La lettre du Collectif Cameroon is Back aux Évêques, Imams, Pasteurs, et Chefs traditionnels
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CAMEROUN :: La lettre du Collectif Cameroon is Back aux Évêques, Imams, Pasteurs, et Chefs traditionnels

Dans une lettre parvenue ce jour à la rédaction de Camer.be, le Collectif Cameroon is Back invite les Évêques, Imams, Pasteurs, et Chefs traditionnels, à prendre leur juste place dans un moment critique de notre histoire nationale.

Toujours selon ce Collectif, le silence ou la neutralité des figures religieuses et traditionnelles face à l’impasse dans laquelle se trouve le Cameroun actuel peut constituer une autre défaite pour le peuple

Lire l’intégralité de cette lettre en dessous

Chers guides spirituels, Honorables chefs traditionnels,

En tant que membres du Collectif "Cameroon is Back", constitué de citoyens camerounais engagés, à l’intérieur comme dans la diaspora, pour la reprise en main du Cameroun par son peuple, nous vous adressons aujourd’hui cette lettre ouverte, non pas pour vous défier, mais pour vous inviter à prendre votre juste place dans un moment critique de notre histoire nationale.

Notre pays traverse une crise multidimensionnelle : sociale, économique, politique, morale. Les souffrances des populations sont devenues insoutenables. Le désespoir se lit sur les visages, l’exode et la dépravation de mœurs s’intensifient chez les jeunes, et l’appauvrissement général frappe aussi bien les campagnes que les villes. Face à cette situation, l’État, monopolisé par un pouvoir usé, figé, dirigé par procuration, s’est enfermé dans le déni. Le président sortant, dont l’âge et l’état de santé ne permettent plus l’exercice réel du pouvoir, demeure symboliquement candidat, au mépris de la réalité, de la dignité de la fonction et du sort de millions de citoyens.

Dans son camp politique, aucune relève n’a été préparée, telle que nous avons pu l’observer par des batailles qui paralysent l’État et qui, nous le craignons, pourraient bientôt discréditer le processus électoral et conduire le pays vers plus d’incertitude.

Face à cette impasse, le silence ou la neutralité des figures religieuses et traditionnelles peut constituer une autre défaite pour le peuple. Bien pire, le choix de certains autres à soutenir les plans électoraux de ce qui reste du régime inquiète.

Aux ministres du culte,

Vous avez entre vos mains une force immense : celle de la parole, celle de la conscience, celle de l’influence morale sur des millions de fidèles. Les sorties courageuses ponctuelles de certains prêtres et pasteurs ont été accueillies comme parole de Dieu. Ces Hommes de Dieu ont monté que les guides spirituels et moraux ne peuvent pas se retranchent derrière la neutralité alors que le peuple de Dieu est en danger. Votre neutralité, dans les faits, protègerait le statu quo. Peut-on rester neutre quand le peuple meurt en silence ? Peut-on parler du Royaume des cieux en détournant le regard des injustices terrestres ? Peut-on prêcher la paix sans dénoncer ce qui la menace ?

Nous vous appelons, en tant que guides spirituels, à sortir de la réserve, à nommer le mal, à dénoncer l’injustice.

Nous vous appelons à demander le retrait de la candidature de M. Paul Biya, pour protéger l’avenir de notre pays, pour aider l’État et les institutions à retrouver leur dignité perdue depuis que le dirigeant suprême ne gouverne plus.

Nous vous demandons d’appeler ouvertement à un changement pacifique, démocratique, et urgent à la tête de l’État. Il en va de la vie de vos fidèles, de la paix sociale, et de la stabilité même du Cameroun.

Aux chefs traditionnels,

Nous savons les pressions, les intimidations, et les tentations. Mais l’heure est trop grave pour céder à la peur ou à la résignation. Le rôle que vous jouez dans nos sociétés vous impose de vous affranchir de la logique des faveurs et des privilèges pour défendre vos populations, leur dignité, leur avenir. Si vous ne le faites pas maintenant, quand le ferez-vous ?

Nous vous appelons à demander le retrait de la candidature de M. Paul Biya, pour protéger : le pouvoir traditionnel soumis, les valeurs de nos cultures millénaires gravement menacées par une gouvernance dévoyée, notre patrimoine foncier bradé et le patrimoine immatériel ignoré.

Enfin, nous appelons les leaders religieux et traditionnels les plus engagés à aller plus loin encore : à jouer un rôle de médiateurs pour rapprocher les forces politiques d’alternance dans la construction d’une démarche commune en vue de vaincre démocratiquement.

L’élection du 12 octobre 2025 n’est pas une simple élection. C’est un référendum particulier. Il s’agit de dire NON et OUI.  NON à la mort de la Nation!  OUI, à la reconstruction du Cameroun !

Il ne s’agit pas seulement de s’opposer au régime Biya, mais de proposer ensemble un programme d’alternance cohérent, crédible, et susceptible de restaurer l’espoir au sein de notre nation meurtrie. Parce que le peuple camerounais n’attend pas simplement une alternance de visages, mais un projet collectif de rupture, de réconciliation et de reconstruction.

Le destin d’un peuple ne peut reposer sur l’inertie d’un régime ou la peur de ses opposants. Il doit s’appuyer sur la mobilisation de toutes les consciences, sur le courage de ceux qui, comme vous, ont encore la possibilité de parler et d’être écoutés.

Il est temps de vous tenir du côté de l’Histoire. Il est temps d’aider le Cameroun à retrouver le chemin de la justice, de la paix et de la dignité.

Cameroon is back. Mais il ne reviendra qu’avec vous.

Signé
Le Collectif Cameroon is Back 
Contacts : cameroonisback@gmail.com 

Venant Mboua, Journaliste, Société civile

Ciriac Oloum, Ph.D en philosophie morale et politique

Serge Banyongen, Universitaire

Luc Perry Wandji, Journaliste

Abdelaziz Moundé, Journaliste, Chercheur

Raphael Yimga, Société civile

Jean-Marie Watonsi, Universitaire, Journaliste

Jean-Bruno Tagne, Journaliste, Essayiste

Bergeline Domou, Société civile

Commissaire Albert Léopold Ebene, Homme politique

Morgan Palmer, Dirigeant de médias

Fridolin Nké, Universitaire, Essayiste

Collins Nziémi, Dirigeant de médias

Cyrille Ekwalla, Journaliste, Producteur audiovisuel

Aminou Mal Adji, Société civile

Edmond Kamguia, Journaliste, Écrivain, Enseignant-chercheur

Roufaou Oumarou, Homme politique

Barnabé Elouna, Consultant

Blick Bassy, Artiste-Musicien, Écrivain

Christian Ngalle, Marketing Communications &PMP

Paul Samangassou, Consultant

Laziz Ncharé, Enseignant

Mohamadou Houmfa, Journaliste

Halidou Demba, Consultant

François Wassouni, Universitaire

Fayçal Hamadou Demaissala, Chef d’entreprise, Société civile

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