Transport pour l’école : Les mauvaises habitudes prennent la route
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En cette période où la distanciation sociale est de mise, les moyens utilisés par les élèves pour se rendre dans les écoles et lycées laissent à désirer.

Image choquante hier matin à l’entrée d’une école privée de la capitale. Un conducteur de moto-taxi ayant à son bord deux élèves vient de s’arrêter. Tous ont chacun leur masque de protection fixés non pas au niveau du nez et de la bouche, mais au cou. Une scène quelque peu inconvenante qui n’a pas pu laisser le surveillant de l’établissement scolaire indifférent. Le conducteur de mototaxi se fait copieusement sermonner : « Monsieur, vous voulez contaminer ces enfants pourquoi ?

Vous ne connaissez pas les mesures barrières ? Un masque, ça se fixe sur le nez jusqu’au menton. Et qu’en est-il du respect de la distanciation sociale ? En portant deux élèves derrière votre moto, vous augmentez le risque de contamination par ce virus. Vous êtes leur aîné et vous devez leur apprendre à arborer leurs cache-nez avant d’être transportés», lance le responsable de l’école au conducteur de moto-taxi visiblement couvert de honte. Autre lieu, cette fois, au centre-ville, un chauffeur de taxi n’arborant pas de masque et ayant à son bord six élèves dont quatre sur la banquette arrière et deux dans la cabine avant (aucun d’eux n’ayant son masque bien fixé), roule sans crainte au mépris de la distanciation sociale.

C’est que, depuis la reprise des classes lundi dans un contexte particulier marqué par la pandémie du Covid-19, des parents sont confrontés à l’équation du transport en commun pour leurs enfants. Nombre de conducteurs de taxis et de motos-taxis, guidés par leur profit font fi des mesures barrières édictées par le gouvernement. A côté de ce tableau sombre, certains élèves et chauffeurs ont pris la pleine mesure de la situation.

« On est obligé de jouer actuellement notre rôle de parent auprès de ces élèves. Lorsqu’ils entrent dans mon taxi, j’exige qu’ils portent leurs masques. Puisque tous ont leurs masques et ils préfèrent les garder dans leurs sacs ou même les accrocher au niveau du cou. Et avec le virus qui circule rapidement, je crois qu’ils n’ont pas encore pris la pleine mesure du danger qui rôde », fait savoir un conducteur de taxi.

Même son de cloche chez ce chauffeur de mototaxi consciencieux. « Parmi les élèves, il y a ceux qui ont été bien sensibilisés à la maison. Du coup, ils n’acceptent pas qu’on les surcharge et ils exigent que le mototaximan porte son masque avant d’emprunter la moto. Et ceux qui se font ‘’bâcher’’ exigent que leurs camarades portent leurs masques », assure-t-il. Aline Manga, élève dans un lycée de la place, a opté pour la marche à pied afin d’éviter tout contact.

« Mon lycée se trouve un peu loin de la maison. Avant la pandémie, j’avais l’habitude de prendre la moto. Vu que la distanciation sociale est quasi-inexistante sur ces engins, je préfère me lever tôt et marcher jusqu’à l’école et bien sûr mon masque toujours fixé », confie l’apprenante .

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