Despotisme juridique, Légitimité et Confiance Institutionnelle en Françafrique
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La condamnation inique de Guillaume Soro en Côte d'Ivoire est la suite logique d'une culture du crime politique.

Bien que la nature politique du verdict inique contre l'ancien président de l'assemblée nationale de Côte d'Ivoire soit une évidence, rares sont ceux qui verseront une larme sur les déboires politico-judiciaires de cet ancien chef rebelle qui a autant de sang de ses compatriotes sur les mains que ses principaux accusateurs d'Abidjan. C'est en réalité devant la Cour Pénale Internationale (CPI) que M. Soro aurait dû comparaître avec à ses côtés et en très bonne place Alassane Dramane Ouattara, notamment pour crimes de guerre et contre l'humanité.

Ne nous laissons pas tant que cela distraire par les règlements de comptes entre ces deux criminels d'État, qui ont pendant toute la dernière décennie fait si peu de cas du nécessaire respect des traités internationaux et des décisions rendues par les juridictions africaines lorsqu'ils broyaient les vies et les carrières de leurs principaux adversaires politiques.

Défendons certes les valeurs démocratiques et l'indispensable équité judiciaire, en gardant en permanence à l'esprit le devoir de mémoire qui doit prioritairement s'imposer pour leurs victimes.

À la suite de cela, des organisations de défense des droits humains, telles que le CL2P, rappellent aux despotes légaux servant fidèlement les satrapes de la Françafrique sur le continent qu’ils n’ont pas le monopole de la loi comme ils le pensent.

Des organisations de la société civile, telles que le CL2P, communiquent avec des groupes internationaux de défense des droits de l’Homme et des tribunaux pour sensibiliser non seulement sur le despotisme juridique des tribunaux de la Françafrique, mais également pour apporter nos propres preuves et introduire des recours juridiques. Ce sont des processus substantiels qui sont liés à des réseaux juridiques plus larges qui servent à conférer la légitimité dont les tribunaux ont tant besoin pour fonctionner.

Dans ce cas précis, comme nous l'avons expliqué précédemment, la condamnation de M. Guillaume Soro n'a aucune validité juridique car elle est inique et en violation du droit international dont la décision rendue récemment par la Cour Africaine des droits de l’homme et des peuples reconnue comme telle jusqu’au retrait de l’État de Côte d’Ivoire.

Au-delà de ces tentatives désespérées d’inféodation ou d’intimidation politique, les groupes civiques sont précisément, là pour fournir et garantir la confiance nécessaire dont ces institutions judiciaires continentales ont tant besoin pour fonctionner correctement à l’abri de la pression des despotes. Parce que la méfiance à l’égard des tribunaux africains francophones signifierait qu’ils n’auraient alors aucune validité donc aucune légitimité pour établir la vérité publique et mériter la confiance du public.

Dans la pratique, par conséquent, les groupes civiques tels que le CL2P sont des éléments essentiels pour renforcer la confiance, la légitimité et la logique institutionnelle. C'est une réalité que les processus juridiques ne peuvent plus ignorer parce que ces groupes civiques participent à la transposition sociale nécessaire pour comprendre et interpréter les procédures judiciaires au profit du collectif en général en vue de conforter la puissance publique en tant qu'État unifié et diversifié qui respecte la pluralité.

En cela, les processus judiciaires et les délibérations juridiques sont ancrées dans les institutions sociales-démocrates au sein de la société plus large, à l’inverse de la régression que nous observons au sein des régimes calcifiés et ossifiés de la Françafrique.

Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P

http://www.cl2p.org/ 

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