Un caporal abat quatre civils à  Mora
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Le drame est survenu hier matin dans la ville

Les décédés :Saratou Ndevdedai 45ans, Aissatou Martha 25ans, Jean-Claude Mberza quatre ans. Les blessés: Joseph Acha six ans, Alphonse Aminatou 36ans, Boukli Sanda 26ans, Lamaya Basha 55ans, Larissa Jacqueline 28ans et Joseph Oumarou 37 ans. Un blessé dont l'identité ne nous a pas été révélée aurait succombé à ses blessures. C'est me macabre bilan du caporal Bienvenu Jygnore hier matin au quartier Djabia de Mora. D'après des témoins, c'est vers 2h du matin que, le militaire a déserté son poste de Sanda wadjiri où il était de garde. Il s'est directement rendu à son domicile du Djabia où plus tard on a découvert 12 impacts de balles. Le soldat du 42ème Bataillon d'infanterie motorisée de Mora ne s'est pas arrêté là.

«Il s'est jeté sur ses voisins. Ce sont des déplacés internes. Il allait de porte en porte pour leur demander de lui donner tout leur argent. Quand ceux-ci n'en avaient pas, il leur tirait dessus visant chaque fois à la tête pour être sûr de tuer», raconte un témoin. Le militaire forcené aurait operé ainsi jusqu'à 5h du matin. Un homme dont il venait de tuer froidement la femme accompagné de membres du comité de vigilance du quartier l'ont immobilisé après une vive bagarre. Ils l'ont maîtrisé, arraché son arme et l’ont conduit à la gendarmerie où une enquête a été immédiatement ouverte.

Selon des indiscrétions, le caporal était accro aux stupéfiants, notamment de chanvre indien qu'on l'a vu fumer en public. Il était réputé indiscipliné et violent. Il était d'ailleurs convoqué le 16 février prochain au tribunal militaire pour répondre de ses manquements à la discipline militaire. Il aurait fui son poste de garde parce qu'il ne trouvait pas de personnes à arnaquer pour satisfaire un impérieux besoin d'argent. Il entendait peut-être corrompre les juges du tribunal militaire qu'il semblait redouter.

Le business des centres d'instructions

L'on déplore une indiscipline généralisée, «depuis une dizaine d'années les valeurs ont baissé au sein des forces de défense », dénonce un militaire à la retraite. L’incident qui rappelle aux mémoires les nombreuses exactions meurtrières dans lesquelles de jeunes militaires sont impliqués quasiment chaque semaine depuis 2016.L'on sait que, des recrutements complaisants ont été faits au sein des forces de défense au lendemain de l'entrée en guerre du Cameroun contre Boko haram. Près de 20.000 jeunes Camerounais ont été appelés. Souvent ils ont été imposés par des hommes politiques qui, chacun, avec une longue liste voulait caser un proche désoeuvré .L'enquête de moralité quand elle a été faite n'était pas prise en compte dans ces cas «d'interventions ».

Les recrues ont été ensuite amenées par paquets dans des centres d'instructions. Or, ces dernières années, ce ne sont plus les officiers qui ont brillé lors de leur formation ou qui ont de l'expérience au combat qu'on y affecte comme cadres. On y envoie des officiers proches du haut commandement parce que c'est dans les centres d'instructions qu'il y a le plus d'argent dans l'armée camerounaise. «Quand tu as 1000personnes à former on te donne 2000 Fcfa par jour pour les nourrir. Ça fait deux millions de Fcfa par jour. Le commandant dépense 500000 Fcfa le reste il met dans sa poche et il rend compte», révèle un militaire. Pire, pour des besoins de la guerre, les recrues de 2015 notamment ont fait une formation commune de base prévue pour durer neuf mois en six mois.

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