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© Camer.be : La rédaction
- 20 Jul 2025 11:35:56
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Présidentielle au Cameroun : que dit la loi face à deux candidatures du même parti politique ? :: CAMEROON
Alors que le climat politique camerounais devient de plus en plus tendu à l’approche de l’élection présidentielle, une question juridique capitale émerge au sein du RDPC, parti au pouvoir depuis plus de quatre décennies. Deux figures, Paul Biya et Theillier Onana, revendiquent chacun le droit de représenter ce parti à la plus haute élection du pays. Une situation sans précédent qui pourrait mettre à l’épreuve l’intégrité du processus électoral et celle des institutions chargées de le garantir.
Le Code électoral camerounais, dans son article 169 (4), est pourtant sans ambiguïté : « En cas de pluralité de listes ou candidatures présentées par un même parti politique dans une même circonscription, toutes les listes ou candidatures sont rejetées. » Cela signifie qu’en l’état actuel du droit, deux candidatures issues d’un même parti sont non seulement illégales, mais également disqualifiantes pour l’ensemble des intéressés. La loi impose ainsi un choix clair et irrévocable : un seul capitaine peut tenir la barre, au risque de faire sombrer le navire.
Cette disposition vise à préserver la cohérence des formations politiques et à éviter que les joutes internes ne transforment le scrutin en champ de bataille fratricide. Elle reflète aussi une volonté de maintenir l’ordre républicain face à toute tentative de division interne susceptible de créer le chaos dans les urnes. Le Conseil constitutionnel, garant de la légalité électorale, est désormais attendu au tournant. Respectera-t-il à la lettre l’esprit de la loi ou cédera-t-il, une fois de plus, à la pression politique ?
Le Cameroun, à ce tournant historique, se trouve face à un miroir. Les textes sont là, clairs, précis. Mais encore faut-il la volonté politique de les appliquer. Si le RDPC veut continuer à apparaître comme une force structurée, il devra trancher, et vite. Faute de quoi, il risque de voir ses deux prétendants disqualifiés, offrant ainsi un boulevard à l’opposition, ou du moins à ceux qui sauront rester unis. L’avenir électoral du parti au pouvoir repose désormais sur le respect de ce fondement juridique, qui pourrait bouleverser la scène politique nationale.
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