Enseignements secondaires : Péril sur les examens officiels 2019
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L’incertitude plane sur la capacité de l’Obc à tenir ses engagements du fait du nouveau mode de paiement des frais d’examens par voie électronique.

Le 02 mai dernier, les candidats aux Brevets d’études professionnelles industrielles et ceux des Brevets professionnels commerciaux ont ouvert le bal de la session 2019 des examens officiels. Ce sont près de 303 candidats répartis dans trois régions - le Centre (120), le Littoral (152) et l’Ouest (31) - qui ont présenté le brevet professionnel industriel et seulement 15 candidats aux brevets professionnels commerciaux.

Mises à part quelques absences enregistrées dans certains sous-centres d’examens, dans l’ensemble, lesdits examens se sont bien déroulés. C’est du moins le contenu des différents rapports des acteurs en charge du déroulement de ces examens sur le terrain. Pourtant, selon des sources à l’Office du baccalauréat du Cameroun (Obc), organe en charge de l’organisation des examens francophones du second cycle, plusieurs dysfonctionnements ont émaillé la tenue de ces compositions. « A trois jours du début de ces examens, aucun matériel n’était disponible. Toute la logistique que nous avons utilisée était celle de l’année passée. Camer.be. Ne disposant pas de moyens financiers, nous n’avons même pas pu imprimer les feuilles de composition », déclare une source proche de l’organisation des examens officiels à l’Obc. Des informations font également état de ce que l’Office du baccalauréat du Cameroun n’a toujours pas reçu les frais d’examen versés par les candidats en tout début d’année.

Dans deux semaines pourtant, le 28 mai, ce sera le tour des candidats au baccalauréat de l’Enseignement secondaire général de passer les épreuves écrites. Une tension de trésorerie que la direction de l’Obc impute au nouveau mode de paiement des frais d’examens institué cette année par le ministère des Enseignements secondaires. « Les années précédentes à cette heure, les frais d’examens étaient déjà disponibles dans le compte de l’Obc. Etant donné que chaque chef d’établissement acheminait l’argent perçu à la scolarité mensuellement à l’Obc. Depuis le paiement de ces frais par le mobile money, l’argent est reversé au Trésor. Et vous savez qu’au Trésor on sort l’argent selon certains critères et certaines priorités », se lamente une source à l’Obc qui a requis l’anonymat.

Une situation de diète qui risque, selon le personnel, conduire vers « ce qu’on a connu il y a deux ans. Notamment, le non-paiement des frais de corrections, les indemnités de déplacement des correcteurs et ceux relatifs à la coordination ». Notons qu’il y a quelques jours seulement, le 30 avril dernier, Etienne Roger Mimkoulou, directeur de l’Obc annonçait la disponibilité des frais d’indemnités de déplacement des correcteurs des sessions 2014, 2015 et 2016.

Rebelote

Les couacs du mobile money ne sont pas nouveaux. Ce système avait conduit, il y a quelques mois, à un reversement tardif des frais de fonctionnement alloués à chaque établissement scolaire. Jusqu’à la fin du premier trimestre de l’année scolaire en cours, le 21 décembre dernier, les lycées d’enseignement secondaire général fonctionnaient au régime sec. « Les frais de fonctionnement, nous ne les avions eus qu’au deuxième trimestre. Avant cela, tous les dossiers étaient en stand-by. Nous n’avions pas pu payer ni les primes de rendement à chaque enseignant, ni les enseignants vacataires, encore moins les vigiles que nous avons à notre charge. Nous croulions sous plusieurs dettes contractées chez nos partenaires pour l’achat, notamment, des fournitures de bureau, etc. », confiait alors un proviseur sous anonymat.

Le paiement des frais exigibles de scolarité et d’examens officiels par voie électronique (le mobile money) auprès de certaines sociétés opérant dans le transfert d’argent par mobile, - la Cameroon Postal Services (CAMPOST), Express Union, Orange Cameroun et MTN Cameroun - était censé résoudre un certain nombre de problèmes. Il s’agit, entre autres, des tracasseries liées à ces versements pendant la rentrée scolaire et la traçabilité des fonds pour éviter d’éventuels détournements par certains responsables d’établissements. Malheureusement, l’impact positif souhaité tarde à arriver. L'info claire et nette. Au contraire, ce système a même, selon plusieurs intendants, alourdi les procédures. « Le transfert et la mise à disposition des fonds collectés par les opérateurs et reversés au Trésor sont très longues. Il faut attendre des mois, constituer un dossier en béton pour que le Trésor daigne donner un avis favorable à votre demande », explique une source au provisorat du Lycée général Leclerc. Dans l’intervalle du 29 août au 19 septembre 2018, Nalova Lyonga, ministre des Enseignements secondaires, rendait compte, lors d’une conférence de presse, de ce que la procédure avait déjà abouti à la collecte de plus de 6 milliards Fcfa.

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