Lutte contre l’arbitraire : Un laurier pour Michel Thierry Atangana
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L'Union internationale des avocats (Uia) vient de décerner une médaille à l’ingénieur financier franco-camerounais. C’était vendredi 30 octobre 2015, en présence des Prix Nobel de la paix 2015.

Le combat contre l’arbitraire pour lequel il s’est engagé est toujours en cours. Et déjà une récompense pour saluer le courage et la ténacité d’un homme humilié et injustement emprisonné, 17 ans durant. Michel-Thierry Atangana devra désormais s’appuyer sur la médaille que vient de lui décerner l’Union internationale des avocats (Uia) pour poursuivre sans faiblesse, sa lutte contre la torture, l’arbitraire et l’injustice. Vendredi 30 octobre 2015 dans la ville espagnole de Valence, le Franco-Camerounais a reçu des mains de Miguel Loinaz, président de l’Uia sa distinction en marge des travaux du 59eme congrès de cette organisation qui regroupe 5 millions d'avocats répartis dans plus de 110 pays.

A évènement exceptionnel, déploiement particulier. La cérémonie de récompense de l’ingénieur financier a vu la présence du député de Charente Maritime, Olivier Falorni, et du vice-président du Groupe de travail de l'Onu sur la détention arbitraire, Roland Adjovi. Comment mettre sous le boisseau la présence des lauréats des Prix Nobel de la paix 2015, Abdessetar Ben Moussa et Mohamed Fadhel Mahmoud, qui ont assuré le Franco-Camerounais de leur soutien inconditionnel. Miguel Loinaz a sauté sur l’occasion pour, non seulement féliciter Michel Thierry Atangana pour son combat contre la détention arbitraire, «un combat indispensable pour rendre possible la réhabilitation de ceux qui ont été condamnés injustement», mais aussi pour témoigner le soutien de l’Uia à l’ex-prisonnier du Sed.

Il a d’ailleurs invité tous les avocats, les 5 millions, membres de l’Uia, à porter à cœur ce combat de longue haleine. Pour Roland Adjovi «les États doivent saisir du Groupe de travail sur la détention arbitraire de l'Onu et à en appliquer les décisions, afin de protéger leurs ressortissants». Le député Olivier Falorni, qui a lui aussi été décoré par l'Union internationale des avocats, a exprimé son soutien à Michel-Thierry Atangana, non sans au passage égratigner son pays : «la France a failli envers son compatriote. Et je n'aurai qu'un seul mot concernant le combat de Michel Thierry Atangana : réhabilitation ! Nous demandons la réhabilitation de notre compatriote !». Le lauréat n’a pas fait mystère du sens à donner à sa distinction. «Cette médaille, je vais l'honorer en poursuivant mon combat contre la détention arbitraire», a martelé Michel-Thierry Atangana, «très ému et très fier» d’avoir reçu la distinction de l'Uia.

Détention
Frappant sur le même clou, Michel-Thierry Atangana a également reçu le soutien de Carlos Escudero, président de la fondation du Real Madrid, qui lui a remis le badge du fameux club européen. C'est donc très honoré et avec l'appui des avocats de l'Uia que Michel Thierry Atangana poursuit le combat pour sa réhabilitation et la lutte contre la détention arbitraire. En rappel, l’homme d’affaires a passé 17 ans emprisonné dans une cellule de 7m2 sans fenêtre dans les sous-sols du Secrétariat d’Etat à la Défense du Cameroun, sans jugement et au secret, accusé à tort, d'avoir soutenu un opposant au régime de Yaoundé, Titus Edzoa, lors de l'élection présidentielle de 1997.

Cet ingénieur financier est pourtant Français. En 1994, il s’expatrie à Yaoundé, après sa nomination par le président Paul Biya comme expert français spécialisé dans les questions de financement de projets économiques. Il devient alors le représentant au Cameroun d’un important consortium d’investisseurs européens et américains. Son projet est de construire les infrastructures routières dont le pays a besoin pour son développement. Le 12 mai 1997, alors âgé de 33 ans, Michel-Thierry Atangana est arrêté. Oublié par la France pendant 15 ans, Il ne sera libéré qu'en février 2014, suite à la reconnaissance officielle du caractère arbitraire de sa détention par l'Onu. Pour autant, Michel-Thierry Atangana n’a toujours pas été réhabilité ni indemnisé par le pouvoir camerounais. Aujourd’hui, son combat pour la justice continue.

© Le Messager : Alain NJIPOU

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