Lutte contre Boko Haram:Emmanuel Nzété fait les yeux doux aux conducteurs de motos taxis
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Le patron de la ville de Bafoussam a organisé récemment une ceremonie de sensibilisation des transporteurs urbains par moto sur la menace du Boko Haram à l’Esplanade de l’hôtel de ville de Bafoussam le vendredi 07 Août 2015.Voici l’intégralité de son allocution.

Monsieur le Gouverneur de la Région de l’Ouest ;

* Monsieur le préfet du Département de la Mifi ;

* Mesdames et Messieurs les Autorités religieuses et traditionnelles ;

* Madame la marraine des ATUM ;

* Monsieur le Président de l’Association des Transporteurs Urbains par Moto ;

* Messieurs les Chefs de camps ;

* Mesdames et Messieurs les Invités ;

* Filles et Garçons de la ville de Bafoussam.

Veuillons nous mettre debout pour qu’ensemble nous observions une minute de silence en la mémoire de nos frères et sœurs victimes des assauts de BOKO HARAM dans le septentrion.

Permettez que malgré l’atmosphère devenue trop lourde dans notre pays depuis quelques mois, permettez, disais-je, que nonobstant l’anxiété qui m’habite, je vous souhaite une chaleureuse bienvenue sur cette esplanade de l’hôtel de ville à l’occasion de cette rencontre patriotique que nous avons bien voulu organiser à l’intention de tous les Transporteurs Urbains par Moto et tous les propriétaires de moto exerçant dans notre ville. C’est une opération d’éducation et de sensibilisation qui nous a paru opportun de mener afin de mettre en garde tous les utilisateurs de moto de notre ville contre les infiltrations et les diverses manipulations dont ils sont l’objet ces derniers jours de la part d’un machin horrible qui par ses atrocités a plongé nos populations dans la psychose totale.

* Messieurs les transporteurs urbains par moto et très chers amis ;

Vous devez sans doute l’avoir appris, la triste actualité sécuritaire de notre pays nous enseigne qu’à FOTOKOL comme à MAROUA, c’est avec les motos et la complicité de leurs conducteurs que les adeptes de la terreur ont accompli leur sale besogne. C’est avec la moto que la jeune kamikaze de Maroua a été transportée après que le conducteur ait été suffisamment rançonné. C’est toujours à l’aide des motos que ces hommes sans foi ni loi sèment la terreur et la désolation sur toutes les routes du grand nord. Et ce qui est plus grave encore, c’est que selon les informations qui nous sont parvenues, un conducteur de moto exerçant dans la ville de Bafoussam aurait déclaré publiquement qu’il est disposé à prêter ses services à ces gens-là si on lui versait entre 2 et 3 millions qu’il laissera à sa famille avant de mourir. Face à des déclarations d’une telle gravité, au regard du calvaire que nos frères et sœurs vivent dans le nord, et dans notre posture de parrain national, nous ne pouvions pas garder le silence.

