Retour sur le Dimanche chaud à Douala
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Un nouveau champ de confrontations  entre le Mrc ( Mouvement pour la Renaissance du Cameroun) et le pouvoir de Yaoundé

Des milliers de militants et sympathisants du parti du Pr Maurice Kamto, candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2025 ont tenu, pendant des heures,  face aux  barricades formées par des gendarmes et de policiers. Ils cherchaient à communier avec leur leader, malheureusement séquestré dans une résidence à Bonapriso.

I- Ambiance de précampagne : des militants mobilisés et déterminés

« Au revoir Paul Biya ! Kamto arrive ! » Ce refrain très connu dans les milieux du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) déchirent le ciel du quartier Deïdo à Douala ce dimanche 08 juin 2025.14 heures pointe à la montre.  Il vient d’avoir relâchement du dispositif sécuritaire et antiémeute installé dès les premières heures de la matinée.

Les motos ont repris du service et se faufilent, sur le trottoir. Car la chaussée est encombrée par des nombreux militants du Mrc dont les rangs se sont gonflés suite à la rupture de quelques corridors de sécurité sur ordre de la hiérarchie de la police locale.  « Je suis ici depuis 6 heures 26 minutes. Je suis venu pour accueillir mon président après son meeting de Paris. Maurice Kamto est l’homme par qui doit passer l’alternance au sommet de l’Etat du Cameroun. C’est le candidat du peuple. Nous devons le soutenir », lâche Jonathan Tiomo, un militant de l’unité Mrc de Balafon de Bonaberi  dans le  quatrième arrondissement de la métropole économique du Cameroun. Ce qu’il fait qu’il a parcouru de nombreux kilomètres à pied pour rejoindre le siège régional du Mrc à Deïdo. Un lieu où est  prévu un échange et des salutations entre le Pr Maurice Kamto, de retour de Paris, avec les militants et soutiens de la ville de Douala. Une ville qui a respiré un air de ville morte à Deïdo et dans les localités environnantes du fait de l’interdiction de la circulation des motos taxis limitant ainsi la mobilité urbaine. Ayant bravé cette situation malheureuse à la voie pour l’économie locale et l’expression des droits civiques et politiques, le militant de l’unité Mrc-Balafon à Bonaberi  chante et danse des louanges pour le  Maurice Kamto. La chaleur chauffante fait dégouliner de son visage de grosses gouttes de sueur. Déterminé à scander, « Au revoir Paul Biya ! Kamto arrive… », celui-ci ne trouve pas plaisir à chercher refuge dans l’une des buvettes et bars de Deïdo prises d’assaut par des militants du Mrc, mais aussi par des gendarmes et policiers. 

Dotés d’équipements anti-émeutes, ceux-ci échangent, en toute courtoisie, avec les pro-Kamto. L’heure n’est pas l’affrontement ou aux échanges verbaux contradictoires démesurés. Les femmes nombreuses sont là. Elles ont porté des Tee-shirts estampillés en anglais «Women for Maurice Kamto ». Une grande banderole affichant le même message est brandie. Clémence Sindze de la cellule de communication est aussi dans cette foule. Trompette et sifflets dans les bagages, Clémence Sindze et sa bande sillonnent une ruelle derrière l’une des bars de Deido pour sensibiliser les uns et les autres sur la nécessité de rejoindre le camp du changement. 

Sa Majesté Yomi, venu de l’arrondissement de Tonga prés de Bangangté et membre du bureau de la Fédération régionale du Mrc à l’Ouest, est noyé dans la foule et rassure les uns et autres sur l’éventualité de la sortie de Maurice Kamto de la séquestration admirative qui l’empêche de se mouvoir de sa résidence de Bonapriso pour Bonapriso où il est attendu par environ 5000  militants encerclés par la police et la gendarmerie depuis 6 heures du matin.   

Cette population a gonflé vers 14 heures quand le dispositif de sécurité a été relâché, avec l’autorisation de la circulation des motos ! Majoritairement engagée pour l’alternance au sommet de l’Etat du Cameroun. Cette population mobilisée pour accueillir et communiquer avec le Pr Maurice KAMTO, après son retour triomphal de Paris n’a pas cédée à la provocation et ne sait pas laisser intimidée par les multiples corridors de sécurité formés par les policiers et les gendarmes habillés en dispositifs anti émeutes. J. M, un militant de l’unité Balafon de Bonaberi a confessé son engagement pour la promotion des droits humains, des libertés individuelles et collectives, de la démocratie et de la bonne gouvernance : « Je suis ici depuis 6 heures du matin ! J’ai trouvé des militants. La police avait déjà fermé les routes. Mais, nous sommes déterminés. Nous voulons communier avec notre leader, le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, Mrc, le professeur Maurice KAMTO ».

