Économie -  État des lieux des entreprises en Afrique subsaharienne
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Yaoundé a abrité  le jeudi  09 Avril dernier, au Centre de Recherche en Economie et Gestion, un séminaire sur la performance des entreprises en Afrique Subsaharienne.C'est sous la conduite du professeur Chameni Nembua Celestin,Vice recteur de l'université de Dschang, chargé  de la recherche et de la coopération avec le monde des entreprises, que les chercheurs et doctorants du centre de recherche en économie et gestion (CEREG) se sont réunis ce 09 avril à l'université de Yaoundé II.  Objectif, contribuer à une meilleure compréhension des déterminants de la productivité de l'entreprise en Afrique francophone. Cas du Cameroun, du Sénégal et de la Côte d'Ivoire.

Lesdites recherches, s'appuient sur des données collectées auprès d'un peu plus de 1 800 entreprises de tailles diverses, tant dans  le secteur privé que public. En même temps qu'elles portent aussi bien sur des entreprises légalement constituées que sur celles évoluant en marge du cadre légal.  Les données secondaires sont issues de la base de données de la Banque Mondiale, de l’ONUDI, des enquêtes de niveau de vie des ménages, des enquêtes sur l’emploi dans le secteur informel, les recensements de la population réalisés par les instituts nationaux de statistiques au Cameroun au Sénégal et en Côte d’Ivoire.

Aussi, les résultats des analyses des données révèlent  que les entreprises camerounaises, semblent bénéficier d’un cycle de croissance économique engagée depuis les années 2000.  Toutefois,  plusieurs écueils entravent  la réalisation d’une dynamique de performance du secteur privé, apte à répondre aux attentes du DSCE. Il s’agit de l’insuffisance  et de la qualité des infrastructures. Des difficultés d’accès au crédit des PME. De la faible qualité des institutions qui favorisent la corruption et les lenteurs administratives. De l’inefficacité des politiques d’appui et d’accompagnement des entreprises, faute de communication ou parfois, à cause des orientations en inadéquation avec les besoins des acteurs.

Or, l’Afrique se trouve aujourd’hui contrainte à trouver des solutions novatrices à la crise persistance de l’emploi. Pour nombre d’analystes, la performance mitigée des entreprises, est en partie responsable du faible taux de création d’emplois en Afrique, notamment en zone francophone. Des statistiques de la Banque Mondiale pour la période allant de 2000 à 2009 révèlent ainsi que, le taux de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) en Afrique francophone, était inférieur de moitié à celui des pays anglophones d’Afrique (3,2% contre 6,2%).

Sur la même période, la contribution des pays francophones au PIB moyen de l’Afrique subsaharienne était seulement de 9% contre 47% pour les pays anglophones. Ces statistiques cadrent avec le constat fait par le African Business Research Limited, de la mauvaise place qu’occupent les entreprises de l’espace francophone, dans le classement des 200 entreprises les plus importantes, répertoriées dans les 18 bourses africaines. Des études récentes révèlent également un faible nombre de moyennes entreprises en Afrique francophone, alors que ces dernières sont reconnues comme les principales sources de création d’emplois à l’échelle planétaire. On relève aussi  de façon générale, que les pays en  Afrique francophone peinent à croître dans le temps.  les petites et moyennes  entreprises ayant tendance à stagner.

 Ce constat est d’autant plus alarmant que les pays leaders de l’Afrique Francophone au sud du Sahara, que sont la Côte d’ivoire, le Sénégal et le Cameroun (piliers de la production de biens et  services de l’UEMOA et de la CEMAC avec respectivement 33%, 18% et 31% des PIB de chaque zone) connaissent en 2011, un retard de développement industriel, marqué par une valeur ajoutée moyenne par habitant, inférieure à celle du début des années 90. Ces entreprises demeurent peu performantes et sont caractérisées par une faible taille et l’absence de croissance interne et externe. Divers facteurs parmi lesquels figurent l’accès et l’usage des TIC, les capacités managériales et l’influence des normes sociales expliquent cette situation.

Le séminaire de dissémination organisé par le CEREG vise  donc à présenter les résultats préliminaires de la partie camerounaise à la communauté scientifique, aux acteurs du monde des entreprises et au décideurs, à l'effet d'apporter un éclairage supplémentaire aux responsables des politiques publiques soucieux de renforcer la compétitivité des entreprises au Cameroun.

© Camer.be : Flore Honga

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