Dans le film "LE CAMEROUN, UNE CURIOSITÉ ", il y a certainement des épisodes que j'ai ratés. Mais apparemment certains Camerounais ont miraculeusement découvert l'inscription sur les listes électorales et la carte d'électeur.  Quel exploit ! Quel génie ! Quel talent!

Rassurez- vous,  je ne suis pas surpris. Ils étaient occupés à autre chose de plus important. Et pourtant il me souvient que Cabral Libii , avec son mouvement d'alors, 11 Millions de Citoyens,  crie sur tous les toits, depuis 2017, pour dire aux jeunes Camerounais que l'inscription massive sur les listes électorales et la surveillance du vote sont les clés pour la victoire finale.

Inutile de dire combien il a été moqué,  raillé par ceux qui ont découvert le fil à couper du beurre aujourd'hui. Ceux-là même qui ont gagné les élections présidentielles en 2018 sans avoir des partisans et électeurs inscrits sur les listes électorales. Allez-y comprendre quelque chose.  "Le Cameroun,  un pays de curiosités...". Le titre de ce film n'est pas aussi fort. 

Ceux qui ont vécu au Cameroun dans les années 80 peuvent bien se rappeler d'un phénomène qui avait cours dans les grandes villes.  On l'appelait: " LE TÉMOIGNAGE ". 

Il s'agissait de quoi? En fait, des élèves qui avaient passé toute l'année scolaire à flâner,  attendaient les dernières semaines avant les examens pour étudier. Ils desertaient alors les maisons familiales et allaient étudier aux pieds des lampadaires.  Tout le monde passait et les voyait. Mais il y avait aussi le bruit des voitures, des passants. Et quand ils avaient "échoué" (comme on dit au Cameroun), on entendait alors les TÉMOINS dire:"weehee! Qu'est-ce qui ne va pas avec cet enfant. Je le voyais pourtant étudier au poteau électrique. ..". Les gars avaient gagné la sympathie et la pitié des passants.  Et pourtant ils cherchaient tout simplement une explication à leur futur échec. Puisque toutes les conditions étaient réunies. 

Ceux qui appellent aux inscriptions massives sur les listes électorales aujourd'hui ne sont pas différents des élèves qui étudiaient aux pieds des lampadaires. 

Il faut le reconnaître : les Camerounais sont passés maîtres dans l'art de la mise en scène.  Leur problème?  C'est le rendu final : des pièces de très mauvaise qualité. 

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