Crise anglophone : les méthodes de l’armée embarrassent le gouvernement
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En appliquant la tactique de la terre brulée, les soldats obligent le gouvernement à se défendre d’accusations d’exactions dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Le jeudi 21 février, le ministre de la Communication du Cameroun se fend d’un « communiqué de presse » dans lequel il vole au secours de l’armée. Celle-ci est en effet accusée par des ONG internationales d’avoir incendié des maisons d’habitation dans les environs de Kumbo, une ville de la région du Nord-Ouest, dans le cadre de la crise anglophone.

« Le gouvernement dément formellement ces allégations et tient à préciser que les forces de défense et de sécurité présentes dans cette région en proie aux attaques régulières des hordes de sécessionnistes ont essentiellement vocation à assurer la protection du territoire national ainsi que celle des personnes et des biens » pose d’emblée René Emmanuel Sadi.

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Des unités de l’armée sont accusées d’user de la tactique de la terre brulée, en incendiant maisons, écoles, marchés, villages et même hôpitaux. Des témoignages d’habitants des régions ont souvent fait état de ce que des soldats mènent régulièrement des descentes dans des formations sanitaires et interpellent durement le personnel sur des combattants qui y recevraient des soins. « Nous sommes sous pression », avait confié un responsable médical de l’hôpital de Shisong, à Bamenda, sans dire davantage sur d’où vient cette pression.

La sortie du ministre de la Communication laisse entendre en filigrane que les témoignages ne sont pas si éloignés que cela de la vérité. Car René Emmanuel Sadi avoue que pour répondre à une intrusion de combattants séparatistes, les forces de défense et de sécurité sont intervenues et ont mis les assaillants en déroute « en procédant, par ailleurs, à des actions ciblées, détruisant les abris leur servant de refuge ».

Des habitants ont en effet reconnu que les infrastructures détruites servent de refuge aux bandes armées. Cependant, le ministre de la Communication rejette toute destruction de maisons par l’armée.

Mais le porte-parole du gouvernement ajoute : “en aucun cas, les forces camerounaises de défense n’ont incendié des maisons d’habitation”.

Il y a quelques semaines, le colonel Didier Badjeck chef de la division de la communication du ministère de le Défense confirmait ces méthodes de l’armée aux journalistes américains du Washington Post « L’armée brule les camps des sécessionnistes. Lorsque nous trouvons un camp de sécessionnistes dans la forêt, ne croyez pas qu’on ne va pas le brûler. On va le bruler ».

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