Soupçons de malversations à Bertoua
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30 000 000 de FCFA. C’est le montant reçu par chaque maire pour l’opération Bertoua ville propre. La gestion de ces fonds ne fait pas l’unanimité.

A l’ouverture de la dernière campagne, l’on avait appris des sources bien introduites au ministère de la Décentralisation et du Développement local que, sur instruction du président de la République, chacune des collectivités territoriales décentralisées retenues dans le pays avait bénéficié de la bagatelle somme de 30 millions de francs CFA pour la mise en oeuvre de l’opération. A la commune d’arrondissement de Bertoua 1er par exemple, le maire a acheté le matériel de travail.

«Nous avons acquis des tricycles, des outils de protection individuelle, des machettes, des balais, etc.», avait confié Bembell Olivier D’Ipack Cromwell à la presse locale lors de la cérémonie officielle de lancement de ladite campagne, le 1er octobre dernier. Chacun des jeunes recrutés pour ce travail devrait bénéficier de la somme de 60 000 FCFA comme rémunération au terme des quatre semaines de travail. «Nous allons remettre toutes les fins de semaine de travail la somme de 15 000 francs CFA à chacun d’eux. Aussi, ils vont bénéficier des frais de taxi et d’un repas froid quotidiennement», avait indiqué l’élu du peuple.

Mais seulement, ces promesses n’ont pas été entièrement tenues. «A la fin de la première semaine, tout était bien. Mais dès la deuxième semaine de travail, les encadreurs ont supprimé les frais de taxi et du petit déjeuner», dénonce, sous anonymat, par peur de représailles une jeune ayant participé à cette campagne. Au terme des quatre semaines de travail, c’est sans tambour ni trompette que la campagne officiellement lancée par le gouverneur de la région de l’Est le 1er octobre dernier a été clôturée.

Sans surprise, des grincements de dents se sont fait entendre. C’est que, la traçabilité et la gestion de ces fonds publics sont remises en cause. Le mode de paiement des jeunes notamment constitue une pomme de discorde. «C’est à main levée que nous recevions l’argent en fin de semaine travail, et ce n’est que le dernier jour qu’on a déchargé à la caisse», relate un autre jeune. camer.be. Ce jour-là, ils se sont vu couper la somme de 2 500 FCFA chacun au moment de passer à la caisse. D’après les informations puisées à bonnes sources, l’on a appris que cet argent retenu à la source était destiné à offrir un cadeau symbolique au maire de la commune de Bertoua 1er. Certains jeunes qui ne se sont pas reconnus dans cette manoeuvre n’ont pas manqué d’exprimer leur colère.

Joint au téléphone par le correspondant régional de Canal 2 à l’Est, l’exécutif municipal avait réfuté cette version. «J’ai ordonné à mes collaborateurs de couper la somme de 2 500 FCFA à une dizaine de jeunes qui ont confisqué les outils de travail». Selon Bembell D’Ipack Olivier Cromwell, cette mesure ne concernait pas tous les 200 jeunes recrutés pour cette opération. Une version du maire opposée à la réalité vécue par tous les jeunes.

D’ailleurs le responsable de la communication de la commune de Bertoua 1er au moment des faits, (le 25 octobre 2018, Ndlr) au cours d’une conversation téléphonique avait reconnu cette pratique. Pour se justifier, Martin Crépin Tsana Mekock parlait alors d’un acte de remerciement des jeunes envers l’exécutif municipal :

«De manière concertée, ces jeunes ont accepté de donner chacun la somme de 2 500 FCFA comme contribution pour l’achat d’un cadeau symbolique au maire». Sur la base de ce montant individuel et tous calculs faits, les 200 jeunes de la commune de Bertoua 1er ont collecté 500 000 francs CFA destinés à l’achat d’un cadeau au maire. Quel est ce cadeau symbolique qui coûte ce montant ? Bien malin qui donnera une réponse pertinente.

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