Affaire de l’«Odontol» : Déjà 27 morts
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21 décès enregistrés à Mindourou, trois à Abong-Mbang et trois à Doumé. La commission d’enquête sur les traces des livreurs, fournisseurs et fabricants du produit.

L’intoxication  alcoolique  ne touche  plus  seulement  les villages de l’arrondissement du Dja, mais le drame s’est répandu dans deux autres unités administratives du département du Haut-Nyong, dans la région de l’Est. Jusqu’à ce dimanche 20 novembre 2016 quand nous mettions sous presse, les autorités sanitaires et administratives dénombrent 21 décès dans la commune de Mindourou (qui est le chef-lieu de l’arrondissement du Dja), trois morts à Abong-Mbang et trois dernières victimes  à  Doumé.  Ceci  porte  le  total des personnes disparues suite à cette intoxication à 27.

47 malades restent sous soins intensifs dans diverses formations sanitaires de  ces  trois  localités  après  avoir consommé le même breuvage. 40 patients sont internés dans tout un pavillon  du  district  de  santé  d’Abong-Mbang où l’équipe de CT s’était rendue encore  hier.  Tandis  que  six  victimes sont  prises  en  charge  au  centre  de santé intégré de Mindourou. Et Paulin Zok,  dernière  proie  de  l’intoxication enregistrée  au  quartier  Ayené  de Doumé est sous la responsabilité du Dr Andjembe Essola, directeur de l’hôpital  de  district  de  Doumé.  

«  Dans l’ensemble, la situation  des  malades est stable », confie Dr Robert Mathurin Bidjang, délégué régional du ministère de la Santé publique de l’Est. Même si depuis le 17 novembre dernier, il n’y a plus de nouveaux décès, la crise de « l’Odontol » (alcool traditionnel)  aura  laissé  un  lourd  bilan social dans le département du Haut-Nyong. 40 enfants âgés de six mois à 16 ans sont désormais orphelins. De l’autre côté, ce  sont 20  hommes  qui sont  veufs.  D’ailleurs,  parmi  les  21 morts de Mindourou, 19 sont de sexe féminin, et huit vivaient dans le village Djouyaya.

C’est de  ce  village,  Djouyaya, que  la crise s’est déclenchée ; « Les décédés des villages Cyrié, Nongbwala, Mayos, Kagnol,  Nkouak  et  Etsiek  ont  tous consommé le même produit servi après l’enterrement   qui a eu lieu à Djouyaya le week-end du 12  au 13 novembre 2016 », d’après le maire de Mindourou, Zengle Ntouh. Et la commission d’enquête prescrite par le gouverneur Grégoire  Mvongo  cherche  justement  la piste  du  livreur,  les  coordonnées  de son fournisseur ainsi que l’adresse du site de fabrication de cet alcool de la mort.

Malgré l’amoncellement des cadavres, les informations tardent à remonter  malheureusement,  pour  plusieurs  raisons.  Durant  la  séance  de travail  à  laquelle  CT  a  assisté  à  la salle  des  actes  de  la  commune  de Mindourou vendredi dernier, beaucoup développent des doutes sur la thèse officielle de l’origine du drame.

«Comment l’Odontol que nous consommons depuis le bas âge ne tuerait que les femmes maintenant ?  »,  s’interroge, par exemple, Lazare Mgbapel, chef de troisième degré du village Kagnol. De là à convoquer la piste de la sorcellerie ?  C’est  ce  que  nombre  de  villageois n’hésitent pas à franchir. A telle enseigne  que   plusieurs  malades  ont passé quelques jours avant de rendre l’âme chez des pasteurs et guérisseurs du  coin. 

Mboke  Godlive  Ntua,  préfet du Haut-Nyong a dû sommer un pasteur  de  conduire  ses  11  patients  à l’hôpital  et  de  ne  plus  en  recevoir jusqu’à la fin de la crise .

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