Sénat : Ce qui s'est passé entre Obam Assam et Tsomelou
CAMEROUN :: POLITIQUE

CAMEROUN :: Sénat : Ce qui s'est passé entre Obam Assam et Tsomelou :: CAMEROON

Les deux sénateurs se sont invectivés au sujet de la crise anglophone.

Ce n’est pas au cours d’une séance plénière, mais à la conférence des présidents du mardi 05 décembre dernier, que les sénateurs Samuel Obam Assam et Jean Tsomelou ont eu des mots sur la crise anglophone. La rencontre est convoquée par le président du Sénat, Marcel Niat Njifenji, dans une des salles du palais des Congrès habituellement utilisée pour les réunions de la Chambre haute. Et pendant que les sénateurs membres de la conférence des présidents attendent l’arrivée du président pour prendre connaissance des quatre projets de lois à examiner, les  élus dévissent.

L’un des secrétaires du bureau du  Sénat, Samuel Obam Assam, élu du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), dans la région du Sud, échange au téléphone et parle visiblement de la crise anglophone avec son interlocuteur. Plus tard, il se rapprochera de son collègue Baba Hamadou, sénateur Rdpc de l’Adamaoua, pour lui rapporter le contenu de son échange téléphonique. « Si vous voyez ces gens, il faut les mater !

Le président de la République a demandé qu’on les [les sécessionnistes, Ndlr] traite sans égards, aurait alors dit le sénateur, qui d’après des témoins a ajouté : je préfère vous voir au tribunal militaire plutôt qu’à la morgue. Je paierai des avocats pour cela ! ». La conversation entre les deux hommes va glisser vers la réaction attendue des organisations de défense des droits de l’Homme.

« Où sont passées les prétendues organisations des droits de l’Homme ? », va alors demander Samuel Obam Assam en se tournant vers le sénateur Jean Tsomelou, tout en lui tapotant l’épaule. C’est ce geste qui déclenche tout. D’ après des témoins de la scène, le sénateur Jean Tsomelou, président du groupe parlementaire du Social Democratic Front (SDF), va bondir de son siège en interpelant énergiquement Samuel Obam Assam :

« Pourquoi tu me touches !? Pour tu dis cela !? ». « Il s’est mis à parler fort dans la salle », raconte le sénateur Baba Hamadou, qui dit s’être levé pour calmer les deux hommes. Car de l’autre côté, d’autres élus sont venus à la rescousse pour calmer Samuel Obam Assam qui n’était pas en reste.

Sur les réseaux sociaux, l’élu de la région du Sud est accusé d’avoir déclaré avoir conseillé à son fils colonel d’armée, déployé dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, de tuer pas moins de « 30 anglophones », parce que « le pays nous appartient » ; quitte à être traduit au tribunal militaire. « Je ne me suis jamais adressé à Tsomelou », se défend Samuel Obam Assam, qui déclare ne pas avoir de fils dans l’armée qui plus est, colonel.

« Mon aîné a 40 ans, et il est officier de police principal. Je ne connais pas de colonel dans l’armée qui ait moins 40 », explique le sénateur. Pour sa part, Jean Tsomelou dit être certain de ce qu’il a attendu : « il a dit cela ! Il l’a dit ! », martèle-t-il. Pour calmer la situation, le président du Sénat a reçu les deux hommes, séparément, hier en fin de matinée.

Lire aussi dans la rubrique POLITIQUE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo