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© L’Oeil du Sahel : RAOUL GUIVANDA
- 12 Feb 2015 02:58:24
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CAMEROUN :: Kousseri dans la psychose d’une attaque :: CAMEROON
Le chef-lieu du département du Logone et Chari vit dans l’imminence d’une attaque de la secte islamiste.
Dans la nuit du 7 au 8 février 2015, la ville de Kousseri, d’ordinaire bruyante, a plongé dans une grande torpeur. La raison : des éléments de Boko Haram à bord d’une trentaine de motos se seraient infiltrés dans la ville pour rééditer le coup de Fotokol. Le préfet du Logone et Chari M. Mekondane Obounou Albert, confirme l’information. «J’ai été effectivement informé de cette situation dans la soirée du 7 février 2015 et nous poursuivons nos investigations. Je puis vous rassurer que des dispositions ont été prises pour assurer la sécurité des citoyens. Nous ne pouvons négliger aucune information», a-t-il indiqué. Entre autres mesures d’urgence arrêtées : la fermeture des mosquées pour la prière de l’aube, le 8 février 2015. Ainsi, la voix des muezzins n’a donc pas percé la nuit de cette ville à majorité musulmane. «Toute la ville s’est barricadée. On pouvait entendre voler une mouche», plaisante Bladi, un moto-taximan.
PEUR
Pour certains, la ville est tout simplement plongée dans une grande psychose depuis le massacre de Fotokol le 04 février 2015. «Les populations ont confondu des trafiquants de charbon qui circulent généralement en groupe et qui entraient dans la ville, à des assaillants de Boko Haram. Elles ont donné l’alerte et de bouche à oreille, l’information d’une attaque s’est répandue», renseigne Ousmane, vendeur de zoua-zoua au quartier Madagascar à Kousseri. Sauf qu’en cette période de tension sécuritaire, pourquoi des trafiquants de charbon prendraient-ils le risque de circuler la nuit ? Et qui plus est en convoi ?
«Les forces de défense ont ouvert le feu sur ce convoi suspect. Même un convoi de trafiquants de charbon peut rapidement se transformer en convoi de combattants de Boko Haram, à supposer même que c’en était vraiment un. Ces terroristes utilisent toute sorte de stratagèmes pour déjouer la vigilance des forces de sécurité. N’oubliez pas que ce sont des membres de Boko Haram, déjà à motos, qui avaient attaqué la brigade de gendarmerie de la ville dans la nuit du 04 au 05 mai 2014, pour libérer Alhadji Moustapha, arrêté quelques jours plus tôt», explique un responsable sécuritaire sur zone. Pour l’instant, l’on est sans traces de tout convoi. Prudentes, les autorités ont tout de même mis en place un dispositif dissuasif. Les contrôles sont renforcées et les forces de l’ordre patrouillent dans toute la ville.
C’est que le massacre de Fotokol a répandu l’odeur de la mort jusqu’à Kousseri. «Des habitants de Fotokol affirment avoir entendu des membres de Boko Haram s’exprimer en Kanuri et qui disaient que, après Fotokol, ce sera le tour de Kousseri de subir des représailles. L’information est parvenue ici et nous sommes désormais sur nos gardes. En réalité, cette ville est même déjà infestée par la secte qui y dispose de cellules dormantes. Il nous faut encore des renforts», affirme une source sécuritaire. De fait, en quelques jours, pas moins d’une dizaine de membres de la secte ont été interpellés à Kousseri par les forces de sécurité.
C’est un secret de polichinelle d’affirmer que Kousseri reste l’une des places fortes de la secte au Cameroun, notamment pour son approvisionnement en armes. Sur place, elle y dispose donc, outre de cellules dormantes capables de mener des opérations militaires comme ce fut le cas lors de l’assaut sur la brigade de la gendarmerie dans la nuit du 4 au 5 mai 2014, mais aussi des caches d’armes. La plus importante à ce jour ayant été celle démantelée par la police le 23 septembre 2014 et qui avait conduit à l’arrestation du chef de la cellule locale de Boko Haram, Abakar Ali alias Moustapha Oumar.
«Kousseri doit rester sur ses gardes. Elle est stratégique en ce sens qu’une opération ici est un message direct aux Tchadiens de l’autre côté de la rive. Nous devons avoir l’oeil ouvert, y compris sur des ouvrages stratégiques comme le pont qui relie la ville à la capitale tchadienne et dont la destruction peut ralentir les approvisionnements de l’armée tchadienne», explique un officier sur zone.
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