Déconstruction du faux complot du régime d’Alassane Ouattara contre le leader Guillaume Soro (I)
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« Le détournement Imaginaire »... Le mensonge, sous sa forme la plus spectaculaire, a certes un pouvoir. Pendant un temps, il éblouit par sa fausse splendeur, nourrit la curiosité des naïfs, et donne l’impression aux menteurs que leur triomphe est pur et sans tache. Cependant, celui qui a menti sait en son âme et conscience que dès le commencement, il a échoué, car mentir c’est avouer qu’on est lié par la vérité. Mentir, c’est cacher la vérité et donc la reconnaître, puisque le menteur qui oublie la vérité risquerait finalement de la dire à ses propres dépens. Comment ne voit-on pas que la double accusation de détournement de deniers publics et de tentative de déstabilisation des Institutions de l’Etat de Côte d’Ivoire formulée contre le leader Guillaume Soro et ses compagnons, au nom du clan Ouattara par le procureur Adou Richard remplit parfaitement les caractéristiques du mensonge radical ? En ce mois de mai 2020, devant le refus obstiné du régime Ouattara d’obéir à la décision historique de la Cour Africaine des droits de l’Homme et des Peuples le 22 avril 2020 ordonnant la suspension de toutes les poursuites engagées contre Guillaume Soro et ses compagnons depuis le 23 décembre 2019, il nous importe au plus haut point de répondre aux questions suivantes qui dépassent de très loin la parodie de procès du 28 avril passé, qui a vu une justice dévergondée annoncer la condamnation du leader innocent de GPS à 20 années d’emprisonnement : I) Guillaume Kigbafori Soro peut-il être accusé de détournement de deniers publics à propos de l’acquisition de sa résidence de Marcory aujourd’hui mise sous scellés par l’Etat de Côte d’Ivoire ? II) Guillaume Kigbafori Soro et ses compagnons de GPS ont-ils tenté un coup d’Etat contre le régime d’Alassane Ouattara en décembre 2019 comme l’affirme le procureur aux ordres de Ouattara, Richard Adou ? Le recul du temps et la compilation des faits permettent de répondre très clairement aujourd’hui à chacune de ces questions.

I) De l’accusation mensongère de détournement des deniers publics

Selon la terminologie juridique française qui inspire le droit ivoirien, « Le détournement de fonds publics désigne le fait, par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public « de détruire, détourner ou soustraire un acte ou un titre, ou des fonds publics, ou effets, pièces ou titres en tenant lieu, ou tout autre objet qui lui a été remis en raison de ses fonctions ou de sa mission ».[1]

Au regard de cette définition, pour accuser Guillaume Kigbafori Soro de détournement de fonds publics dans l’affaire de l’acquisition de la résidence de Marcory qu’il occupait, il faudrait établir que Guillaume Kigbafori Soro : 1) A ordonné la dépense de l’Etat pour acquérir cette résidence ; 2) A reçu les fonds de l’Etat pour acquérir ladite résidence ;3) Est le propriétaire de cette résidence.

Or, l’ordonnateur de cette dépense, ce n’est pas Guillaume Soro, c’est la plus haute autorité de l’Etat de Côte d’Ivoire, le Président Laurent Gbagbo. C’est lui qui a donné instruction pour que cette acquisition soit réalisée. Le Trésor public ivoirien, sous la responsabilité du ministre de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby en collaboration avec le ministre de la construction et de l’habitat d’alors, Marcel Amon Tanoh a donc procédé à ladite acquisition. Les ministres exécutaient ainsi la libéralité du Chef de l’Etat ivoirien d’alors, ayant décidé de loger décemment le premier ministre Guillaume Soro, qui devait quitter sa résidence initiale de l’Hôtel du Golf à Abidjan.

Qui a donc reçu la somme de 1 milliard 400 millions pour l’acquisition de cette résidence ? Le récepteur de la dépense de l’Etat, c’est la Société EBUR, dont les gérants sont en 2007-2008, messieurs Koné Kamaraté Souleymane dit Soul to Soul et Cissé Mory. La SCI EBUR va à son tour acquérir la propriété aujourd’hui querellée en la rachetant des mains de l’homme politique béninois Adrien Houngbédji, qui en était alors le propriétaire.

Et du coup la réponse à la question du 3ème critère va de soi. Guillaume Soro n’est pas le propriétaire de la résidence querellée de Marcory, mais bel et bien la Société EBUR de messieurs Cissé Mory et Koné Kamaraté Souleymane.

Le fait que le ministre plénipotentiaire Koné Kamaraté Souleymane soit le directeur du protocole de Guillaume Soro pose-t-il un problème ici ? Aucunement, car aucune loi n’interdit à un propriétaire de céder la jouissance provisoire ou durable d’un bien à un tiers.

De tout ce qui précède, il s’ensuit que Guillaume Soro n’a ni ordonné la dépense de l’Etat pour l’acquisition de sa résidence de Marcory, ni reçu les fonds, ni pris cette résidence en tant que propriétaire. IL n’y a donc eu ni détournement, ni recel, ni faux et usage de faux de la part du leader de GPS dans cette affaire.

En effet, illustrons tout ceci par un exemple concret : supposons que je rende visite à un ami qui me prête une voiture pour aller faire des courses. Cet ami a acheté cette voiture autrefois, à mon insu, à 2 millions de Francs cfa alors qu’elle avait une valeur réelle de 40 millions de Francs cfa auprès d’un tiers. Je ne le sais pas. Pendant que je me rends avec la voiture faire mes menues courses, je suis arrêté pour un contrôle de police. Je présente bien sûr mon permis et la vignette du véhicule. Mais les policiers en confrontent le numéro de châssis avec les données de leurs ordinateurs et découvrent alors qu’il s’agit d’une voiture initialement volée. On remontera vers le propriétaire actuel du véhicule, qui devra nécessairement livrer le nom du vendeur initial. Quant à moi, le conducteur occasionnel du véhicule, je ne serai inculpé de rien, alors que le propriétaire sera qualifié de receleur et le vendeur initial, de voleur.

