Le gouvernement signe deux nouvelles conventions de prêts d’un montant total de 21 milliards F CFA pour financer la phase I de ce projet longtemps annoncé.

Le gouvernement a signé mardi dernier à Yaoundé, par le biais du ministre de l’économie, de la Planification et de l’aménagement du territoire, Louis Paul  Motaze, deux conventions de prêts avec la Deutsche Bank d’Espagne, destinés au financement de la phase I du projet de valorisation touristique et économique du lac municipal Yaoundé et de la vallée de la Mingoa, située en contrebas de celui-ci. La première convention est un crédit-acheteur d’un montant de 21,1 millions d’euros, soit environ 13,8 milliards F CFA, tandis que la deuxième est un prêt complémentaire d’un montant de 11,2 millions d’euros, soit un peu plus de 7,3 milliards F CFA pour financer la contrepartie camerounaise.

Cette première phase du projet, qui prévoit la dépollution et l’assainissement des eaux du lac pour y installer des équipements de sport nautique, l’aménagement de ses berges et la construction sur ses abords d’un hôtel cinq étoiles et des restaurants de classe internationale, d’un centre de remise en forme, de boutiques, ainsi qu’un espace de détente et de loisirs, devrait ainsi coûter un peu plus de 21 milliards F CFA.

On se rappelle que l’année dernière, la filiale anglaise de cette même banque s’était déjà engagée à financer ce même projet. Elle avait, deux ans plus tôt, en 2013 plus précisément, été précédée par l’espagnole Caixa Bank. Ces engagements semblent finalement avoir été foireux, d’où l’arrivée de la Deutsche Bank d’Espagne. Qui, cependant est loin d’annoncer le démarrage prochain de ce projet enterré puis exhumé depuis plus d’une dizaine d’années.

Lors de la signature des deux dernières conventions de prêts, mardi dernier, le ministre de l’économie a laissé les journalistes sur leur faim, eux qui ont demandé à savoir quand est-ce qu’on pourrait assister au premier coup de pelle sur le site du projet, étant donné que l’entreprise chargée de la réalisation des travaux est connue (il s’agit du groupe espagnol  Acciona) et la maquette disponible.

On n’en sait rien de ce qui pourrait bien être à l’origine des blocages. Mais, le plus souvent, la principale cause du démarrage tardif de certains projets de développement au Cameroun est leur déficit de maturation (à différents stades). Conséquence, les fonds alloués à la réalisation desdits projet sommeillent pendant des années dans les coffres-forts de la Caisse autonome d’amortissement (Caa). en 2015, le directeur général de cette entreprise, Dieudonné Evou Mekou, a révélé que pas moins de 2800 milliards F CFA étaient restés non décaissés sur les emprunts du Cameroun.

Le projet de valorisation touristique et économique du lac municipal de Yaoundé a pourtant l’ambition, au-delà de l’embellissement du paysage urbain et de l’augmentation de la capacité d’accueil des établissements hôteliers de la capitale qu’il est censé apporter, de créer un nombre important d’emplois.

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