Les camerounais passent leur temps à critiquer – parfois avec raison – ceux qui osent prétendre à des responsabilités, notamment politiques. Ils disent vouloir un président à leur hauteur, qu’ils estiment très élevée.

Ils veulent un dirigeant à leur image, ils se croient exceptionnels. Mais ils sont incapables de porter qui que ce soit. Ils critiquent, sabotent – dès que quelqu’un ose se lever, ils le rabaisse, l’insulte même.

Car pour qu’une personne atteigne les sommets – en politique comme ailleurs – elle doit d’abord être portée, soutenue, accompagnée, célébrée.

Pourtant, aucun grand nom n’émerge dans aucun domaine sans être porté. C’est une règle universelle : on monte parce qu’on est poussé.
Mais ici, on ne pousse personne. En politique, en musique, dans les affaires – c’est le même réflexe : médisance, moquerie, jalousie quand ce n’est pas le silence ou l’inertie. Même applaudir lors d’un spectacle d’un bon artiste qu’ils aiment pourtant bien, ils ne le font pas.

Aucun artiste camerounais n’a été élevé au rang de star mondiale par son propre peuple. Ils préfèrent attendre que d’autres le reconnaissent, pour ensuite s’enorgueillir pour ensuite crier : “Il est Camerounais !”

Mais ce n’est pas eux qui l’ont porté. Comme s’ils attendaient que ton succès puisse leur profiter à eux personnellement. Le travail d’élévation, lui, a été fait ailleurs.

Voilà un pays qui veut briller sans jamais allumer de flamme ».

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