Guichet unique : Des opérateurs exigent l’arrimage aux nouvelles lois
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Ces acteurs soutiennent qu’en plus de ce vide juridique, la résistance aux usages modernes freine l’avancée du commerce extérieur.

Réunis dans le cadre d’un atelier national sur les avancées de la dématérialisation des procédures, des experts ont pu déceler de nouveaux freins. Selon eux, l’absence des textes de lois adaptés au nouveau contexte, la vétusté de l’infrastructure et la résistance aux usages modernes, retardent l’éclosion du commerce extérieur. Janvier Bilong, agent maritime au Port autonome de Douala (Pad), représentant de l’Union des consignataires et armateurs du Cameroun (Ucam) donne le ton. Selon lui, ces résistances concernent le volet répressif des différentes réglementations qui gouvernent nos administrations respectives, c’est-à-dire, le Pad et la Douane camerounaise. Dans la mesure où ces éléments répressifs aboutissent au paiement d’amendes et pénalités. Dès l’entame des travaux le 26 mars dernier à Douala, le représentant des consignataires soutient que «ce sont donc ces parties qui peinent à se faire dématérialiser. Parce que constituant une manne financière énorme pour les deux organismes citées plus haut».

En fait, alors que la dématérialisation des procédures requiert la suppression du papier pour des usages électroniques modernes via internet, dans certains services comme celui de la facturation au Pad et dans ceux de la Douane camerounaise, le dépôt physique du manifeste reste obligatoire. Toutes choses qui ne devraient plus exister à l’ère de la modernisation. Cerise sur le gâteau, deux jours avant la tenue dudit atelier (le 24mars 2015), le commandant du Pad a sorti une note imposant le dépôt du manifeste physique à l’import et à l’export avant l’accostage d’un navire. «Une mesure problématique dans la mesure où, pour que nous ayons un manifeste à l’export, le navire doit d’abord accoster, embarquer puis repartir. Et c’est sur la cargaison embarquée qu’un manifeste est imposé. A l’import, aucun problème ne se pose, mais à l’export, nous ne pouvons pas produire le manifeste avant l’accostage du navire», poursuit Janvier Bilong. A cela s’ajoute l’absence de textes de lois adaptés au nouvel environnement des affaires.

Débit

C’est pourquoi Abdoullahi Fouzi, chef de département des systèmes d’informations et point focal cellule de la Banque mondiale (Bm), recommande l’arrimage desdits textes. Car, précise-t-il, «nous sommes dans une réforme qui permet de passer des procédures manuelles aux procédures électroniques. Or, la plupart des textes qui régissent le fonctionnement du commerce extérieur tiennent compte du fonctionnement manuel. Il est donc important de nos jours d’arrimer les textes afin d’encadrer le fonctionnement électronique ». La lueur d’espoir en rapport avec la problématique de l’infrastructure dans ce secteur nous vient du ministère des Postes et des Télécommunications (Minpostel). Denis Ngae, directeur des infrastructures et réseaux d’accès aux TIC, a dévoilé les efforts consentis par le gouvernement pour renforcer les outils déjà disponibles.

Une étude menée par les responsables de la Bm a démontré que 10% de l’augmentation de l’usage des Tic permet au produit intérieur brut (Pib) d’un pays de croître de 1.5, 2, à 4 points. Mais en 1998, le Cameroun était numériquement très enclavé, aujourd’hui des progrès sont observés. A l’époque, le pays avait été classé 176e sur 178 pays, avec un indice d’aspect numérique se situant à 0.16. De nos jours, cet indice a été réajusté pour passer à 0.40. Plus de 6000 Km de fibre optique parcours le pays. Deux points sous-marins où transitent toutes les communications à l’international existent. A cela s’ajoute la construction d’un réseau de télécom urgent.

La menace de la secte terroriste Boko Haram a contraint l’Etat à anticiper. Tout comme l’inter-connectivité des différentes administrations sera bientôt effective. Le responsable du Minpostel annonce aussi la construction de 4000 km de fibre optique supplémentaire. Ce qui pourrait permettre au pays de disposer de plus de 12.000 km de fibre optique d’ici à la fin de 2015. Deux nouveaux points d’atterrissement des câbles sous-marins transportant la fibre optique vont également être construits du côté de Kribi courant 2015. Estimé à environ 15 milliards de Fcfa, ce projet va permettre au Cameroun de bénéficier d’un meilleur débit de connexion.

© Mutations : Aristide Ekambi

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