SOA, DRAME, TERREUR ET BRAVOURE : QUAND LA PETITE VILLE SAVANTE DEFRAIE LA CHRONIQUE
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Une histoire d’amour, de querelles et de trop-plein de bière

Soa, petite cité universitaire autrefois réputée pour sa tranquillité studieuse, s’illustre désormais bien malgré elle dans la rubrique des faits divers. Il y a quelques années, l’affaire Martinez Zogo avait jeté un voile d’émoi sur cette localité en pleine expansion. Aujourd’hui, c’est un nouveau drame sanglant, survenu à Ebang (bourgade de la ville de Soa), qui met une nouvelle fois en lumière les dérives d’une violence domestique devenue incontrôlable. La victime, Christelle Tchaah, 42 ans, a trouvé la mort au terme d’une altercation avec son compagnon, Éric Ekouma. Dans leur quartier, on connaissait trop bien le couple : querelles incessantes, bagarres nocturnes, réconciliations bruyantes au bar voisin, suivies d’embrassades passionnées  qui achevaient de troubler la quiétude du voisinage.

 

Les voisins, lassés de jouer les médiateurs, avaient fini par laisser les deux tourtereaux régler seuls leurs différends, entre deux bouteilles et deux gémissements d’amour. Mais ce jour-là, la scène a basculé du vaudeville au tragique. L’homme accuse sa compagne d’infidélité chronique et d’alcoolisme invétéré. Après plus de trente séparations et autant de réconciliations, la dispute de trop s’enflamme : Christelle s’arme d’un couteau, Éric la neutralise et  riposte avec une violence inouïe. La compagne tombe, sans retour possible. Comme si cela ne suffisait pas, l’homme poursuit ensuite son voisin qu’il soupçonnait d’être l’amant de sa compagne. Dans un scénario digne d’un mauvais polar, il invite le prétendu rival à partager une bière, preuve que la convivialité camerounaise résiste même aux rancunes les plus tenaces. Mais derrière le sourire, il nourrissait un sombre projet : après quelques verres, il l’entraîne dans un couloir sombre, l’assomme d’un coup de marteau et abandonne le corps inanimé devant la porte du malheureux, avant de s’enfuir vers son village natal d’Ebegda.

L’entrée en scène du Commandant Bouloung Antoine De padoux

Mais la fuite fut de courte durée. Car à Soa, une nouvelle figure de la sécurité s’est installée : le redoutable Commandant Bouloung Antoine De padoux, fraîchement promu et déjà redouté. Cet officier, qui a fait ses preuves dans la région de Mfou notamment à Nkol-Nda, est reconnu pour son flair, sa détermination et son sens du devoir. Dès qu’il fut alerté, il déclencha une véritable chasse à l’homme. Déterminé, méthodique et implacable, le commandant comprit rapidement la logique du fugitif : un criminel retourne toujours, tôt ou tard, vers ses origines. Grâce à une traque menée avec précision, De padoux a su localiser et neutraliser le suspect, dans une opération qui force le respect. À travers cette interpellation exemplaire, le commandant De padoux incarne l’image d’une jeunesse de l’armée héroïque,  courageuse et stratège. Sa bravoure réconforte une population de Soa qui commençait à perdre confiance depuis l’affaire de Martinez Zogo.

 

Bien sûr, on pourrait ironiser sur cette « tragédie à épisodes » : un couple qui se dispute plus qu’il ne s’aime, des voisins qui abandonnent leur rôle d’arbitres pour mieux dormir, un meurtrier qui pense régler ses problèmes conjugaux au marteau… Tout cela aurait pu prêter à sourire si le dénouement n’était pas si tragique.  Entre violence, passion et justice, Soa vit une époque trouble. Mais l’action déterminée du commandant De padoux rappelle que l’État n’abandonne pas ses citoyens à la loi de la jungle. Grâce à des hommes de courage et de conviction, l’espoir renaît dans cette « petite ville savante » qui, malgré ses blessures, aspire toujours à redevenir un havre de savoir et de paix.

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