Crise anglophone : Que peut la communauté internationale ?
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Plusieurs pays se montrent de plus en plus inquiets de la détérioration de la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Depuis lundi 18 décembre dernier, la secrétaire générale (Sg) du Commonwealth, Patricia Scotland, effectue une visite de travail au Cameroun. Pendant cinq jours, la Sg du « Club des gentlemen », dont le Cameroun est « un membre important », va avoir une série de contacts avec les officiels camerounais, mais également des présidents des partis politiques représentés au Parlement, des membres de la société civile, etc. La crise anglophone apparaît déjà comme le prétexte majeur de cette visite, comme en témoigne l’échange de toasts mardi dernier au palais de l’Unité entre le président de la République et la Sg.

«C’est avec une grande tristesse que nous voyons le Cameroun faire face aux difficultés en ce moment», a-t-elle déploré. Avant de proposer un dialogue pacifique en exhortant « tous les Camerounais à embrasser la paix […] car, un Cameroun prospère est une Afrique prospère ». Avant Patricia Scotland, plusieurs partenaires et pays amis du Cameroun ont prêché les vertus du dialogue face à la situation sociopolitique qui prévaut depuis plus d’un an. François Lounceny Fall, le représentant spécial de l’Organisation des nations-unies avant, puis Antonio Guterrez, le patron de l’institution - lui également reçu par le chef de l’Etat - ont appelé toutes les parties à la retenue. Les mêmes appels sont venus des Etats-Unis, de la Grande Bretagne, de l’Union européenne ou encore de l’Union africaine.

« Les réactions de l'Organisation des nations unies (Onu), des Etats-Unis, du Commonwealth, de la Francophonie ; etc. sont à situer d'un point de vue formel, dans le déroulement courant du jeu diplomatique en contexte de crise. Elles sont aussi un indicateur de ce que ces pays amis et Organisations internationales apprécient la conjoncture socio-politique qui prévaut au Cameroun, comme ayant atteint un seuil qui appelle un monitoring adapté de leur part », avait alors analysé Christian Pout, spécialiste des questions internationales et directeur d’un Think Tank. Une « veille internationale » qui n’a pas empêché le tournant armé que vient de prendre cette crise.

En effet, depuis quelques semaines, le silence assourdissant laissé par ces appels au dialogue a fait place au grondement des armes. La guerre est désormais ouverte entre l’armée camerounaise et des groupes séparatistes implantés dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et les morts sont enregistrés quasi quotidiennement de part et d’autre. Le Haut-commissariat des nations-unies pour les réfugiés compte déjà plus de 7000 Camerounais fuyant les combats qui ont trouvé refuge au Nigeria voisin. Toute chose qui entraine une inquiétude de plus en plus perceptible au sein de la communauté internationale.

L’un des signes de cette inquiétude grandissante, c’est la récente sortie du gouvernement français, jusqu’ici réservé sur la question. « Nous avons exprimé notre préoccupation après les incidents survenus en octobre dans les régions anglophones qui ont fait plusieurs victimes […]. Nous appelons l’ensemble des acteurs à la retenue et au rejet de la violence. Nous encourageons le règlement pacifique et concertée, aux préoccupations de toutes les parties dans le respect de l’unité et de l’intégrité du pays », a indiqué la semaine dernière, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

Pour l’heure, les armes ont pris le pas sur le désir de trouver une solution politique à la crise et la communauté internationale peine à faire entendre la voix du dialogue qu’elle porte déjà depuis plus d’un an.

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