Affaire Ayuk Tabe : Les avocats de la défense vident la salle d’audience
CAMEROUN :: POLITIQUE

Cameroun :: Affaire Ayuk Tabe : Les Avocats De La Défense Vident La Salle D’audience :: Cameroon

Des pièces ont été produites hier 20 février au Tribunal militaire de Yaoundé, par le ministère public et la partie défenderesse.

La salle d’audience du Tribunal militaire de Yaoundé a servi de cadre hier 20 février à une nouvelle audience dans ce qui tient lieu d’ « affaire Ayuk Tabe ». Une audience au cours de laquelle les avocats de la défense se sont livrés en spectacle en vidant ladite. Plusieurs membres de l’assistance les suivent. Des places se libèrent. « Vous faites quoi là-bas ? », demande Me Ndong Christopher Nveh à l’endroit d’au moins une personne restée dans la salle. Des places libérées sont occupées. Les 10 codétenus sont en place au niveau du box des accusés. Une concertation est observée au niveau des membres de la collégialité. Assis, Julius Ayuk Tabe, chapeau sur la tête, se ventile.

Un calme est perceptible dans la salle d’audience. La prise de parole reprend. Du côté du ministère public, l’on souhaite que l’audience se poursuive. Le magistrat qui s’exprime est d’avis que les détenus soient notifiés des charges retenues contre eux. Le colonel Michel Mem prend des notes dans le registre ouvert devant lui. Lors de sa prise de parole, il demande s’il est indiqué de poursuivre en l’absence des avocats de la défense ; non sans laisser entendre que Julius Ayuk Tabe et Cie sont susceptibles de subir la peine capitale. « Ils (les avocats de la défense, Ndlr) ne se sont pas déconstitués », va réagir quelque temps après le magistrat. En dépit de cela, le colonel Mem va mettre fin à cette audience. Il annonce la prochaine pour le 07 mars 2019.

Au cours de l’audience d’hier, il était question pour le ministère publique d’une part, de produire des pièces justifiant la citoyenneté camerounaise des détenus ; et pour la défense d’autre part, de prouver la qualité de réfugiés de ces derniers. L'info claire et nette. Cet agenda a été respecté. Quelque temps après, l’audience a été suspendue. Au retour, le colonel Mem relève notamment que le tribunal admet les pièces produites par les deux parties ; reconnait la qualité de réfugiés à quatre des détenus, et de demandeurs d’asile aux six autres, dont Ayuk Tabe. Dans la suite, le président de la collégialité évoque, entre autres, l’article 10 du code de justice militaire :

« Les étrangers, auteurs, coauteurs ou complices des faits visés à l’article 8 ci-dessus sont justiciables du tribunal militaire sous réserve des Conventions internationales prévoyant un privilège de juridiction ou des règles relatives aux immunités diplomatiques ». « La loi (portant code de procédure pénal, Ndlr) dans son article 437 donne droit aux parties qui ne sont pas satisfaites avec un […] Add (jugement avant dire droit, Ndlr) de faire appel », relève au reporter Me Ndong Christopher Nveh. Or, pour le colonel Mem (qui sera suivi par le ministère public) il s’agit, non pas d’un jugement avant dire droit, mais d’une mention ; laquelle n’est pas susceptible d’être attaquée. Et il souhaite poursuivre avec l’audience. Ce qui n’était pas du goût des avocats de la défense. « On va faire appel », maintient Me Ndong au reporter. Selon une source, « leurs (avocats la défense, Ndlr) propos nous permettent de déduire que c’était une technique qu’ils avaient prémédité ».

Lire aussi dans la rubrique POLITIQUE

Les + récents

partenaire

canal de vie

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo