Lorsque l’on scrute en profondeur le Cameroun sous Paul Biya, l’on se demande finalement qui est propre au tour du chef de l’Etat. Si l’on se réfère à l’opération Epervier, qui est présumée purifier les moeurs publiques au Cameroun, il apparait que la plupart de ceux qui ont géré le pays avec l’homme du 6 novembre 1982 sont des « criminels économiques », et que certains de ses actuels collaborateurs flirtent et ont flirté avec le vice. Qui ne se souvient de la convocation très médiatisée de Joseph Atanga Nji au TCS ?

Le secrétaire permanent du Conseil national de sécurité a même des antécédents judiciaires tonitruants. L’ambiance torride et nauséeuse du milieu carcéral ne lui est pas étrangère. Malgré ce passé pas du tout glorieux, il a été quand même promu par Paul Biya, à un poste qui requiert un minimum de rectitude morale. La conduite des dossiers de l’opération Epervier par Amadou Ali est loin d’être enseignée aux futurs officiers de police judiciaire. L’ex ministre de la Justice se faisait le luxe d’orienter les destins des victimes et de procéder à des montages de dossiers selon sa seule convenance.

Qui ne se souvient des incongruités de l’expertise financière qui aurait été menée par Dooh Collins ? Ali, du temps où il était ministre de la justice, a réglé ses comptes personnels à certains dignitaires du régime en les mettant sur le viseur du prédateur qui est supposé happer les prédateurs de la fortune publique. Si la plupart des collaborateurs du chef de l’Etat et des personnes qu’il a nommées trainent des casseroles, et que le Cameroun est devenu l’antre de l’impunité, il faut questionner la responsabilité du chef de l’Etat.

Lorsque des thuriféraires zélés comme Eyebe Ayissi et Cie s’accordent la licence de signer des appels haineux, ils disent manifester la fidélité à Paul Biya. Lorsque des militants malhabiles comme Gilbert Tsimi Evouna extériorisent sans pudeur leur tribalisme primesautier, ils le font pour soutenir Paul Biya. Il est grand temps que le « seigneur » Biya reconnaisse les siens. Parce que tous les criminels et saigneurs affirment être ses fidèles.