Télévision numérique terrestre : Motaze réfléchit, Tchiroma agit
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Le ministre de la Communication a effectué une tournée sur les installations de la Crtv samedi dernier à Yaoundé.

«Dans 45 jours, le système technique permettra d’avoir 40 chaînes au minimum ; maintenant, ce sont les conditions administratives suivant les textes en vigueur qui permettront de sélectionner ceux qui pourront intégrer le programme». C’est un Didier Kaba très à l’aise qui a présenté l’état d’avancement des travaux de réhabilitation des infrastructures techniques de la Crtv. La télévision publique étant le passage la plaque tournante du passage de la télévision analogique à la télévision numérique terrestre au Cameroun. De quoi conforter Issa Tchiroma, le ministre de la Communication (Mincom), que «les choses sont en marche et [que] ça va même très vite».

En décidant de faire le tour des chantiers liés à ce processus, le Mincom dit vouloir que la presse découvre la réalité et informe «l’opinion sans polémique».

Mais la tutelle de la communication ne pouvait contourner les interrogations de la presse sur la guerre qu’il y a entre le ministère de la Communication et le secrétariat général de la Présidence. «On ne parle de bouquet, de contenu que lorsque les infrastructures de la Tnt sont construites. C’est donc lorsqu’on aura fini de construire l’infrastructure de la Tnt qu’on va parler de contenu, qu’on va parler de bouquet. D’abord le contenant. Nous sommes en train de construire le contenant. Une fois que le contenant est construit, on va mettre le contenu», tranche-t-il.

Louis Paul Motaze, CamDtv et la guerre

Il reste que sur le terrain, la Cameroon Digital Television Projet (Cam Dtv), la structure que préside Louis Paul Motaze, secrétaire général des Services du Premier ministre, et le ministère n’évoluent pas en synergie. Alors que le chef du département de la communication annonçait le basculement du Cameroun au numérique au 10 juillet avec dans un premier temps 12 chaînes de télévision, après un échec au délai du 15 juin, fixé par l’Union internationale des télécommunications (Uit), le Sgpm lui ravira la vedette quelques semaines plus tard, pour annoncer un «autre» basculement. En tout cas, en annonçant un basculement avec une trentaine de chaines, le président de Cam Dtv soutenait que «la migration au numérique doit certes se conformer aux prescriptions de l’Union internationale des télécommunications s’est-il expliqué… Mais elle doit aussi et surtout, mettre l’accent sur le développement de contenus audiovisuels compatibles avec notre culture. Les pourparlers que nous avons eus avec les experts des pays ayant réussi leur migration, nous ont convaincu de ce que le succès de la TNT, quelle que soit l’infrastructure, est avant tout tributaire de la richesse de l’offre de programmes locaux».

Et Tchiroma de rétorquer presque : «vous savez, je suis vice-président de Cam Dtv. Tous les membres de Cam Dtv ont une seule responsabilité : appliquer la loi. Personne ne doit déroger la loi». En tout cas, «tous les actes que je pose, reposent sur les instructions du président de la république répercutées à moi par le Chef du gouvernement, ou des instructions que je reçois du Chef du gouvernement ; ou alors des directives de la loi».  Mais déjà, «la loi est claire. Avant d’écrire quoi que ce soit, lisez la loi afin de ne mettre dans l’erreur vos lecteurs, vos auditeurs et vous téléspectateurs», conseille-t-il.

Au nom de la loi

Il s’agit d’une loi signée promulguée en avril dernier, après avoir été défendue au Parlement par le ministre de la Communication. Laquelle fait de la Crtv à la fois l’agrégateur, le multiplexeur et le diffuseur de la Tnt au Cameroun. Ce qui accorde désormais de lourdes responsabilités à une structure désuète. D’où les travaux actuels de réhabilitation des infrastructures techniques de la Crtv. Un marché attribué à Startimes, une entreprise chinoise qui est à pied d’œuvre actuellement.

En attendant la signature même du contrat, y compris la mise à disposition de l’enveloppe conséquente. «C’est pour exprimer sa gratitude et reconnaissance au président de la république Son excellence Paul Biya que le président directeur général de Startime a décidé d’investir sur fonds propres pour acquérir les équipements et procéder à la réhabilitation du centre de diffusion de la Crtv, par anticipation de l’exécution du marché», annonce le Mincom. Se montrant très engagé dans une course contre la montre. «Vous savez que la communauté internationale fait obligation, demande aux Etats de passer de l’analogie au numérique au 17 juin. Vous verrez que le Cameroun a basculé le 10 juillet», rappelle-t-il. Et de poursuivre : «ca basculement s’est fait dans une entente parfaite entre la Crtv qui avait acquis deux émetteurs, et Startime qui s’est engagé à accompagner le Cameroun. Et c’est en reconnaissance de ce que le président de la République avait jeté son dévolu sur Startime que le président de cette société a décidé de financer sur fonds propres par anticipation», insiste-t-il. Au moment où la rumeur annonçait un contrat signé en catimini avec l’opérateur chinois. «Pour l’instant, le financement destiné à la réhabilitation technique de la Crtv n’est pas encore disponible pour l’instant. Et dès lors que le financement n’est pas encore en place, on ne peut pas encore parler de signature d’un contrat», souligne Tchiroma. En passant, le Mincom annonce dans les jours à venir la disponibilité de ce financement.

© La Nouvelle Expression : Lindovi Ndjio

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