Le procès du leader séparatiste Sisiku Ayuk Tabe à nouveau reporté
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Le procès en appel du leader séparatiste anglophone Sisiku Ayuk Tabe et de ses neuf co-accusés a été une nouvelle fois reportée jeudi au 20 août prochain. En cause, une fois de plus, la question de la langue utilisée à l’audience. Comme en première instance, les accusés exigent d’être entendus en anglais, or la Cour d’appel du Centre n’était composée que de juges francophones. Arrêtés en 2018 au Nigeria, puis extradés vers le Cameroun, ils ont été condamnés à la prison à vie l’an dernier.

Le leader séparatiste Sisiku Ayuk Tabe et ses co-détenus ont purement et simplement refusé de se lever ce jeudi lorsque le président de la Cour leur a demandé – en français – de venir à la barre. Impossible pour eux, ont-ils fait savoir, d’accepter de comparaître dans une autre langue que l’anglais. Une revendication « légitime », estime Me Emmanuel Simh, l’un des avocats de la défense dans ce procès. « Nous avons un pays bilingue et la loi camerounaise prévoit que les personnes accusées doivent être entendues et jugées dans la langue qu’elles maîtrisent le mieux. La question qui est posée aujourd’hui au Cameroun, c’est celle de l’égalité qui est prévue par la loi entre la langue française et la langue anglaise. On a tendance à privilégier l’une des deux langues, et c’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles nos frères et compatriotes anglophones se sont mis en rébellion contre eux ».

Face à ce blocage, la Cour a considéré que les accusés ne s'étaient pas présentés et a renvoyé le dossier. C’est déjà le troisième report dans cette procédure en appel. Lors des deux premières audiences, les accusés n'avaient pas été extraits de leur cellule, entraînant une protestation de leurs avocats.

Si la question de la langue parvient à être réglée, il pourrait tout de même s’écouler encore de longues semaines avant d’en arriver au fond de ce procès. La défense a déjà annoncé qu’elle réclamerait en préalable, comme en première instance, le renvoi des accusés au Nigeria où ils ont été arrêtés. Il y a un an, une cour d’Abuja avait jugé que leur extradition vers le Cameroun était illégale, dans la mesure où ils avaient obtenu au Nigeria le statut de réfugiés.

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