Cameroun, Retro:Le jour où Titus Edzoa démissionna du RDPC
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Cameroun, Retro:Le jour où Titus Edzoa démissionna du RDPC :: CAMEROON

Dimanche 20 Avril 1997, Edzoa Titus avait démissionné de son poste de ministre de la Santé publique. A l’occasion, il s’était présenté comme candidat à l’élection présidentielle du mois d’octobre, se mettant en faux par rapport aux lois du RDPC qui stipulent que le président du parti est le « candidat naturel » à l’élection présidentielle. 18 ans aprés, relisons un tout petit peu l'intégralité de sa lettre de démission.

Mesdames et Messieurs,

Il y a environ 15 ans, je m’engageais en politique pour un idéal, pour un système de valeurs sociales bien définies. J’y consacrais ma vie, professionnelle et privée, avec foi, sans regret, m’impliquant nuit et jour avec générosité, quelquefois même avec obstination, fier de servir mon pays. Je fus ainsi tour à tour, sans interruption Ministre chargé de mission à la PRC Conseiller spécial à la PRC Ministre de l’Enseignement supérieur Secrétaire générale à la PRC et Ministre de la santé Publique. Aujourd’hui, à l’heure du bilan du système le constat, pour peu qu’on veuille bien être honnête, est hélas dramatiquement désolant sur les plans institutionnel, économique, social, culturel…Personnellement, pour mes convictions politiques, j’aurait été très tôt combattu par une minorité soi-disant pensante et influente, mais ô combien hypocrite et limitée, du système. J’aurai été combattu par des tentatives permanentes d’humiliation, évertuant de donner, comme beaucoup d’autres Camerounais, du souffle à un système qui se vidait inexorablement de sa substance. Aujourd’hui, dans notre société, le rêve et la foi en l’avenir ont disparu, laissant la place au désespoir, à la résignation collective.

Mesdames et messieurs,
Très chers compatriotes

Aujourd’hui, contre le ministre de la Santé Publique que je suis, ces basses manœuvres d’hier ont redoublé de perfidie, d’intensité et d’autre, ne me permettant pas de mener à terme, dans la sérénité et la sécurité, la mission qui m’aura été confiée. Devant cette situation générale de dépit, et dans l’impossibilité personnelle de participation libre et active à la construction de notre pays, droit et devoir de tout Camerounais ; Après une profonde réflexion, loin de toute pression et en harmonie avec ma conscience, J’ai décidé

1-de mettre un terme, à partir de cet instant, à mes fonctions de Ministre de la Santé publique. Dans les heures qui suive ma lettre de démission sera transmise à Monsieur le Premier ministre, chef du Gouvernement :

2- Libre désormais de tout engagement politique, j’ai décidé de me déclarer candidat aux  prochaines élections présidentielles. Je donne ainsi aux Camerounais une autre possibilité d’alternance. De mon droit le plus légitime, j’eu devoir.

J’ai cru nécessaire d’annoncer ces deux décisions bien avant l’échéance des élections législatives, afin de lever toute équivoque et surtout de réaffirmer la transparence de mes convictions politiques. Que les militants et les non militants des partis politiques, ls femmes et les hommes, les jeunes et les moins jeunes de la société civile qui ont pu apprécier au cours de ces longues années mon action et mes convictions veuillent de tenir compte de ces massages au cours de ces élections législatives ? Dans les semaines et mois à venir, je prendrai le soin de les communiquer avec clarté et en détails les contenus de mon programme. Pour terminer, devant les lois républicaines, je prends à témoin, des cet instant, toutes les Camerounaises, tous les Camerounais pour ma sécurité personnelle celle de ma familles et de tous ceux qui voudront bien œuvrer avec moi ; Je me battrai pour vous tous, pour mon pay , mon beau pays rien que par la conviction des idées ? Je ne dispose d’aucune milice, d’aucune bande armée, d’aucune fortune. Que la majorité des Camerounaises et des Camerounais qui crient veuillent bien ma suivre ; me soutenir, afin qu’ensemble nous sortions notre beau pays de ce long et profond sommeil. Ainsi, éveillés avec une nouvelle foi et un nouvel espoir, entrerons nous, dans le 3eme millénaire gratifiés d’un nouveau rêve pour nous-mêmes et pour nos enfants. Le Cameroun a tout ce qu’il faut pour le mériter
 Vive la Démocratie vive la république vive le Cameroun.
 Pr Titus Edzoa, Yaoundé, le 20 Avril 1997.

© Camer.be : La rédaction

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