Cathédrale de la foi : La vie sans Dieunodort Kamdem
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Le récent avis de recherche lancé contre le « Général de Dieu » n’empêche pas les croyants de participer aux activités organisées par les autres pasteurs.

Ce dimanche 11 mars 2018, il est 11h à la Cathédrale de la foi au lieu-dit Texaco Omnisports à Yaoundé. Le long de la ruelle qui mène vers ce lieu de culte, de nombreux fidèles sont visibles. Certains sortent du premier culte, tandis que d’autres attendent le début du second office. À quelques mètres de là, des fidèles proposent des rafraîchissements et du pain à la sardine, à la viande hachée ou des œufs bouillis. Sur l’un des battants du portail, une affiche présente le pasteur Kamdem. « Recevez les premières louanges en envoyant au contact(...) », peut-on y lire. Sur un calendrier 2018 de la Cathédrale de la foi, trois têtes d’affiches: le « Général de Dieu » Dieunedort Kamdem, le prophète Bayard et le Révérend Alex Mbog.

Ici, le nombre de fidèles présents ce dimanche témoigne de ce que: « l’on ne prête pas d’attention aux ragots », comme nous a affirmé un fidèle. En effet, durant le deuxième culte auquel nous avons assisté et qui avait pour thème de prédication «la provision surnaturelle », aucune mention n’a été faite de l’avis de recherche lancé contre le « Général de Dieu » Dieunedort Kamdem, le fondateur de cette Cathédrale. « Le Général Kamdem est en voyage au Canada. Il y est pour implanter une autre Eglise », répètent des fidèles rencontrés sur place. L’un d’eux précise: « nous ne croyons pas aux différentes informations qui circulent sur internet. Il ne faut pas croire tout ce qui se dit sur les réseaux sociaux.

Le pasteur Kamdem est en voyage au Canada. Depuis, nous sommes restés en contact avec lui; il sera bientôt de retour. Si je devais croire à tout ce que les gens disent, il est évident que je ne serais même pas ici ce dimanche ». Une autre fidèle assume son incrédulité quant aux accusations soulevées: « l’avis de recherche qui circule et accuse notre prophète d’escroquerie n’est pas vrai. Sur cette plainte supposée, aucun nom, aucun cachet n’est apposé. Nous n’avons jamais reçu une copie physique de ce document », dit-elle. Furieuse, une autre fidèle ajoute: «je ne veux pas parler de mon pasteur avec des gens qui jugent sans le connaitre. En signe de solidarité et de protestation en même temps, j’ai mis sa photo en profil sur ma page Facebook. J’évite de me prononcer ». Ce soutien est aussi perceptible chez les pasteurs de cette Eglise.

Abordé, l’un d’eux réaffirme le côté spirituel de la foi: « Nous sommes une église bâtie sur la foi. Nous ne servons pas un homme mais plutôt le Seigneur. Mon rôle est de rassembler les brebis perdues. Pour moi, ce qui se dit sur le prophète Kamdem est purement une distraction. Car, les ennemis ne rêvent que de ce genre de situation pour nous affaiblir ». Néanmoins, il ajoute: « ce genre de problème devrait en principe se régler en interne et non en public ». Principal célébrant du culte de ce dimanche, le prophète Bayard n’a pas souhaité se prononcer.

Avis de recherche

Dans un avis de recherche signé le 1mars 2018 par le chef de la Division régionale de la police judiciaire du Centre(Drpj), contre Kamdem Nounga Dieunedort alias « Général de Dieu », on peut lire: «il y a lieu de rechercher activement sur toute l’étendue du territoire nationale nommé Kamdem Nounga Dieunedort alias « General de Dieu » (...). L’intéressé fait l’objet d’une procédure en cours à ma division pour escroquerie aggravée en coaction   du collectif des investisseurs de « Gesem Group-Cameroun ». En réaction à cet avis de recherche, le « Général de Dieu » a réalisé une vidéo dans laquelle il crie au complot.  

« Ils me cherchent dans la sorcellerie sans me voir. Ils ont essayé de me tuer, ils n’ont pas pu. La seule chose, c’est de tuer mon image et ma réputation. C’est de m’empêcher de revenir au Cameroun », peut- on écouter dans cette vidéo qui circule sur les réseaux sociaux. Pour le « Général de Dieu », l’avis de recherche n’est pas fondé. Car, pour lui, les signatures qui s’y trouvent sont falsifiées. « Le 1er mars, j’entends dire qu’il y a une lettre d’avis de recherche. Vous recherchez quelqu’un qui est là? J’ai constamment parlé avec le commissaire Moutassé, chef d’enquête à la Direction régionale de la police judiciaire de cette histoire. J’ai envoyé ma déposition et j’ai raconté mes faits. Nous avons parlé au téléphone. Je lui ai expliqué tout ce qui se passe. Comment quelqu’un fuit et il donne son adresse, il parle avec les enquêteurs? », s’interroge le pasteur. Il poursuit: « D’où viennent les auteurs de cette lettre? Ils sont nombreux qui ne se reconnaissent pas dans cette lettre.  Et vous serez choqués au tribunal. Lorsqu’ils demanderont au nom de qui a été signée cette lettre. Vous allez vous rendre compte qu’il y a eu falsification de signature. Et que les gens ont copié les signatures pour aller porter plainte. Et j’ai peur pour ceux qui sont derrière car, cela va se retourner contre vous », prévient-il.    

Affaire Gesem Group Cameroun

Le collectif des investisseurs de « Gesem Group-Cameroun », à l’initiative d’une procédure judiciaire auprès de la Direction régionale de la police judiciaire serait les 300 personnes ayant souscrit à la campagne de collecte de fonds initiée par le pasteur évangélique Dieunedort Kamdem. À l’époque, cette collecte était destinée à des investisseurs sur le marché des changes(Forex), moyennant une rémunération promise de25% sur chaque opération. Dans un article deJeune Afrique datant du 07 juin 2017, on y relève des phrases prononcées par le pasteur Kamdem. 

« Vous investissez un million par exemple et vous nous donnez le nom de votre banque. Et chaque mois, on vous donne 250.000Fpendant un an », disait le pasteur Kamdem au cours de ces conférences dont l'une à Douala organisée le14 février2017. On se rappelle que dans un communiqué datant du 30 mai 2017, la commission des marchés financiers(Cmf), régulateur de la Douala stock Exchange(Dsx), la bourse des valeurs mobilières au Cameroun mettait justement en garde les souscripteurs contre une campagne de collecte de fonds. Le communiqué précisait également que la campagne initiée par Gesem ForexTrading aurait déjà collecté des fonds auprès de 250 à300personnes.

«Gesem Forex Trading ne remplit pas les conditions réglementaires requises pour procéder à de telles opérations et n’offre pas les garanties de transparence et de fiabilité nécessaires », prévenait ledit communiqué. Or, nous ne sommes pas parvenus à entrer en contact avec l’un des plaignants pour avoir plus de détails. Gesem Group aurait été fondé à Abidjan, le 06 juillet 2016 et dirigé par Kouadio Kouakou Koffi Nathan. L’entreprise serait également implantée au Ghana.

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