Le ministre Mefiro Oumarou coupable d’abus de fonction
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Accusé d’avoir confisqué le camion d’un entrepreneur et de l’avoir privé de ses recettes pendant trois ans, l’ex ministre délégué au ministère des Transports a été condamné à verser 8 millions de francs et 200 mille francs au titre d’amende pécuniaire assortie d’un mandat d’arrêt en cas de nonpaiement.

Le 19 décembre 2019, le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre-administratif a finalement rendu son verdict dans l’affaire qui oppose M. Chedjou Landry, entrepreneur à M. Mefiro Oumarou, ancien ministre délégué auprès du ministre des Transports (Mintransports). Au cours de cette audience, l’ancien membre du gouvernement absent, a été déclaré non coupable des charges de trafic d’influence et rétention sans droit de la chose d’autrui. Il a cependant été reconnu coupable des faits d’abus de fonction également mis à sa charge. Le tribunal l’a condamné à payer au plaignant, la somme de 8 millions de francs en guise de réparation du préjudice subi assortie d’une amende de 200 mille francs. Un mandat d’incarcération a été décerné à son encontre en cas de non-paiement de ladite amende.

Approché par le reporter de Kalara, Landry Chedjou s’est dit partiellement satisfait du verdict du TPI qui lui donne raison. Il estime néanmoins que cette décision ne comble pas ses attentes au vu de l’ampleur de son préjudice qu’il évalue à 20 millions de francs. Il a annoncé son intention de faire appel du jugement. D’après nos sources, l’ancien membre du gouvernement aurait lui aussi le projet de contester la décision qui le condamne. En effet, cette décision survient quelques mois après la comparution de l’ancien membre du gouvernement le 20 juin 2019 à la suite du compte rendu de l’audience précédente par votre journal. Ce jour-là, le mis en cause avait demandé au tribunal de retarder sa décision pour lui permettre de présenter sa version des faits. Et le juge avait alors accédé à sa demande. Mais depuis lors, l’ex ministre ne s’était plus présenté devant la barre.

Camion confisqué

Kalara sera en tout cas aux premières loges le moment venu comme le 16 mai 2019. Ce jour-là, André Landry Chedjou qui arpente les couloirs du palais de Justice pour ce seul dossier depuis 2015 avait souhaité faire entendre un témoin après avoir lui-même présenté sa version des faits lors d’une précédente audience. Elias Nga, conducteur de véhicule avait alors expliqué ce qu’il savait de l’affaire qui a abouti au procès initié par son ancien patron. De quoi s’agit-il en fait? Selon les déclarations faites lors du procès, l’affaire remonte au samedi 5 décembre 2015. Le chauffeur se trouvait à bord du camion appartenant à M. Chedjou au quartier Bastos non loin de l’église orthodoxe quand il a été percuté en plein virage par un autre véhicule, une cylindrée, qui s’est jetée sur ses roues. Alors qu’il tentait de garer son engin pour aller s’enquérir de ce qui se passe, l’automobile lui a barré le passage.

Un homme, seul à bord en est sorti et s’est présenté comme étant «le ministre des Transports». Il a immédiatement exigé que le chauffeur appelle son patron pour venir prendre en charge les dégâts sur son véhicule notamment le remplacement d’un pot de phare brisé. M. Nga avait indiqué qu’il s’est opposé en faisant comprendre à l’autorité qu’un constat des faits doit préalablement être dressé. Ce rappel n’a pas plu au ministre qui aurait joint son chef d’escorte, un gendarme qui va emmener sur les lieux, six de ses collègues. Le portail des camerounais de Belgique (@camer.be). Elias Nga raconte que le dossier du camion, son permis de conduire et sa carte nationale d’identité (CNI) lui ont été retirés sans ménagement. Menaces à l’appui. Il lui a aussi été donné l’ordre de conduire le camion à l’esplanade du ministère des Transports.

D’après le jeune homme, trois commissaires l’attendaient sur place pour le conduire dans les locaux de l’Ecole de police où il a été gardé à vue pendant 48h. Libéré le 7 décembre suivant, il est retourné au Mintransports pour récupérer ses documents personnels. Il ne rentrera en possession que de sa CNI. Il a déclaré devant la barre qu’il n’a plus jamais eu des nouvelles du véhicule de son patron. Me Mong, conseil de M. Chedjou avait fait comprendre qu’une sommation adressée au ministre Mefiro par son client, visant la restitution de son engin qu’il disait alors confisqué dans les locaux de son département ministériel était restée lettre morte. Le propriétaire du camion, s’est résolu à saisir la justice pour demander réparation s’estimant victime d’abus de fonction, trafic d’influence et rétention sans droit de la chose d’autrui trois ans durant. Il a eu gain de cause.

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