Me Alice Nkom et Jeannette Marafa manifestent à Paris contre Boko Haram
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Invitée par le Fonds d’analyse des sociétés politiques (FASOPO) à participer  aux huitièmes rencontres européennes d’analyse des sociétés politique qui se sont tenues à Paris les 5 et 6 février, l’avocate camerounaise Me Alice Nkom a profité de son séjour dans la capitale française pour participer à la mobilisation contre Boko Haram.

L’avocate de 68 ans, lauréate du prix des droits de l’homme de la branche allemande d’Amnesty International a ainsi participé, samedi 7 février,  à une manifestation contre Boko Haram organisée Place de la République à Paris, par des associations camerounaises et françaises.

Me Alice Nkom est arrivée Place de la République vers 15 heures,  peu après le début de la manifestation qui a rassemblé plusieurs dizaines de personnes. Elle était accompagnée de Jeannette Marafa, l’épouse de l’un de ses clients, l’ancien ministre camerounais de l’Administration du territoire, Marafa Hamidou Yaya, qui purge une peine de 25 ans de prison à Yaoundé, pour des détournements de fonds qu’il a toujours niés.

Mme Marafa était accompagnée de ses trois enfants et des membres du Comité de libération des prisonniers politiques camerounais (CL2P). Tous ont distribué à la sortie de métro toute proche, des centaines de photocopies de la dernière tribune de M. Marafa dans laquelle il appelle la communauté internationale à se mobiliser davantage contre la nébuleuse Boko Haram, et qui a été publiée dans le quotidien français Le Monde et plusieurs journaux camerounais.

Me Alice Nkom a pu échanger avec certains organisateurs de la manifestions, pendant que d’autres, qui  avaient déployés plusieurs drapeaux de pays africains en conflit contre Boko Haram, s’exprimaient  à travers un mégaphone sur les exactions des islamistes, appelant à plus de mobilisation contre eux.

Avant la manifestation de la Place de la République,  Me Alice Nkom avait été invitée à l’émission « Les Matins » de la radio France Culture, consacrée au décryptage de l’actualité, et animée par Marc Voinchet. Elle a pu y évoquer certains aspects oubliés de la lutte contre Boko Haram, notamment la violation des droits de l’homme au Cameroun.
Elle est ainsi revenue sur la situation humanitaire de plus en plus préoccupante dans le nord du Cameroun, où, selon la Croix Rouge, près de 40 000 Nigérians se sont réfugiés, rejoignant pratiquement autant de Camerounais, déplacés dans leur propre pays, eu égard au conflit.  

« On occulte leur souffrance, la douleur qu’ils vivent, eux qui avaient déjà été plus ou moins abandonnés par le pouvoir central de Yaoundé. Eux qui ont vu une opération de lutte contre la corruption se transformer en une opération de règlement de compte pour empêcher qu’un nordiste ne vienne au pouvoir », a-t-elle indiqué, faisant allusion à son client, M. Marafa, considéré par la communauté internationale comme un prisonnier d’opinion.

« J’ai bien vu comment on a transformé un procès bidon en condamnation et on en a fait un prisonnier politique. [Alors qu’il] aurait pu aider. Il a beaucoup eu à se prononcer sur les problèmes de Boko Haram, qu’il connait bien. D’ailleurs de temps en temps, il écrit un ou deux petits articles pour essayer de donner son point de vue. C’est quelqu’un qui est originaire du coin, qui a été ministre de l’Administration territoriale. C’est  un prince du nord », a-t-elle ajouté.
Me Alice Nkom est rentrée au Cameroun dimanche 8 février.

© Correspondance de : René DASSIE

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