Cameroun,Université de Yaoundé 1:Les secrets cachés du mouvement de l’ADDEC
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L’Association pour la Défense des Droits des Etudiants du Cameroun (ADDEC) croit aujourd’hui avoir le vent en poupe car composé de certaines « têtes brulés» qui croient faire connaitre les « revendications légitimes » des étudiants dans le strict respect de la loi N°005 du 16 avril 2001 portant orientation de l'Enseignement Supérieur qui dispose en son article 34 alinéa(1) que « les membres de la Communauté Universitaire disposent de la liberté d'information et d'expression qu'ils exercent dans les conditions qui ne portent pas atteinte aux activités d'enseignement et de recherche et qui ne troublent pas l'ordre public». Sous la plume de son Secrétaire à la Communication, BATTA BA BAYEMI, l’on va apprendre que l’ADDEC est au front avec l’actuelle hiérarchie de l’Université de Yaoundé 1 depuis l’arrivée de Maurice Aurelien Sosso dans cette institution comme recteur. Un autre article, celui-ci récemment publié et signé par Tchaleu Barthélémy viendra remettre sur la table les véritables mobiles de cette association. Que devrait-on savoir de la défense des droits des étudiants ? Quelles sont les procédures autorisées pour devoir faire un plaidoyer pour revendiquer en milieu estudiantin ? Questions au menu de cette nouvelle contribution qui dévoile le réel combat qu’entretient l’illégitimité ou l’illégalité face aux réformes salutaires qu’à engager l’Université Mère de Yaoundé 1.

Nommé le 20 Juin 2012, Maurice Aurelien Sosso dès le mois d’Août 2013 va ainsi annoncer de profond changement dans la gestion quotidienne de l’Université de Yaoundé 1. Quelques mois à peine arrivé à la tête de l’institution et précisément le 26 Juillet 2013, il reçoit une correspondance de l’ADDEC qui attire son attention sur la nouvelle réforme qu’il venait d’instituer en faveur des étudiants à savoir l’instauration d’une assurance santé. Ceux qui se présentaient jadis comme des dirigeants de l’ADDEC écrivaient alors ceci : « « L'assurance santé possible pour les étudiants que vous avez le mérite d'avoir pu obtenir à travers AXA est un autre grand boom vers l'avant pour l'Université de Yaoundé I.

Le seul hic et pas des moindres est la somme de 5000 frs de plus exigés aux étudiants. Un terme du partenariat incompréhensible qui viole un des aspects du Décret Présidentiel No 93/033 du 19 janvier 1993 qui consacre les droits universitaires et donne droit ipso facto à l'assurance maladie. L'autre paramètre inconnu est le devenir de ces 5000 frs pour ceux qui ne l'auront pas utilisé. Pour l'instant, l'information reçue de l'agence est que ce sont les aléas de l'investissement. Notre exultation pour cette avancée ne nous empêche pas de faire savoir notre opposition pour ces 5.000 frs dont la raison d'être n'a aucun fondement. Monsieur, nous vous demandons de revenir dessus et de supprimer cette charge financière de plus pour l'étudiant. ». Surpris par la démarche et ne voulant négliger aucun détails sur sa gouvernance Maurice Aurelien Sosso va se renseigner sur la crédibilité de cette association. Lors d’une réunion avec ses collaborateurs, le sujet évoqué ne trouvera réponse sur la légitimité et l’existence de l’ADDEC au sein du campus.

Le recteur évoquant un décret signé par l’ancien Président Ahmadou Ahidjo le 19 Février 1982 qui stipulait qu’ « Une association estudiantine est obligatoirement rattachée à un établissement de l’Université », va ainsi clore le débat de la légitimité de l’ADDEC au sein de l’Université de Yaoundé 1. Six mois vont passer et le 20 Mars 2014, une autre correspondance de l’ADDEC viendra lui rappeler la loi n°005 du 16 avril 2001 portant orientation de l'Enseignement Supérieur qui dispose en son article 34 alinéa(1) que « les membres de la Communauté Universitaire disposent de la liberté d'information et d'expression qu'ils exercent dans les conditions qui ne portent pas atteinte aux activités d'enseignement et de recherche et qui ne troublent pas l'ordre public».