II-Christian Massoma : la courroie de l’apaisement  

Souriant et vigoureux,  Christian Massoma, du balcon du bâtiment qui abrite le siège régional du Mrc pour le Littoral I, a indiqué aux militants des consignes à observer pour rester disciplinés et téméraires. En communication avec le Pr Maurice Kamto, le secrétaire du bureau de la Fédération régionale du Mrc, a demandé aux militants surexcités de ne point se diriger vers Bonapriso pour tenter de libérer Maurice Kamto tenu captif  par des policiers et des gendarmes sur ordre verbal du gouverneur de la région du Littoral, Samuel  Ivaha Diboua.  Silas Kué Mouafo, s’est investi en apportant de l’eau à boire et des provisions alimentaires à Christian Massoma et son équipe ! Elle Ngompe Fotso, secrétaire général adjoint numéro 2 et sa majesté Yomi n’ont lésiné sur aucun moyen pour galvaniser les militants mobilisés ! Ils sont quittés de là en se donnant rendez-vous pour le lundi 9 juin 2025 à 10 heures ! En espérant que le Pr KAMTO sera libéré de la séquestration dont il est victime depuis dimanche dernier dans un immeuble à Bonapriso, Douala. 

Malheureusement cette libération sera conditionnelle. D’où ce communiqué de presse signé par Christian Massoma : «Dans l'impossibilité de pouvoir venir nous rencontrer ce matin au siège régional du parti à cause des conditions drastiques de sécurité tant au siège du parti que dans ses appartements à Bonapriso, le président national me charge de vous dire qu'il est sur le point de rentrer à Yaoundé. Il me charge de vous remercier individuellement et collectivement pour votre mobilisation et tous vos sacrifices depuis hier et vous demande pour ceux qui sont dans les environs du siège de rentrer dans leurs domiciles respectifs. Nous avons réussi notre pari de la mobilisation hier et le monde entier en est témoin. Merci à tous. » 

Nonobstant cet apaisement, les autorités administratives et les soutiens du pouvoir de Yaoundé se frottent les mains pour avoir empêché Maurice Kamto et ses alliés dont le Front des forces pour le changement porté par Jean Michel Nintcheu, d’organiser « illégalement  la prolongation du meeting tenu le  31 mai à Douala ».   Car, au Cameroun, la liberté de réunion et de manifestation est garantie constitutionnellement, mais sous certaines conditions fixées par la loi. 

La loi n° 90-55 du 19 décembre 1990 fixe les modalités de déclaration des réunions et manifestations publiques. Les manifestations, bien qu'elles ne nécessitent pas d'autorisation, doivent être déclarées, et les organisateurs peuvent être sanctionnés pour non-déclaration ou déclaration inexacte. Autour de 13 heures, les militants mobilisés ont jubilé et dansé lorsqu’ils ont suivi, via sa page Facebook, la communication en  direct du Pr Maurice Kamto qui dénonçait la violation des libertés d’aller et de venir perpétuer par le régime de Yaoundé à travers les autorités de la ville de Douala.   

III-Séquestration du Pr Maurice Kamto : une panoplie de textes violés

Jean Michel Nintcheu, allié de Maurice Kamto et coordonnateur par intérim de l’alliance politique pour le changement dans le cadre de l’élection présidentielle d’octobre 2025, est formel. Pour lui des dispositions du Droit international humanitaire ont été violées par le gouverneur de la région du Littoral et toutes les forces répressives qui ont contribué à la séquestration du président national du Mrc. Le Pr Maurice Kamto, victime principal de cette séquestration et  habile en Droit International, pourrait faire prévaloir l’article 2 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques pour exiger réparation de l’Etat du Cameroun suite à sa séquestration à Douala le dimanche 8 juin 2025.

Ce texte ratifié par le Cameroun prescrit : « 

1. Les Etats parties au présent Pacte s'engagent à respecter et à garantir à tous les individus se trouvant sur leur territoire et relevant de leur compétence les droits reconnus dans le présent Pacte, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.

2. Les Etats parties au présent Pacte s'engagent à prendre, en accord avec leurs procédures constitutionnelles et avec les dispositions du présent Pacte, les arrangements devant permettre l'adoption de telles mesures d'ordre législatif ou autre, propres à donner effet aux droits reconnus dans le présent Pacte qui ne seraient pas déjà en vigueur. » Le segment 3 de cette disposition contraignante prescrit : « . Les Etats parties au présent Pacte s'engagent à:

a) Garantir que toute personne dont les droits et libertés reconnus dans le présent Pacte auront été violés disposera d'un recours utile, alors même que la violation aurait été commise par des personnes agissant dans l'exercice de leurs fonctions officielles;

b) Garantir que l'autorité compétente, judiciaire, administrative ou législative, ou toute autre autorité compétente selon la législation de l'Etat, statuera sur les droits de la personne qui forme le recours et développer les possibilités de recours juridictionnel;

c) Garantir la bonne suite donnée par les autorités compétentes à tout recours qui aura été reconnu justifié. » Pour le cas de Pr Maurice Kamto, l’article 12 du Pacte International relatif aux droits civils et politiques est assez explicite est assez explicite : « 1. Quiconque se trouve légalement sur le territoire d'un Etat a le droit d'y circuler librement et d'y choisir librement sa résidence… ».

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