Nous vous avons donc invité ce soir, chers amis transporteurs urbains par moto, pour vous dire que l’heure est grave ; que le pays est en danger et qu’il faut absolument monter au front. Il est venu le temps pour chacun de nous de chausser ses rangers et affûter son arme pour entrer dans la bataille car comme vous devez l’avoir constaté, les adeptes de ce machin odieux se sont rendus compte à leur dépens qu’ils ne pouvaient pas tenir le coup en situation de guerre classique contre une armée camerounaise rompue à la tâche et dopée par un élan de solidarité et de soutien de tout un peuple. Face donc à la ténacité de nos valeureuses forces de défenses, ces dangers publics auxquels nous sommes tous exposés ont littéralement changé de stratégie. Ils ont opté pour une guerre lâche et honteuse. On ne sait plus qui ils sont, où ils sont, ce qu’ils vont faire, comment vont-ils s’y prendre et où vont-ils faire parler d’eux. J’ai envie de dire comme le géostratège que nous sommes passés d’une guerre classique à une guerre non conventionnelle. Comme je l’ai dit plus haut, notre armée a déjà gagné la guerre classique puisqu’elle a contraint ces gens-là à vivre comme des souris. Et depuis lors, notre ennemi est avec nous tous les jours et on ne le connait pas. Cette nouvelle forme de guerre qui nous est imposé doit être combattue par une armée populaire ; j’allais dire par notre armée, l’armée des populations civiles que nous sommes, une armée à laquelle chacun de nous doit adhérer. Et je dois avouer sans risque de me tromper que l’armée populaire dont il est question, vous, transporteurs urbains par moto êtes nos généraux et nos officiers supérieurs. C’est vous qui devez jouer les premiers rôles, c’est à vous de concevoir nos plans et nos stratégies de guerre car vous allez partout, même là où ces gens-là se cachent ; vous transportez tout le monde, même les porteurs de bombes, vous entendez tout ce qui se dit et voyez tout ce qui se fait à travers la ville. Vous devez absolument mettre à profit toutes ces potentialités pour dénoncer aux autorités et aux forces de sécurité toute présence et même la moindre attitude suspecte que vous relevez autour de vous, au lieu d’attendre pour constater les dégâts. Vous devez donc le faire instantanément car une seule seconde de perdue peut être fatale. Et sait-on jamais, vous pouvez même être la première victime si ce n’est votre père, votre maman, votre épouse ou votre enfant. Souvenez-vous, Chers amis transporteurs urbains par moto, qu’il n’y a pas bonheur plus grand que de savoir que grâce à nous un compatriote a eu la vie sauve. Je vous exhorte à faire vôtre, l’exemple de ce brave conducteur de moto qu’il ya quatre jours a neutralisé au péril de sa vie un jeune kamikaze qui portait des engins explosifs dans un sac en le détournant de sa destination pour foncer avec lui dans une brigade. Je suis profondément convaincu que ce transporteur téméraire vivra encore pour très longtemps parce qu’il a eu la sagesse de risquer sa vie pour sauver plusieurs autres vies. Ne vous laissez pas infiltré comme vous l’avez si bien clamé pendant le tour de ville, ne vous faites pas enrôler, ne cédez pas aux folles promesses du genre « tu me déposes juste là à côté et je te donne 800 mille francs ». Faites tout ce qui est possible pour garder notre ville dans la paix, dans un dialogue républicain. Vous m’avez choisi pour être votre parrain, le moment est venu de me montrer que nous sommes ensembles. Je sais de quoi vous êtes capables. Ensemble, nous avons gagné la guerre contre l’insalubrité, pourquoi n’allons-nous pas gagner celle contre l’insécurité ? Dans tous les cas, toute la ville de Bafoussam et moi-même comptons sur vous. A vous de jouer ! Individuellement et collectivement.

* Monsieur le Gouverneur de la Région de l’ouest ;

* Monsieur le Préfet de la Mifi ;

* Mesdames et Messieurs les invités.

Vous vous souvenez sans doute, que depuis bientôt deux semaines, la Communauté Urbaine de Bafoussam et moi-même faisons les choux gras de la presse. Plusieurs médias nationaux et même internationaux ayant bien voulu relayer la tentative d’arnaque dont j’ai été la cible de la part d’une bande de voyous qui s’était présenté à moi comme étant des inspecteurs d’Etat travaillant pour le compte du Contrôle Supérieur de l’Etat. Pour la gouverne de nous tous et afin que nos populations soient bien édifiées et non pas victimes de la désinformation que certains journaux diffusent dans tous les sens, nous voulons déjà confirmer cette information avant d’indiquer qu’effectivement, j’ai reçu un coup de fil le vendredi 24 juillet dernier autour de 11 heures. Une certaine madame AYISSI me demandait de me présenter au Contrôle Supérieur de l’Etat le lundi 27 juillet 2015 à 10 heures, pour disais-t-elle, répondre des malversations contenues dans un dossier d’enquête à elle confié par sa hiérarchie.

