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© La Nouvelle Expression : Ben Christy Moudio
- 01 Apr 2016 11:22:30
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CAMEROUN :: Guerre contre Boko Haram : Un sous-préfet interdit l’hommage aux victimes :: CAMEROON
L’exposition d’une fresque contenant les noms de 1200 victimes des terroristes par le Collectif « Unis pour le Cameroun » a été refusée ce jeudi 31 mars 2016 à Yaoundé.
L’autorité administrative a interdit pour « nécessité de l’ordre public la réunion prévue le 31 mars et le 01er avril 2016 à la Fondation Tandeng Muna ». Une décision qui a laissé ébahi le Collectif Unis pour le Cameroun. Jean Paul Tsanga Foé avait pourtant accordé son ok à la manifestation la veille. En effet, l’exposition rendant hommage aux victimes civiles et militaires avait été autorisée par le même sous-préfet le 29 mars 2016. L’on peut en effet lire sur la déclaration de réunion publique déposée par le collectif Unis pour le Cameroun la mention « accord », accompagnée du paraphe et du cachet de Jean Paul Tsanga et du numéro d’enregistrement (258). Jean Paul Tsanga Foé venait ainsi d’esquisser quelques pas de danse Bafia.
Les raisons de cette interdiction ne se veulent dès lors pas liées à la « nécessité de l’ordre public » telle que arguées par le Sous-préfet de Yaoundé 1er dans sa décision. Selon des informations reçues, un membre du gouvernement aurait donné l’ordre d’interrompre cette exposition prétextant l’inexactitude de certains noms contenus dans la fresque réalisée par le Collectif. Une accusation qui laisse une fois de plus perplexes les organisateurs de l’évènement avorté.
«Le sous-préfet a dit qu’il y a des administrations qui auraient exprimé quelques réserves sur l’authenticité des noms que nous avons pu recenser. Nous avons fait un travail de recherche, de collecte approfondie. Les noms que nous avons mis sur la fresque ont la particularité de contenir les informations sur les lieux où ces personnes ont perdu la vie, la date également. Ce sont des éléments qui sont inattaquables puisque nous travaillons de manière sérieuse», se défend Eric Benjamin Lamère, porte-parole du Collectif Unis pour le Cameroun.
Le pouvoir sur les dents
L’interdiction de cet hommage national aux victimes de Boko Haram intervient deux jours après celle ayant frappé quatre partis politique de l’opposition camerounaise. Le parallèle entre les deux évènements pousse plus d’une personne à la réflexion. « L’une des manifestations interdites était à caractère politique, nous n’évoluons pas dans le champ politique. Mais plutôt dans celui de la citoyenneté. Nous n’avons même pas l’intention de devenir un parti politique.
Nous nous intéressons aux questions qui préoccupent les camerounais en ce moment. Boko Haram par exemple. Si nous sommes les victimes collatérales d’un environnement politique particulier c’est vraiment dommage » tente d’expliquer Benjamin Lamère. Et c’est le même sous-préfet qui a une fois de plus été au four et au moulin. Celle de ce jeudi vient s’ajouter à la collection.
Pour le Secrétaire général adjoint du Collectif Unis pour le Cameroun, Parfait Siki, il n’y a aucun doute : le pouvoir est sur les dents. Un constat que ne viendront pas démentir les répressions qui se multiplient depuis quelques temps au Cameroun. Le Schéma étant toujours le même.
L’intervention des forces de l’ordre, justifiée par l’absence de déclaration de réunion publique. L’on se rappelle à ce propos des évènements ayant conduit mardi dernier aux arrestations des certains militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), du Cameroon people’s party (Cpp), de l’Union des populations du Cameroun ( Upc faction des fidèles)et du parti Univers. En septembre 2015 c’est l’organisme de la société civile Dynamique Citoyenne qui faisait les frais de la fébrilité du régime.
La dernière interdiction en date (celle de ce jeudi) se voulait pourtant apolitique. Un hommage aux victimes civiles et militaires de la troupe à Shékau. Ne dit-t-on pas que « Les morts revivent un peu dans le récit que l’on fait de leur vie» ?
Objectifs de l’Hommage national aux victimes de Boko Haram
L’évènement interdit ce jeudi par le sous-préfet de Yaoundé 1er avait pour but non seulement de rendre hommage aux victimes de la secte Boko haram, mais également de mettre un « visage » sur ces personnes. Ainsi une fresque en bâche de 4x3m de couleur rouge sang avec les noms de 1 200 victimes gravées dessus a été réalisée par le Collectif Unis pour le Cameroun. Selon les organisateurs, le choix de cette couleur se justifie par la souffrance que ressentent les camerounais. «La couleur rouge symbolise la douleur et la souffrance que nous ressentons. La couleur or rappelle l’hommage, la considération et la grandeur, celle de mourir pour son pays. Cette fresque a été conçue et fabriquée pendant plus de deux semaines par douze mains dévouées et motivées.»
Cette exposition devant avoir lieu à la fondation Tandeng Muna devait se dérouler du jeudi 31 mars au vendredi 01er avril 2016. Un lieu offrant la possibilité à tout un chacun de rendre hommage et d’inscrire quelques mots dans le Livre d’or de l’événement. Selon le Collectif présidé par Guibaï Gatama il s’agissait là d’ « un pied de nez à Boko Haram qui croyait reléguer ces victimes au silence de l’oubli, mais qui vont revivre en pleine capitale de leur chère patrie et terre chérie ».
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