Au marché : Le poisson encore plus cher qu’on le voit
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Les montants affichés dans certaines poissonneries ne sont pas toujours ceux appliqués à la clientèle.

Marché Elig- Edzoa, samedi 4 mai 2019, Odile est en quête de poisson, du maquereau en particulier. Elle désire acheter les gros dorés. Seulement dans les différentes poissonneries visitées, les prix oscillent entre 1650 et 1700 Fcfa pour le 25+. Mais, dans celle-ci, il y est indiqué 1450 Fcfa le kilogramme. La ménagère visiblement avisée va s’enquérir des prix auprès du gérant. « C’est le bon prix ? », demande-t-elle. « Non, c’est juste pour les contrôleurs. Le maquereau 25+ coûte 1650 Fcfa. Je ne veux pas avoir des ennuis alors j’affiche les prix fixés par le ministère du Commerce et je communique les vrais prix aux clients dès qu’ils font le choix du poisson qu’ils veulent acheter », explique le commerçant.

Ruse

Abordé, le gérant et propriétaire de la poissonnerie explique : « Il y a quatre ou cinq mois, j’achetais un carton de maquereau 25+ qui est très sollicité à 26.500Fcfa, aujourd’hui il coûte presque 40 000 Fcfa. A ce prix, je ne peux pas vendre le kilogramme à 1450 Fcfa comme le demande le ministre du Commerce. Même en vendant à 1650 Fcfa, je ne gagne rien ». Le commerçant trouve la décision du ministre inapplicable. L'info claire et nette. « Le ministre ne peut pas fixer des prix sans s’assurer au préalable que les grossistes en particulier Congelcam revoient leurs prix. Les détaillants payent le prix fort », se plaint-il. L'info claire et nette. Cette « ruse » est également faite dans d’autres marchés de Yaoundé. Henriette, ménagère raconte : « Je me suis rendue dans une poissonnerie au marché du Mfoundi il y a quelques jours, les prix affichés indiquaient que le kilogramme de thon coûte 750 Fcfa. J’en ai choisi dans une bassine. Lorsque le caissier a calculé, il m’a donné un montant qui m’a surprise. Ayant exigé les explications, il m’a dit que le kilogramme vaut en réalité 1000 Fcfa ». Dans d’autres poissonneries en revanche, les prix bien que non conformes au barème du ministère du Commerce sont écrits sur des ardoises et exposés à la clientèle.

Malgré ces infractions suscitées, plusieurs commerçants se sont conformés à la nouvelle grille tarifaire. « L’envie d’hausser les prix est là mais, pour le bien de mes clients, Je me contente de 25 ou 50 Fcfa de bénéfice par kilogramme », déclare Guy, commerçant.

22 importateurs agréés

« Congelcam devrait se limiter à la vente en gros », réclamait un commerçant le 26 mars dernier au cours de la visite de contrôle du Mincommerce au marché Acacias. Les griefs contre la société importatrice de poissons se multiplient. Selon certains commerçants, les prix pratiqués par Congelcam ne leur permettent pas de respecter le barème arrêté par le ministère en charge du Commerce. Face à cette accusation, le directeur régional de Congelcam Centre, Sud, Est et Adamaoua, Joseph Flavien Kankeu répond : « ce sont des affabulations. Nous avons des prix de détail. Jamais, nous n’avons vendu des prix de détail en gros. Lorsque quelqu’un achète en gros et décide de vendre en gros, il a du bénéfice. A plus forte raison ces commerçants qui achètent en gros et vendent à leurs prix pour avoir des bénéfices colossaux. Camer.be. « Le maquereau 25+ doré se vend à 1450 Fcfa le kilogramme, lorsque vous achetez en gros (en carton) à Congelcam ça vous revient à 1400 Fcfa. Certains commerçants font de la surenchère en vendant le kilogramme à 1650 voire 1700 Fcfa. Encore que lorsque vous achetez en grande quantité, vous avez des réductions. Ils créent des supputations dans les marchés », expose-t-il. Le directeur régional précise également que 22 importateurs de poissons ont reçu l’agrément pour le compte de l’année 2019 même si Congelcam détient 85% des parts du marché.

« Les autres importateurs par manque de circuit de distribution vendent directement au port », indique-t-il. A la brigade nationale des contrôles et de la répression des fraudes, quelques infractions sont encore observées dans l’application de la mesure ministérielle. La présence des intermédiaires entre grossistes et détaillants constitue l’une des causes des manquements observés. La loi Nº2015/018 du 21 décembre 2015 régissant l’activité commerciale au Cameroun ne reconnait pas ce statut. « Les semi-grossistes sont un maillon qui fait renchérir les prix », apprend-on. Il est également indiqué que des équipes de contrôle sont permanentes sur le terrain. Les contrôleurs vérifient même les codes de caisse. L’un des chantiers auquel le Mincommerce compte s’attaquer est le système d’affichage. Les prix doivent dorénavant être rédigés de façon indélébile (avec de la peinture, de l’encre …). Il est recommandé aux consommateurs de dénoncer les fraudes dont ils sont victimes.

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