Code électoral : Passe d’arme entre le Pcrn et le Mrc
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Les leaders de ces deux partis politiques offrent des vues divergentes autour de la révision du code électoral.

Comme une mauvaise herbe, la question d’un « code électoral consensuel » revient toujours sur la scène politique camerounaise. Habituellement, elle oppose « la majorité présidentielle » (pour parler comme le chef de l’État Paul Biya) aux acteurs de l’opposition. Mais cette fois, c’est au sein de cette opposition que le sujet divise. Les internautes en ont encore eu à leur aise le week-end dernier à la faveur des sorties (presque) concomitantes de Maurice Kamto et Cabral Libii, respectivement président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), d’une part et président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn), d’autre part.

« Nous n’accepterons pas la succession de gré à gré dans notre pays, ni de nouvelles élections populaires sans une réforme consensuelle du système électoral. Seul le peuple camerounais devra choisir ses dirigeants légitimes, dans la liberté et la transparence démocratique », a posté le leader du Mrc le 23 mai dernier, soit trois jours après la commémoration de la 48e fête nationale de l’unité. Il est à rappeler que la question de la révision du code électoral est l’une des principales raisons avancées par Maurice Kamto pour boycotter le double scrutin législatif et municipal du 09 février 2020.

Sur le même sujet, Cabral Libii déclare : « J’insiste ! Le code électoral n’est pas la panacée. Le principal est la participation massive et active du peuple. Toutefois, je propose que les dynamiques politiques d’alternance mutualisent pour une proposition de code. Le Pcrn déposera la proposition de loi à l’Assemblée (nationale, ndlr) », a-t-il réagi indirectement via le même canal, quelques minutes après le post de Maurice Kamto. Si tant est que la chambre basse du parlement se réunit en session ordinaire le 10 juin prochain, le député du Nyong-et-Kelle n’a cependant pas précisé quand est-ce qu’il introduira sa mouture, tout comme il n’en a pas dévoilé les articulations.

Dans ce clash non déclaré, le président du Pcrn est revenu à la charge le hier 25 mai. « Publier à longueur de journée des idées originales pour changer la gouvernance de ce pays est bien. Ne pas avoir sa carte d’électeur pour le moment venu, tout faire pour mettre en oeuvre ces idées géniales est un ‘‘tir blanc’’. Inscrivez-vous sur les listes électorales », a-t-il encore posté sur son compte Twitter. Le parlementaire ne s’est pas arrêté-là. Il a pris un exemple sur le continent où le boycott s’est avéré infructueux.

« Le mot d’ordre jusqu’ici au Front populaire ivoirien (Fpi) était le ‘‘boycott’’ tant que Gbagbo n’est pas libéré. Puis, retour au réalisme et à l’action efficace depuis trois jours. Appel aux inscriptions massives sur les listes électorales. La clé c’est la participation du peuple ». À la suite de ces déclarations respectives à coup de tweet, les followers des deux hommes politiques ont repris le débat, sur fond de querelle.

Points d’achoppement

En dépit des querelles partisanes autour du système électoral, plusieurs centres d’intérêt sont régulièrement exposés. Ainsi les dissensions ont souvent porté sur la nomination des membres d’Elections Cameroon (Elecam), l’organe en charge de l’organisation des élections au Cameroun. En effet, l’indépendance de ces derniers est constamment remis en cause par les acteurs de l’opposition, surtout du fait de leur nomination par le président de la République.

Autre réclamation, l’élection présidentielle à deux tours car jusqu’ici, le président de la République au Cameroun peut être élu à la majorité relative. Le problème du financement des partis politiques en période de campagne ou encore le taux élevé des cautions lors des compétitions électorales constituent autant de points de revendication.

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