Ladite correspondance ira jusqu’à demander aux étudiants de se rebeller face à l’augmentation de 5 000 Fcfa sur les frais officiellement exigibles selon le Décret n°93/033 du 19 janvier 1993 à savoir 50 000 Fcfa par étudiant. Après avoir déposée cette correspondance, quelques membres de l’ADDEC vont aller entrer à l’intérieur du Campus de l’Université de Yaoundé 1 vêtus aux couleurs de l’ADDEC et munis de tracts pour appeler à la révolte des étudiants. A la suite de cela, une altercation entre les membres de l’ADDEC et certains étudiants de la filière Espagnol vont aboutir à une plainte sous forme de note que le recteur déposera au Commissariat Spécial du 3e Arrondissement et au Commissariat du 5e Arrondissement pour demander l’arrestation de MABEN Henri et TCHALEU Barthélémy. Le dossier s’embourbera dans les services de la police au regard de la légèreté du dossier. C’est alors que pris de courage, l’ADDEC va encore en date du 27 Mars 2014 adresser une correspondance à l’attention de toutes les Université publiques sur le constat de l’application d’une hausse honteuse de montants divers en fonction des universités de montants en sus des frais exigibles par le Décret n°93/033 du 19 janvier 1993. Exacerbé, le recteur de l’université de Yaoundé 1 va saisir par voie téléphonique les parents des étudiants MABEN Henri et TCHALEU Barthélémy. Une concertation dans son bureau entre les parties où les parents de tous les membres de l’ADDEC seront convoqués pour faire taire toutes ses incongruités l’objectif étant l’acquisition de connaissances nécessaires pour l’avenir du Cameroun. Devant le refus incompréhensif de collaborer des étudiants, qui vont même presque humilier leurs parents devant les autorités du rectorat et le recteur, le 01 avril 2014, TCHALEU Barthélémy reçoit une convocation l'invitant à se présenter le 03 avril 2014 devant le conseil de discipline. Son compagnon Maben Henri, lui aussi recevra une convocation pour se présenter devant le conseil de discipline le même jour à savoir le 30 Avril 2014.

Contre toute attente et après avoir compris que les étudiants regroupés au sein de l’ADDEC ne voulaient se ranger. Comprenant que malgré le désir de leur faire revenir à la raison, ils ne voulaient obtempérer, le 18 septembre 2014, l’étudiant TCHALEU Barthélémy de 5e année de la filière Génie Civil de l'École Nationale Polytechnique de Yaoundé 1(ENSP) pour le compte de l'année académique 2014/2015, est notifié par la décision n°181405641/MINESUP/SG/DAJ du 25 août 2014. Les motifs énumérés dans celle-ci étant « non-respect des autorités administratives, affichage et distribution des tracts, et campagne d'incitation à la désobéissance, tous actes susceptibles de compromettre le bon fonctionnement de l'Institution ». Il payait ainsi le prix de son activisme. Batoum Ba NYOBE Thierry ayant fait l’objet lui également d’une convocation devant le conseil de discipline de l’Ecole Normale Supérieure (ENS) le 9 Avril 2014 se verra notifier de la décision N°18140597/MINESUP/SG/DAJ datée du 03 septembre 2014 portant sur son exclusion de 2 ans pour « fraude à l'examen de fin de premier semestre de l'année académique 2013/2014, incitation à la désobéissance, actes contraires à l'éthique universitaire ».

S’en s’y méprendre, Batoum va saisir le Ministre de l’Enseignement Supérieure les 25 et 29 Septembre 2014 pour demander un recours gracieux à la suite de leur exclusion. En même temps, il introduit au tribunal administration une procédure au référé pour surseoir aux décisions du Recteur de l’Université de Yaoundé 1.

Qui est vraiment Batoum Thierry ?

De son vrai nom Batoum Ba Nyobè Thierry est né à New-Bell à Douala. Agé aujourd’hui de 31 ans et continuant à se réclamer d’être étudiant alors qu’il a été radié de l’Université de Yaoundé, c’est à 22 ans qu’il obtient son Baccalauréat de l’Enseignement General au Lycée d’Edéa. Trois années avant, son Probatoire en poche, c’est avec beaucoup de difficultés qu’il va obtenir son sésame pour intégrer l’Université. D’après ses relevés de notes, c’est avec une note de 10 comme moyenne qu’il sera admis.

Arrivé à l’Université en 2006 comme l’atteste sa fiche de renseignements, il passera 7 ans pour obtenir sa licence en géologie. Auparavant au lycée d’Edéa, plusieurs bulletins de note attestaient déjà de ses caractères de trublion et d’indiscipliné. Ce qui ne l’empêchera pas d’intégrer dans la foulée l’Ecole Normale Supérieure de Yaoundé. Sous la tutelle du Rectorat de l’Université de Yaoundé 1, cette institution qui forme des fonctionnaires ou enseignants appelés à exercer dans l’administration ne va jamais connaitre les affres de Thierry Batoum alors qu’étant étudiant. Par contre, c’est l’espace estudiantin et les environs de l’Université de Yaoundé 1 qui vont connaitre à chaque fois les tentatives non autorisées de Batoum à travers distribution de tracts, menace de grève, etc.

