Des militants du Mrc dans la tourmente
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L’euphorie de la libération d’une quarantaine de militants du Mrc le week-end dernier n’a visiblement duré que le temps d’un battement de cils. Si certains analystes politiques saluent cette action du régime quoique parcellaire et isolé, il reste vrai que des inquiétudes demeurent sur le cas du président Maurice Kamto et les autres responsables du parti arrêtés en janvier puisque maintenus en détention. Situation presque identique pour Clovis Kouankap Tchemou, non moins militant de cette formation politique. Dire qu’il est entré dans le couloir de la mort, serait un doux euphémisme.

Ce d’autant plus que l’histoire de ce jeune homme né le 7 octobre 1982 à Douala pourrait servir de trame de fond pour la réalisation d’un film à succès sur l’état de santé des droits de l’Homme au Cameroun. Le récit palpitant du calvaire que vit ce fervent militant n’a d’égal que l’inquiétude dans laquelle les membres de sa famille sont plongés depuis qu’ils le savent sur le gril. Résidant à Douala, ce jeune passionné de la lutte contre les injustices, est loin de se douter qu’il envisagerait un jour à fuir son pays pour peut être s’exiler à l’étranger.  Membre d’un parti politique influent, il est « pourchassé pour ses convictions politiques ».

Des informations recueillies auprès de ses parents, ses ennuis débutent à la veille des élections présidentielles d’octobre 2018 alors qu’il prend pour son compte d’effectuer un travail pour « prôner l’Etat de droit ». La démarche de l’homme raconte-t-il, est d’« inciter et soutenir la population de ces deux zones du pays à multiplier des initiatives allant dans le sens d’attirer l’attention du gouvernement qui se montrait indifférent face à cette situation ». A son retour dans la ville de Douala un mois plus tard, il est assailli à son domicile par des agents d’une unité de police difficilement identifiables. « Me trouvant dans mon salon, ils me plaqueront sur le sol, me brutaliseront, me menotteront malgré mon état fiévreux et me transporteront comme du bétail en direction du commissariat », relate le concerné.

Plus tard, il lui est signifié qu’il lui est reproché « d’être membre d’un parti d’opposition qui avec d’autres activistes, projetaient de faire une grève pour perturber la campagne électorale du Rdpc dans la ville ». Pendant cette sorte d’interrogatoire, Clovis Kouankap Tchemou nie tout en blocs, mais, ses bourreaux n’en ont cure. Il sera jeté dans une salle sombre qui tient lieu de cellule où il est « copieusement molesté » ; pour reprendre le témoignage émouvant d’un parent. Fusillé de questions, le pauvre n’est pas au bout de ses supplices.

Comme Clovis Kouankap Tchemou, ils sont de plus en plus nombreux  ces militants de cette chapelle politique sont dans l’œil du cyclone.  Au  moins 354 personnes avaient été placées en garde à vue à l’issue des marches du 1er juin dernier « à Yaoundé, Douala, Bafoussam (Ouest) et Nkongsamba (Ouest) ». Parmi eux figure le vice-président du parti Mamadou Mota, avait rapporté à Jeune Afrique Me Meli Hyppolyte, le coordonnateur du collectif d’avocats constitués pour leur défense.

Au sein du MRC, « la résistance » se poursuit, sur le plan local comme à l’International. Lors de la dernière session de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, la plainte déposée par les conseils de Maurice Kamto contre l’État du Cameroun au sujet de la présidentielle avait été déclarée recevable, et un délai de deux mois leur a été octroyé pour apporter les preuves des allégations qu’elle contient.

Les manifestations organisées par le MRC rentrent dans le cadre d’un mouvement de contestation des résultats de la dernière élection présidentielle, avec pour mot d’ordre « Non au hold up électoral ».

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