de cette destination. C’est seulement aux environs de 11 h que ceux-ci ont été soulagés. Après avoir bravé d’énormes bouchons, le reporter constate que la circulation de ce côté de la ville est plutôt fluide. Cependant, la présence d’une multitude d’hommes et femmes en uniforme de la gendarmerie pousse à se questionner sur ce qui vient de s’y dérouler.

«De 8h à plus de 11h, la route allant du monument du général Leclerc jusqu’au lycée de Ngoa-Ekelle était bloquée à cause des gendarmes qui s’entrainaient au défilé. Il était impossible pour les véhicules de circuler durant cet intervalle de temps. Les taxis étaient obligés de laisser leurs clients plus bas au niveau du monument de la Réunification. C’était vraiment pénible. Les activités ont tourné au ralenti. Je ne comprends pas pourquoi ils ne peuvent pas faire ces répétitions dans leur base», s’insurge Albertine, une commerçante installée à l’entrée du lycée général Leclerc. D’après un agent de la Gendarmerie nationale, ces répétitions vont se poursuivre tous les jours de 8h à 11h, pendant les deux semaines précédant la fête de l’Unité.

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