Energie électrique : Lom Pangar à plein régime dès août
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La mise en eau définitive du barrage de retenue a été annoncée par le Dg de la société Edc.

Au mois d’août 2016, le barrage de retenue de Lom Pangar sera prêt pour délivrer 100% de ses capacités. L’étape de la mise en eau définitive est annoncée par Théodore Nsangou, directeur général de la société Electricity Development Corporation (EDC). Il a expliqué que le mois d’août est plus sûr, même si l’échéance de juillet avait été avancée initialement. Ce 21 avril 2016, Théodore Nsangou partageait son expérience managériale avec l’Institut supérieur de management public (Ismp) qui tenait la 6èmeédition de son Club management.

Il y avait de l’assurance  dans le propos du patron d’EDC, entreprise publique chargée de conduire le projet Lom Pangar dont la première pierre a été posée le 3 août 2012. Avec la mise en eau définitive, le barrage de retenue pourra libérer jusqu’à 6 milliards de m3 d’eau dans le lit du fleuve Sanaga pendant la période d’étiage, afin d’alimenter les barrages de production d’Edéa et de Song-Loulou. En saison sèche, ces ouvrages pourront alors produire une puissance supplémentaire comprise entre 50 et 168 mégawatts (MW), avec 120 MW attendus dans 90% du temps.

Il y a là de quoi réduire le déficit de l’offre en énergie électrique qui, en 2015, avait atteint le pic de 100 MW par jour sur le seul réseau interconnecté sud de la société Eneo Cameroon. Et dire que le réseau interconnecté nord n’était pas pris en compte, c’est-à-dire les trois régions administratives du septentrion : Adamoua, Nord et Extrême- Nord.

Le barrage de Lom Pangar a connu une mise en eau partielle en septembre 2015. L’ouvrage a pu atteindre une capacité de retenue de 3 milliards de m3 d’eau. Les barrages d’Edéa et de Song-Loulou en ont profité au cours de la dernière saison sèche (de décembre 2015 à mars 2016). Théodore Nsangou a expliqué que la situation aurait été catastrophique si le barrage de Lom Pangar n’était pas déjà fonctionnel. En effet, le Dg d’EDC avait annoncé un surplus de 70 MW/jour qui permettrait de porter le déficit énergétique à seulement 30 MW. Mais toutes ces explications passent mal chez les populations qui continuent de subir les coupures intempestives d’énergie électrique.

De l’énergie pour l’Est

Même avec un fonctionnement optimal du barrage de Lom Pangar, le Cameroun est encore loin de combler son déficit énergétique qui oscille entre 500 et 650 MW selon les chiffres du ministère de l’Eau et de l’Energie. Le gap serait plus important si on intégrait les particuliers et les entreprises qui utilisent les moyens de fourniture propres. Après la mise en eau définitive, il reste des finitions à faire sur le barrage de Lom Pangar.

L’ouvrage sera achevé et livré en novembre 2016. C’en sera terminé pour la composante 1 du projet. La composante 2 prévoit la construction d’une usine de production au pied du barrage. Celle-ci va produire 30 MW de puissance qui seront distribués dans la région de l’Est. Pour que cela soit possible, il sera érigé une ligne de haute tension de 90 kilovolts, qui ira jusqu’à Bertoua, soit 120 kilomètres.

Ces deux autres infrastructures seront livrées en 2018. Les marchés ont déjà été attribués. L’usine sera réalisée par l’entreprise chinoise China Camc Engineering, pour un prix final estimé à 30 milliards F.Cfa.

Quand à la ligne de transport électrique, elle a sera installée par le groupement français Cegelec via ses filiales camerounaises et marocaines, pour un montant de 9 milliards F.Cfa. Les avancées dans le grand projet de Lom Pangar permettent déjà à l’entreprise EDC de gagner de l’argent car, depuis la mise en fonction du barrage de retenue d’eau, elle perçoit des redevances payées par la société Eneo.

« En 2016 par exemple, nous escomptons un revenu compris entre 6 et 8 milliards F.Cfa de la part d’Eneo. Notre budget de fonctionnement tournant autour de 5 à 6 milliards F.Cfa, nous pourrions dès lors nous passer de la subvention étatique et envisager quelques investissements », avait expliqué Théodore Nsangou en octobre dernier.

L’entreprise qu’il dirige attend les barrages dont la gestion lui sera transférée. Il s’agit notamment des ouvrages de Bamendjin et de la Mape. Il y a aussi l’électrification rurale, avec déjà un projet de 150 villages à alimenter dans la région de l’Est.

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