1989- 2004 : Cette période sans « appels » !
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Il fut un temps où le Rdpc était contraint de se battre pour sa survie devant des adversaires à cette époque là coriaces. Les « appels » n’existaient pas.

L’histoire politique du Cameroun recèle bien des curiosités. A l’aurore de la décennie 90, Yondo Black, avocat de son état décide de former un nouveau parti politique pour s’opposer au Rdpc de Paul Biya.

Il est mis au frais très rapidement avec une douzaine d’autres personnes qui militaient pour un avènement de la démocratie. Alors qu’ils étaient encore en détention, Bernard Muna, alors dirigeant de l’association nationale des avocats lance une grève. Bernard Muna avait du charisme.

Dans le même temps, l’Upc renaît de ses cendres. Des organisations de la société civiles émergent. Tous réclament la démocratie. Nous sommes maintenant en 1990. Les tons montent. Les thuriféraires du régime réagissent en organisant des manifestations contre « la démocratie multipartite ».

Ils organisent des séances de prières et disent que ces aspirations constituent, ni plus ni mois qu’une « diversion » et une « déstabilisation ». Cette contreoffensive dure deux mois- mars et avril 1990- et ponctuée par des marches.

Dès le mois prochain, en mai, John Fru Ndi, militant du Rdpc lance le Social democatic front (SDF). Là aussi, les autorités s’y opposent et l’événement est réprimé, faisant six morts. Le régime est mis sous pression. Il fait des concessions en abrogeant courant juillet des lois anti-sédition, puis fait voter des lois sur les libertés en décembre 1990.

Les partis politiques naissent en vrac. Les rues camerounaises grondent. Le pouvoir de Yaoundé vacille. Mais entre temps, Paul Biya parvient à maîtriser la situation et cédant des temps à autres. C’est ainsi qu’il fait voter reformer la Constitution en introduisant les revendications de l’opposition. Mais à partir de 1997, le Rdpc commence à reprendre du poil de la bête.

Il est rejoint par certains partis qu’on a finis par donner un joli nom : la majorité présidentielle. Il remporte les élections de 97, puis de 2004. A partir de cette date, son parti règne en maître absolu. N’ayant aucun adversaire, et pour ne pas s’ennuyer, ses militants multiplient à chaque échéance électorale, des appels dits du peuple. Il paraît in fine que le Rdpc n’use de « appels » ou des « motions » que lorsqu’il est sans adversaire.

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