Mais pour en revenir au cas de l’acquisition immobilière concernée, qui peut dire qu’il y a eu au départ un vol ? Les libéralités de l’Etat de Côte d’Ivoire dont le Premier ministre Guillaume Soro a bénéficié sous le Président Laurent Gbagbo dans l’attribution de cette résidence, sont-elles un fait nouveau en Côte d’Ivoire ? Nous prendrons encore ici, quelques exemples pour illustrer l’incongruité de l’accusation.

-Récemment, il a été fait état d’un don d’une villa de 50 millions de Francs Cfa par le Président de la République Alassane Ouattara à un de ses employés à la présidence. Peut-on considérer ce don comme un détournement ?

- Lorsque les footballeurs et autres athlètes ivoiriens reviennent victorieux d’une grande compétition internationale, le Président de la République leur offre à chacun une résidence et une somme importante d’argent en guise de prime gracieuse[2]. Peut-on considérer ces dons comme un détournement de fonds publics ?

- Lorsqu’à l’issue de la crise de 2002-2007, les enseignants volontaires des zones CNO ont été intégrés dans la fonction publique ivoirienne, peut-on considérer que l’acte de libéralité qui les a fait émarger désormais au budget de l’Etat est un détournement de fonds publics ?

- A la fin de la crise, les 12000 soldats qui ont été intégrés dans l’armée ivoirienne par une décision discrétionnaire de l’Etat afin de servir la réconciliation nationale, doivent-ils à présent être considérés comme des fraudeurs dans l’armée ivoirienne ? Devrait-on les chasser aujourd’hui de l’armée parce qu’on considèrerait que leur recrutement est un acte de détournement des deniers publics par le Chef de l’Etat ?

Voilà autant d’exemples qui montrent que les libéralités de la Présidence de la République, institution suprême de l’Etat de Côte d’Ivoire, ne sont pas un fait nouveau le jour où le Président Laurent Gbagbo en use pour attribuer une résidence au premier ministre Guillaume Soro !

Mais mieux encore, revenons au contexte politique de cette attribution en 2007-2008. Acteur principal de la réunification du territoire et du rétablissement de l’unicité des caisses public, le Premier Ministre Guillaume Kigbafori Soro, qui a été la cheville ouvrière du processus de paix et du DDR, de l’obtention de 6 millions de cartes d’identité par les Ivoiriens, qui a organisé et réalisé les premières élections démocratiques de Côte d’Ivoire en 2010, ne méritait-il pas de quitter l’Hôtel du Golf d’Abidjan pour loger désormais dans une résidence digne de son rang ?

En réalité, s’il y a un homme d’Etat ivoirien qui ne peut d’aucune façon accuser Guillaume Soro de détournement de fonds publics pour l’acquisition d’une résidence en Côte d’Ivoire, c’est bien Alassane Dramane Ouattara ! Ancien premier ministre, il a lui-même bénéficié d’une libéralité de 2 milliards de francs cfa accordée par le Président de la République Laurent Gbagbo pour la remise en état de sa résidence privée de la Riviera d’Abidjan, dans la même période. Le procureur Richard Adou peut-il prétendre que l’attribution de la résidence de Marcory à Guillaume Soro est un détournement alors qu’il ne considère par les 2 milliards attribués par la même Présidence de la République à Alassane Ouattara pour sa résidence comme constitutifs d’un fait de détournement ? Quand on sait par ailleurs que Guillaume Kigbafori Soro et ses compagnons des Forces Nouvelles se sont battus, et pour certains au prix de leurs vies, pour que Ouattara parvienne effectivement au pouvoir dans ce pays, n’est-ce pas Alassane Dramane Ouattara devenu Président de la République qui devait offrir à Guillaume Soro et aux différents Chefs de la résistance, des résidences confortables ? Or, le même Ouattara qui peut offrir une villa de 50 millions à son cuisinier n’en a offert aucune à tous ces chefs militaires qui ont donné leurs poitrines pour lui. Or, le même Ouattara qui arrache la résidence que son prédécesseur Laurent Gbagbo a attribué à Guillaume Soro n’a pas daigné, en 10 années de pouvoir, lui en offrir une seule ! Y a-t-il pire ingratitude que celle qui anime l’actuel Président de la République ? Et pourquoi la justice ivoirienne n'interroge-t-elle toujours pas les ministères ordonnateurs de l'acquisition immobilière attribuée à Guillaume Soro en 2007-2008? Pourquoi biaiser la justice si ce n'est pour détruire un innocent?

Concluons donc la première partie de notre Editorial : Non, le leader de GPS n’a pas détourné les fonds de l’Etat de Côte d’Ivoire dans cette acquisition immobilière. L’accusation de détournement contre Guillaume Soro, mue par des motivations d’exclusion politicienne, s’effondre donc, tout naturellement et pour toujours. Place, dans notre prochain Editorial, à la deuxième accusation, tout aussi farfelue et inadmissible que la première : l’accusation de tentative de coup d’Etat.

[1] https://transparency-france.org/actu/definition-detournement-fonds-publics/#.XrPRSagzaUk 

[2] https://www.ivoirebusiness.net/articles/c%C3%B4te-d%E2%80%99ivoire-alassane-ouattara-offre-%C3%A0-chaque-joueur-une-villa-de-30-millions-et-30 

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