Cameroun - Résurrection : Un Lion ne meurt jamais !
CAMEROUN :: SPORT

Cameroun - Résurrection : Un Lion ne meurt jamais ! :: CAMEROON

Après avoir été humiliée au Brésil où elle a terminé dernière, l’équipe nationale de football du Cameroun a su opérer son retour sur la scène continentale, au point d’être, aujourd’hui, l’un des favoris de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations.

Au terme de la dernière Coupe du Monde au Brésil en juin dernier, très peu vendaient cher la peau du Lion. Sa crinière était basse, après que sa queue a été renvoyée entre des jambes frémissantes, à cause de moult humiliations. Le Lion était devenu DOMPTABLE, par ce qu’en trois matchs de poule au Brésil, Samuel Eto’o, l’ancien capitaine et ses coéquipiers n’ont fait qu’humilier le Cameroun, en encaissant neuf buts (pour n’en marquer qu’un seul. Les Lions auront bu le calice jusqu’à la lie, à cause d’une très mauvaise préparation et d’un désordre caractérisé. « Avec ce que nous avons vu au Brésil, il était difficile d’espérer un bon parcours, dans la mesure où, à cause de nos erreurs, les dieux semblent s’être fâchés contre nous », dira Joseph Owona, le président du Comité de normalisation de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot).

Présidence de la République

Pour ce qui est de cette Coupe du Monde, les raisons de la débâcle sont à chercher non seulement dans la mauvaise préparation, mais aussi dans l’encadrement des Lions Indomptables, voire la politique même du sport au Cameroun. Il n’est pas faux de dire que, pour une Coupe du Monde, une compétition dans laquelle ont retrouve ce qui se fait de mieux en football, le Cameroun s’est présenté avec des amateurs dans son encadrement. Sinon comment comprendre qu’une équipe qui s’est brillamment qualifiée le Mondial connaisse les problèmes qu’elle a connus ? Entre des histoires de primes ; les batailles entre le ministère des Sports et des cadres qui gèrent le football camerounais ; les guerres de leadership entre les joueurs, etc., les Lions Indomptables se sont retrouvés en Coupe du Monde sans aucun fond de jeu, « sans âme », pour reprendre les propos de Joseph Antoine Bell, l’ancien gardien de buts des Lions.

Le pic a été atteint lorsque, à quelques heures de regagner le Brésil, les Lions, guidés par leur capitaine, ont refusé de prendre l’avion, parce qu’ils revendiquaient leurs primes. Ils ont bloqué l’avion qui devait les conduire au Brésil. Ce désordre ambiant a eu un impact certain sur le groupe, qui ne s’est pas du tout appliqué lors du Mondial brésilien. Et, sur les aires de jeu, on a bien compris qu’il n’y avait aucune entente entre les membres de la délégation camerounaise. La bagarre entre Assou Ekotto et Benjamin Moukandjo, le coup de coude d’Alexandre Song sur le Croate Mario Mandzukic ou les coups de gueule entre plusieurs membres de la délégation sont quelques éléments qui illustrent le très mauvais état d’esprit dans lequel le Cameroun évoluait au Brésil.

Après cette humiliation, la pire depuis que le Cameroun participe à la Coupe du Monde, Paul Biya, le chef de l’Etat a commandité une enquête pour comprendre les raisons de la débâcle. Après les rapports d’enquête, plusieurs mesures politiques ou non ont été prises, visant à restructurer les Lions Indomptables. On peut en retenir la mise à l’écart de plusieurs joueurs, dont Samuel Eto’o ; la rétrocession des Lions Indomptables entre les mains de la Fécafoot, etc. Et, à ce jour, en dehors d’Aurélien Chedjou, aucun des joueurs bannis après le Mondial n’a réintégré l’effectif des Lions.

Can 2015

Il y a quelques jours, il a été demandé à Joseph Owona s’il est possible que des joueurs qui ont été écartés après la Coupe du Monde soient rappelés. Voici la réponse du professeur : « Oui, vous les journalistes, c’est votre travail. Vous faites la pression pour qu’on reprenne des gens qui se sont fait remarquer par une indiscipline notoire et que nous avons mis de côté. Vous savez, ce n’est pas moi qui ai fait le Tchakap (référence à Système Tchakap, la marque d’Alexandre Song, ndlr). Vous connaissez bien les gens qui ont fait le Tchakap devant le monde entier ; ce n’est pas moi qui agressais des joueurs ; ce n’est pas moi qui buvais des Caparino.

Nous sommes en train de reconstruire une équipe et la reconstruction semble bonne. Pourquoi ne pas continuer dans cet élan ? Nous ne devons pas mettre la pression pour aller chercher des gens qui se sont mal comporté pendant la dernière Coupe du Monde ». Les mesures prises après la débâcle ont porté leurs fruits, puisque les Lions se portent bien. Beaucoup ont parlé de la Révolution de Lubumbashi, parce que c’est dans cette ville du Katanga, en République démocratique du Congo que, en septembre dernier, Volker Finke et la jeune équipe qu’il a réformée ont remporté leur première victoire. Après qu’ils ont battu la République démocratique du Congo lors du premier match des éliminatoires de la Can 2015, beaucoup ont parlé d’enthousiasme, d’une équipe qui fera long feu. Mais, au fil des matchs, il était difficile de ne pas être séduit par cette nouvelle génération et la victoire contre la Côte d’Ivoire à Yaoundé (4-1) a achevé de convaincre les sceptiques sur les qualités de cette équipe.

En dehors de quelques écarts de comportements observés de temps en temps, il est désormais difficile de retrouver des roitelets dans cette équipe, ou des joueurs qui se comportent comme des gourous, comme cela a souvent été le cas jusqu’à la dernière Coupe du Monde. Volker Finke règne, le Lion rugit. Six mois après l’humiliation au Brésil, les Lions ont retrouvé leur crinière, au point d’être, aujourd’hui, l’un des favoris de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations. Le Cameroun occupe la 41ème place au classement de la Fifa.

© Le Jour : Ateba Biwolé

Lire aussi dans la rubrique SPORT

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo