

-
© Repères : Dominique Mbassi
- 03 Jan 2018 01:02:08
- |
- 6783
- |
CAMEROUN :: Présidentielle, le faux suspense :: CAMEROON
L’année sera marquée par l’organisation de quatre élections, dont la présidentielle. Si la situation sécuritaire fait planer quelques incertitudes sur cet agenda, en revanche on s’achemine vers une réélection du président sortant.
«2018 sera une importante année électorale ». Déclaration du chef de l’Etat dans son discours à la nation le 31 décembre 2017. Et l’unique maître de l’agenda électoral, comme à son accoutumée, n’a pas donné plus de précisions, laissant, comme toujours, libre cours aux supputations. Bien sûr qu’il n’y avait pas déjà de doute sur la tenue des échéances électorales prévues cette année, surtout depuis que le secrétaire général de la présidence de la République a répercuté au secrétaire général des services du Premier ministre, en pleine préparation de la loi de finances 2018, les instructions du président de la République afin de porter de 35 à 50 milliards de FCFA la dotation budgétaire dédiée à l’organisation des élections.
Face au flou entretenu autour du calendrier électoral, l’importance de cette enveloppe devient le principal indicateur clair que le calendrier électoral prévoit d’autres scrutins en dehors de la présidentielle. En effet, les mandats des sénateurs, des députés et des conseillers municipaux, tous élus en 2013 pour cinq ans, arrivent à échéance dans quelques mois. Toute la question est maintenant de savoir si le Cameroun se lancera dans un marathon électoral en organisant quatre scrutins différents ou s’il va coupler ces élections. A la lumière de la loi électorale, il est fort possible que les sénatoriales, scrutin indirect dont le corps électoral n’est constitué que des conseillers municipaux, ouvrent le bal. Les 70 sénateurs (le mandat des 30 autres nommés par le président de la République est renouvelable) ont ouvert leur mandat le 14 mai. Or la loi dispose: «L’élection des sénateurs a lieu au plus tard le dernier dimanche qui précède l’expiration de leur mandat ».
Elle ne peut donc pas attendre le renouvellement du mandat des députés et des conseillers municipaux prévu fin octobre. Presqu’au même moment que la mère des élections. Par souci de limiter les risques, au regard de la situation sécuritaire du pays, les organisateurs pourraient donc être tentés de prévoir les trois scrutins le même jour. Année éminemment électorale, 2018 charrie quelques inquiétudes. Les menées terroristes du mouvement sécessionnistes font forcément planer des incertitudes sur ces rendez- vous. « La crise dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest aura certainement une incidence sur la gestion du processus électoral », pronostique le Pr. Mathias Eric Owona Nguini.
Même si le politologue et enseignant à l’université de Yaoundé II-Soa bémolise : « Mais cela ne signifie pas que cette crise pourra compromettre le déroulement des élections aussi bien dans ces deux régions que dans le reste du pays ». De même, poursuit-il, « la gestion de la crise terroriste dans les régions septentrionales, et particulièrement dans l’Extrême-Nord, n’a que peu de chance d’affecter substantiellement le cours politique du Cameroun ». Une conviction assise sur l’affaiblissement de la secte terroriste réduite désormais à perpétrer des attentats.
Par ailleurs, même si le dialogue reste pour lui la voie privilégiée, le chef de l’Etat, rappelant au passage qu’il est de son « devoir de veiller à l’ordre républicain, à la paix sociale, à l’unité de la nation et à l’intégrité du Cameroun », annonce que « toutes les dispositions nécessaires seront prises afin que les opérations électorales se déroulent dans le calme et la sécurité ». Face aux velléités irrédentistes dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, Paul Biya martèle qu’il a « instruit que tous ceux qui ont pris des armes, qui exercent des violences ou qui incitent à la violence, soient combattus sans relâche et répondent de leurs actes devant la justice ».
VOIE BALISÉE
Si une sérieuse hypothèque ne pèse donc pas sur l’agenda électoral somme toute chargé de 2018, pour autant des inconnues demeurent. A pratiquement dix mois de la présidentielle, le président de la République, fidèle à ses habitudes, n’a pas encore dit s’il est candidat ou pas à sa succession. 85 ans le 13 février prochain, dont presque 36 à la tête de l’Etat, la candidature de Paul Biya ne fait pourtant pas de doute. Sa réélection peutêtre aussi, tant le RDPC lui a toujours balisé la voie et jusqu’ici ne s’est signalé aucun candidat susceptible de le mettre à la retraite. Surtout, il n’échappe à aucun observateur tant soit peu attentif que ces derniers mois Paul Biya a maintes fois réitéré son engagement à offrir une CAN 2019 digne du Cameroun à l’Afrique. Comme s’il se projetait dans l’après présidentielle 2018.
Ceux qui appellent l’alternance de tous leurs voeux devraient donc encore prendre leur mal en patience. « Je suis porté à penser que le Président pourrait alors ne pas aller jusqu’au bout de ce prochain septennat. Il aspire au repos, mais semble préoccupé par la gestion de la fin de sa vie et de son magistère. On peut donc subodorer qu’il sera plus enclin à organiser sa succession tant à la tête de l’Etat que du RDPC », veut croire un observateur.
Lire aussi dans la rubrique POLITIQUE
Les + récents
Jean-Pierre Bekolo: " LES CAMEROUNAIS DOIVENT APPRENDRE À PORTER LEURS TALENTS"
Kenya : 30 ans de prison pour les complices de l'attentat de 2019
Jérôme Francis WANDJI "Le MRC dispose de la représentation institutionnelle "
Report des élections municipales et législatives, l'exigence de 300 signatures devient caduque
Cabral Libii maintenu à la tête du PCRN : Robert Kona relance le suspense devant la Cour suprême
POLITIQUE :: les + lus

.jpg)
Le président Paul Biya au plus mal
- 09 February 2018
- /
- 111119

Cameroun, Présidentielle 2018:Cet homme veut chasser Paul Biya
- 14 April 2016
- /
- 101812


Cameroun:Paul Biya brise les réseaux de Séraphin Fouda et Motaze
- 16 November 2015
- /
- 81245
LE DéBAT




Afrique : Quel droit à l'image pour les défunts au Cameroun ?
- 17 December 2017
- /
- 199881

Vidéo de la semaine
évènement
