Ousmane Mey Abba : vie et œuvre d'un dignitaire musulman kotoko
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L'ancien gouverneur de la grande province du Nord est décédé dans la nuit  de mardi à mercredi, dans sa résidence du quartier Bastos, à Yaoundé. Il avait 90 ans.

On le savait malade depuis quelques temps. Grand témoin de l'évolution administrative, Ousmane Mey Abba qui vivait entre Yaoundé et Kousseri, chef-lieu du département du Logone et Chari, s'abstenait de prendre part aux cérémonies officielles à l'instar de la fête nationale de l'Unité. On n'apercevait presque plus sa silhouette de nonagénaire dans la cohue des personnalités ressources du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) lors des événements politiques. De temps en temps, il se faisait quand même le devoir, toujours drapé dans une impeccable gandoura, d'assister aux baptêmes, aux mariages, aux cérémonies tristes...   

Dans la nuit du 19 au 20 janvier, vers 3 heures, celui qui est né vers 1925, affaibli par le poids de l'âge, va rendre l'âme dans sa résidence de Yaoundé. Aussitôt, a appris La Météo, c'est par vol spécial que la famille transporte ses restes d'abord à Ndjamena, la capitale tchadienne, ensuite le cortège funèbre va rallier le Cameroun en traversant le Logone pour atteindre aisément Kousseri, village natal du défunt. Ousmane Mey Abba y sera inhumé quelques heures après, comme l'exige la tradition musulmane.     

L'ex-gouverneur de la grande province du Nord (actuelles régions de l'Adamaoua, de l'Extrême Nord et du Nord) ne faisait le déplacement de Yaoundé que dans le dessein de prendre part aux sessions du conseil d'administration de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) dont il est le président, depuis 1991.  Après l'annonce de sa mort, la Cnps, à travers un communiqué de son directeur général Mekulu Mvondo, a annoncé qu'en plus de la minute de silence systématiquement observée à chaque réunion tenue mercredi dernier dans l'ensemble des services, des registres de condoléances sont ouverts sur plusieurs sites de l'entreprise notamment «au hall de l'immeuble siège, à l'immeuble Kennedy, au Che (Centre hospitalier d'Esso, ndlr) et dans chaque structure extérieure, à la disposition de tous ceux qui voudront s'exprimer pour témoigner leurs sentiments.»

Postérité.

L'histoire retient de la vie du défunt qu'il a été l'inamovible gouverneur d'un vaste territoire allant de Banyo dans l'Adamaoua jusque dans la région du Lac Tchad aux confins du Logone et Chari. Alors qu'il était préfet du département du Diamaré, Ousmane Mey Abba a été nommé inspecteur fédéral de la province du Nord en 1968 dont le chef-lieu est Garoua. Il y passera quinze années, devenant en 1972 le premier gouverneur de cette unité administrative. Le 22 août 1983, il quitte Garoua pour le ministère de l'Administration territoriale en qualité d'inspecteur général, avant son départ à la retraite en 1988. Homme de confiance de l'ancien président Ahmadou Ahidjo, il a fortement contribué à l'émancipation du peuple Kotoko.

On le considérait comme le président bis ou le vice-président. Homme très puissant, il était difficile, confie-t-on, à Ahmadou Ahidjo de prendre une décision importante concernant l'avenir du pays sans le consulter. Sous Paul Biya, contrairement aux nostalgiques et autres esprits revanchards du régime Ahidjo, il est resté égal à lui-même, loyal et dévoué. C'est sans doute ce qui justifie sa longévité au poste de Pca de la Cnps, jusqu'à son décès.

El Hadj Ousmane Mey Abba était également et surtout un dignitaire musulman très respecté qui a prôné sa vie durant la tolérance religieuse. « Le vieux» laisse deux femmes et douze enfants. Au nombre desquels l'actuel ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey et l'actuel secrétaire général du ministère des Arts et de la Culture, Moctar Ousmane Mey.

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