Je lui demande s’il ya une invitation ou une convocation dûment délivrée par le ministre à cet effet. Sa réponse négative me donne de comprendre qu’il y a quelque chose de louche dans l’affaire. Toutefois, j’entretiens ses espoirs d’escroquerie et prends rendez-vous avec elle le mardi au Contrôle Supérieur de l’Etat à 13 heures. Entre temps, j’avais rassemblé toutes les informations nécessaires et n’avait pas de doute de ce que ce soit une tentative d’arnaque. J’avais donc pris les dispositions pour aller voir moi-même la couleur des yeux de ceux qui voulaient m’escroquer étant entendu que le Contrôle Supérieur de l’Etat n’avait organisé aucun contrôle dans la région de l’ouest et quand bien même il y a contrôle, il ne commence pas par le Délégué du Gouvernement mais par la comptabilité matières, le service de recouvrement et la recette municipale ; Eux seuls sont responsables des finances communautaires car ils sont nommés conjointement par le Ministre des Finances et le Ministre de l’Administration Territoriale. Ils sont juges de la légalité et répondent en cas d’irrégularité. Le receveur ne paye un mandat qu’après vérification et pose le cachet « vu et bon à payer ». Le Délégué du Gouvernement n’étant qu’un juge d’opportunité.

Etant au ministère, pendant qu’ils me présentaient les photocopiés falsifiées des documents, la force de l’ordre a fait irruption dans la salle et la suite, vous le savez, les 3 escrocs ont été mis à la disposition du procureur de la République près le tribunal de première instance du Mfoundi. Mais ce qui est très intéressant dans cette affaire, c’est que la dame m’a présenté des photocopies falsifiés des mandats venus de la Communauté Urbaine de Bafoussam et une photocopie d’une lettre de dénonciation similaire à celle qu’on lisait à un moment dans certaines églises réveillées de la ville. Le moment est donc venu de savoir qui nous vend chaque jour si moins cher, qui trafique nos documents tous les jours ? L’enquête nous le dira, car je prie sans cesse, les mains en l’air, comme Moïse le faisait pour gagner toutes les guerres, en marchant littéralement sur toutes les armées adverses.

Messieurs les présidents des marchés B et CASABLANCA, certains individus mal intentionnés avaient construits plus de 1500 comptoirs au marché CASABLANCA qu’ils n’ont jamais ouverts depuis plus de 20 ans et refusent catégoriquement jusqu’à lors de céder à ceux qui veulent exploiter. Ce comportement est de nature à aider qui ? Seulement pour freiner le développement de Bafoussam. Leur champion avait déclaré au cours d’un meeting qu’il est allé à Yaoundé voir le Président de la République pour lui dire que j’ai arraché ses 125 comptoirs. Par la suite, j’avais été interpelé à ce sujet et J’avais répliqué que nous n’avons arraché aucun comptoir et un contrôle était venu constater l’état de ses comptoirs envahis par des herbes sauvages jusqu’à la toiture. C’est après ce constat que j’ai eu la vie sauve. Et jusqu’à présent ses boutiques restent toujours envahies par de hautes herbes sauvages. Il n’est pas superflu de rappeler qu’il est mentionné dans le cahier de charges que ces individus devaient exploiter les comptoirs pendant 4 ans afin que la communauté devienne propriétaire. Je demande aux transporteurs urbains par moto et aux présidents des marchés B et CASABLANCA de bien suivre le comportement de tous ceux qui fréquentent le marché B et CASABLANCA car le mal ne peut arriver à Bafoussam sans passer par ces gens qui ne rêvent que par la régression de la ville de Bafoussam.

* Mesdames et Messieurs les invités,

Permettez qu’avant de clore mon propos et pour revenir à la cérémonie de ce jour, je fasse observer qu’en pareille circonstance, aucune contribution n’est de trop. Je vous exhorte donc à prendre la parole ici ou ailleurs, chaque fois que nous avons une idée nouvelle ou toute information pouvant nous aider à vivre dans la paix. Et tout en vous témoignant ma profonde gratitude pour votre participation massive à cette cérémonie, je vous remercie très sincèrement pour votre aimable attention.

Seigneur, garde moi des mes amis, mes ennemis je m’en occupe car je les connais.

NZETE Emmanuel.

© Camer.be : La rédaction

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