Le « Président de l’ADDEC » comme le disent jusqu’ici certaines personnes mal renseignées, n’est tout autre qu’un activiste certainement à la solde d’intérêts ou d’intéressés obscurs. D’après plusieurs informations recoupées, nulle part on ne retrouve l’organisation d’une assemblée générale donnant mandat à Batoum Ba Nyobè Thierry pour parler au nom de l’ADDEC.

Si d’après des témoignages, il a été Président de l’ADDEC, très certainement son mandat devrait lui être contesté car arrivé à expiration il y a déjà plusieurs années. Pire encore, n’étant plus étudiant, de quel droit pense-t-il connaitre ou défendre les droits des étudiants ? Batoum Ba Nyobè Thierry a été radié par note signée du recteur de l’Université de Yaoundé 1, Maurice Aurelien Sosso pour indiscipline.

D’après les propos recueillis de l’ancien étudiant de l’Université de Yaoundé 1, après l’audience du Mardi 24 Novembre 2015, Thierry Batoum parlant du problème du paiement de la carte d’étudiant qui serait au centre de son arrestation aujourd’hui va déclarer « On a voulu m’instrumentaliser pour légitimer la vente de la carte d’étudiants ». il va ensuite argumenter à la question de savoir pourquoi avoir engagé des revendications alors même que l’ADDEC a pris part aux consultations menées par les autorités universitaires au sujet de la carte d’étudiant en 2013, en ajoutant : «Nous avons toujours été contre. Lorsque nous allions en septembre 2013 à cette réunion, on nous a donné l’argent de taxi qui s’élevait à 2000 F CFA par participant, pour ce qui était des étudiants. Vous réduisez le président des étudiants à 2000 francs ? Il est ici question du point de vue qui a prévalu lors de cette réunion. Que ce soit durant les travaux et au sortir, nous avons continué à marteler que nous étions contre la vente de la carte d’étudiant». Ayant consulté le Procès verbal ayant été élaboré après cette concertation, Thierry Batoum apparait bel et bien dans celui-ci à travers deux interventions au cours de cette consultation. La quintessence de ses interventions ayant été notée, les autorités de l’Université de Yaoundé prétendent qu’il aura été normal d’impliquer tous les acteurs concernés par la mise sur pied de cette nouvelle carte mais que sur la question du paiement de la carte, unanimement et pas seulement Thierry Batoum, les étudiants avaient rejetés en bloc l’idée de la mettre en vente pour les étudiants.

Plusieurs années s’étant écoulé depuis lors et d’autres concertations s’étant déroulé, le partenaire consacré entre UBA et l’Université de Yaoundé aura pris en compte toutes les doléances des étudiants. La carte VISA Internationale et infalsifiable mise à leur disposition n’étant pas payante à ce jour. Comme avec l’établissement d’un passeport biométrique ou d’une carte biométrique, il est demandé par le Recteur Maurice Aurelien Sosso aux « Cop’s » de Yaoundé 1 de juste payer les frais de photographies numériques nécessaire pour l’établissement d’une carte VISA. Objet aujourd’hui d’une levée de bouclier et d’une protestation sans cesse de Thierry Batoum.

Un souci de modernisation

S’il est vrai qu’il existe bel et bien une carte d’étudiant gratuite à l’Université de Yaoundé 1 prenant en compte les Facultés de Lettres et Sciences Humaines, de Science, de médecine et Sciences biomédicales, etc. il serait bon de préciser que celle utilisée actuellement jumelle modernité et innovation. En effet ladite carte d’étudiant « illégale » ou « illégalement vendue » aux étudiants prétendument annoncé par Thierry Batoum est une carte VISA délivrée pour servir en même temps de carte d’étudiant et de porte monnaie électronique par son détenteur pour une durée de trois ans supposée déterminer le séjour normal d’un étudiant à l’Université avant l’obtention de la licence. Cette carte VISA internationale et infalsifiable qui est le fruit du partenariat avec la Banque Africaine la plus cotée dans le monde à savoir UBA, permettra d’après les informations recueillies à tous parents d’approvisionner son enfant via les réseaux partenaires et permettra des retraits bancaires dans les distributeurs jusqu’à 2 000 Fcfa contrairement aux autres cartes VISA qui n’offrent des retraits qu’à partir d’un approvisionnement de 5 000 Fcfa. D’après les études, la fabrication et l’obtention de cette carte VISA couterait au total 6 000 Fcfa alors que dans le circuit normal des banques celle-ci ne couterait pas moins de 7 000 Fcfa pour les clients car prenant en compte la fabrication d’une photo biométrique si le client en demande. L’on ne peut donc s’étonner du montant exigible pour la fabrication de la photo par étudiant à savoir 2 000 Fcfa car entrant dans le processus de conception de cette carte. Le reste, soit 4 000 Fcfa, d’après les extraits du Communiqué Presse-Radio fourni par le Recteur, est supporté par l’administration de l’Université de Yaoundé 1. Information retrouvée dans son budget 2015 qui recense les besoins et les retenues par faculté pour la production de ces cartes à hauteur de 171 071 000 Fcfa (Cent Soixante Onze millions Soixante Onze mille Fcfa).

Comme autres innovations, la carte VISA d’Etudiant qu’offre aujourd’hui la direction administrative de l’Université de Yaoundé permet également aux parents d’approvisionner leurs enfants sans se déplacer et en dehors dans canaux connus de transfert d’argent. En effet, si l’on s’en tient aux explications fournies, cette carte VISA pourrait être approvisionné dans tous les réseaux UBA jusqu’à 2 000 Fcfa sans frais contrairement aux transferts dans les agences Express Union, Mtn Mobile Money, Express Exchange, MoneyGram, etc.

Dans un autre ordre d’idée, les étudiants ne se plaindraient plus aujourd’hui des tracasseries qui émaillaient jadis les inscriptions et préinscriptions de début d’année. Pour bon nombre d’entre eux aujourd’hui, l’avènement du numérique et des inscriptions en ligne est venue alléger la tâche. Fini les files d’attente et le racket organisé par quelques truands. L’Université mère de Yaoundé 1 avec cette nouvelle technique avoue aujourd’hui économiser et enregistrer au moins 60 000 étudiants pour la seule année 2015.

Avantages de la carte VISA Etudiant

Au sortir de l’audience du Mercredi 25 Novembre 2015, Thierry Batoum déclarait : « les instructions du recteur sont claires: tout payement se fait après présentation du reçu de la carte d’étudiant. Que ce soit pour la demande de chambre, la préinscription. C’est-à-dire que vous n’êtes même pas encore admis à l’Université qu’on vous oblige déjà à payer les frais de carte universitaire, qui dit-on vous donne droit à une bibliothèque numérique dont personne ne connaît le site web. Comment y accéder alors même que le campus en lui-même n’est pas numérique ? En plus, où sont les cartes de 2013 – 2014 ?». Parlant ainsi d’une actualité complètement décalée depuis son éviction de l’Université, il ne va préciser qu’avec l’obtention des étudiants de leur carte, les paiements se feront désormais uniquement de façon numérisés. D’après les explications du recteur que ce soit pour l’obtention d’une chambre d’étudiant dans la cité, le paiement d’un ticket de repas ou encore l’accès à la plate forme numérique de la bibliothèque universitaire qui a actuellement un répertoire de 2 800 livres numérisés, seul les détenteurs de la carte VISA pourraient y prétendre car avec les code unique inscrit sur celle-ci leur identification se fera immédiatement. Allant plus loin, il est déjà possible de suivre des cours en ligne postés par des enseignants à l’attention des étudiants ne pouvant trouver une place dans les amphithéâtres qui accusent une surpopulation estudiantine. Une migration technologique qui a été possible grâce à l’appui de l’Agence Universitaire de la Francophonie qui a formé tout récemment 200 enseignants dans le domaine.

Quel avenir pour Batoum Thierry ?

Accusé et présenté devant le juge pour « participation à l’organisation d’une manifestation sans autorisation dans un lieu ouvert », l’ex-président de l’ADDEC semble dans une trajectoire d’activiste. Mais les véritables raisons de son activisme confinées dans le secret jusqu’ici pas encore démasqué, subodorent le soutien d’hommes ou de lobbies tapis dans l’ombre qui ont sentis depuis l’effectivité de la carte VISA Etudiant que leur chiffre d’affaire, avantages et intérêts sont menacés.

Un cercle vicieux de manipulateurs qui donne ainsi une posture à Thierry Batoum qui pourrait dans les tous prochains jours donner la crédibilité nécessaire pour militer dans les rangs d’un parti politique et très certainement pas celui proche du pouvoir à savoir le RDPC. Le cas Denis Emilioen Atangana faisant foi. Pour cela en ligne de mire, les élections de 2018 « pas lointain mais certain » comme l’a déclaré le Chef de l’Etat S.E Paul Biya, elles verront jetés dans l’arène de plus en plus de jeunes s’étant distingué dans la société par leurs revendications plus ou moins légitimes pour s’arroger la sympathie d’une population en quête de solutions. Affaire à suivre.

© Camer.be : Yannick Ebosse

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